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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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années. De sa
main droite, il leva son bouclier et ne se maintint plus que par les jambes. Comme
beaucoup de ses hommes, il détestait secrètement ces étriers en fer qui
empêchaient de sauter rapidement de selle. Ils révélaient cependant leur
utilité sur cette pente, alors qu’il avait besoin de ses deux mains pour tenir
ses armes. Une brève pression sur sa botte lui confirma que sa dague s’y
trouvait toujours, dans son fourreau de cuir, et il se pencha en avant dans le
vent chaud soufflant par-dessus la crête.
    En temps de paix, la civilisation n’avait pas de place pour
des bouchers comme lui mais on avait besoin d’eux – on aurait toujours
besoin d’eux – quand les villes opulentes et les jardins verts étaient
menacés. Khalifa avait échappé à deux inculpations pour meurtre en s’engageant
dans l’armée du shah sous un nouveau nom. Se battre était ce qu’il faisait le
mieux, parfois payé, parfois traqué, selon le moment et la façon dont il
exerçait ses capacités. Se ruer avec ses hommes dans la gueule de l’ennemi, voilà
ce qu’il adorait. Le shah les observait et s’ils trempaient leurs cimeterres
dans le sang les chefs seraient récompensés par des femmes et de l’or.
    — Droit sur l’ennemi, Ali, ou je te ferai fouetter !
rugit-il à son cheval par-dessus ses hommes.
    Il vit de la poussière monter de la crête et sut que les
Mongols n’avaient pas fui. Il n’y avait qu’un objectif et son cheval avait
encore des forces.
    Au-dessus de lui, des rochers parurent grossir en haut de la
colline. Il lança un avertissement, sans rien pouvoir faire d’autre. Effaré, il
regarda les rochers dévaler la pente, faucher hommes et chevaux avec des
craquements terrifiants. Khalifa poussa un cri lorsque l’un des blocs passa si
près de lui qu’il en sentit le vent. Le rocher, qui semblait bondir comme une
créature vivante, heurta l’homme qui se trouvait derrière. Il ne vit que six
autres rochers creuser un sillon dans ses rangs, mais chacun d’eux fit de
nombreux morts et laissa le sol jonché de pièces d’armure et de corps. Ses
cavaliers avançaient en une formation serrée qui ne leur laissait aucune place
pour esquiver.
    Lorsqu’il n’y eut plus de rochers, ceux qui montaient encore
à l’assaut poussèrent un cri de soulagement. Le sommet était à moins de quatre
cents pas et Khalifa talonna son hongre, impatient de se venger de ceux qui
avaient tué ses hommes. Voyant une ligne sombre d’archers devant lui, il leva
instinctivement son bouclier et baissa la tête. Il était assez près des Mongols
pour entendre les ordres lancés dans une langue étrange et il serra les dents. Le
shah avait envoyé quarante mille hommes sur cette colline. Aucune force au
monde ne pourrait faire plus qu’éclaircir leurs rangs avant qu’ils parviennent
à l’ennemi et l’exterminent.
    Tirant d’en haut, les archers mongols envoyaient leurs
flèches plus loin qu’ils ne l’auraient fait en terrain plat et Khalifa ne
pouvait que garder la tête baissée tandis que les traits se fichaient dans son
bouclier avec un bruit sourd. La seule fois où il se risqua à regarder
par-dessus, une flèche fit tomber son turban. Plutôt que de le laisser pendre
sur le côté, il le coupa en même temps qu’une partie de ses longs cheveux et la
bande de tissu se déroula sur la colline derrière lui.
    D’abord les boucliers protégèrent ses hommes mais, quand ils
atteignirent les derniers cent pas, l’air même sembla assombri par les traits
sifflants et les guerriers du désert tombèrent par dizaines. Le bouclier de
Khalifa était en bois recouvert d’une peau d’hippopotame séchée – le
modèle le plus léger et le plus résistant de l’armée du shah –, mais
Khalifa finit par avoir les muscles du bras douloureux et ne parvenait que
difficilement à le tenir. Soudain, il sentit son cheval trembler sous lui et
commencer à s’effondrer.
    Khalifa voulut sauter mais ses pieds restèrent pris dans les
étriers et, pendant un moment de panique, sa jambe droite se retrouva sous le
cheval agonisant de fatigue. Une autre monture heurta la sienne et il fut
projeté au sol, remerciant Allah de sa délivrance. Il se releva sur un sol
sablonneux, crachant du sang et fou de rage.
    Tout le premier rang avait été abattu par les archers, bloquant
ceux qui se trouvaient derrière. Beaucoup de ses hommes criaient en tentant d’arracher
les flèches plantées dans leurs bras ou leurs

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