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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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formations carrées. Les deux
armées se heurtèrent et les Mongols reculèrent, se défendant désespérément
contre des attaques provenant à présent de plusieurs directions. Khalifa vit
les troupes du shah manœuvrer pour les encercler.
    Les Mongols faiblissaient, submergés par les renforts, et
Khalifa parvint à faufiler son cheval jusqu’au premier rang. Un jeune guerrier
se précipita sur lui, Khalifa le décapita au passage. Les cavaliers du shah
progressaient, le sabre rouge de sang. Khalifa sentit que les Mongols
commençaient à douter et tout à coup leurs cavaliers firent volte-face et s’enfuirent
au galop, laissant derrière eux les fantassins.
    Il ordonna à ses lanciers de charger et fut satisfait de les
voir transpercer les dos de nombreux fuyards.
    — Pour le Prophète, mes frères ! clama-t-il. Tuez
ces chiens !
    Les Mongols filaient dans la plaine, ventre à terre. Khalifa
leva une main, l’abaissa et ses cavaliers talonnèrent leurs chevaux pour donner
la chasse à l’ennemi. Ils passeraient devant le flanc de l’armée du shah et
Khalifa espéra que le farouche vieil homme les verrait et serait fier d’eux. En
chevauchant, il se retourna pour regarder la pente menant à la crête. Elle
était noire de morts et il sentit monter en lui une force nouvelle. Ces
barbares avaient osé pénétrer sur ses terres, ils y seraient accueillis par le
sabre et le feu.

 
11
    Après la course initiale vers l’est dans la vallée, les
tumans et leurs poursuivants passèrent à un galop moins rapide. Avant le
coucher du soleil, les hommes de Khalifa tentèrent à trois reprises de combler
l’écart qui les séparait des Mongols et furent repoussés par les flèches de
cavaliers tournés en arrière sur leur selle. À la différence des Mongols, les
hommes de Khalifa ne savaient pas manier l’arc au galop. Leurs montures étaient
plus rapides sur de courtes distances mais ils étaient contraints de ralentir
dans les longues poursuites. Lorsque le soleil atteignit l’ouest derrière eux, ils
se trouvaient à cinq lieues environ du gros de l’armée du shah. Les Mongols
chevauchaient avec opiniâtreté, conscients que perdre du terrain signifiait
mourir.
    Djötchi et Djebe s’étaient retrouvés au milieu des rangs de
leurs hommes. Ils ne savaient pas combien des leurs avaient succombé sur la
colline. Les guerriers du shah s’étaient bien battus vers la fin, mais les deux
généraux étaient satisfaits de ce qu’ils avaient accompli. Gengis serait
informé des points forts et des faiblesses de l’ennemi et ce qu’ils avaient
appris serait décisif pour le khan dans les jours à venir. Mais il fallait
encore survivre à cette poursuite acharnée. Ils savaient tous deux qu’il est
plus facile de chasser que d’être chassé. Comme l’aigle et le loup, l’homme a
les yeux devant. Chevaucher derrière un ennemi renforce le moral alors qu’entendre
constamment les cris de l’ennemi derrière soi sape la confiance. Ils ne
flanchaient pas, cependant.
    — Tu crois qu’ils nous suivront dans l’obscurité ?
demanda Djötchi.
    Djebe regarda par-dessus son épaule la masse des
poursuivants. Trente mille hommes étaient à leurs trousses et il ignorait leurs
qualités de combattants. Djötchi et lui en avaient abattu un si grand nombre
sur la colline que la colère les maintiendrait longtemps à leur poursuite. Ils
avaient connu la honte d’une retraite en pleine confusion, ils ne laisseraient
pas les hommes du khan s’échapper. En les regardant, Djebe dut admettre qu’ils
étaient d’excellents cavaliers. Ils avaient montré de la discipline et du courage.
Les deux tumans ne pouvaient leur opposer que l’endurance qu’ils avaient acquise
dans la steppe gelée. Ils ne tomberaient pas, même s’ils devaient galoper jusqu’au
bout du monde.
    Derrière lui, le soleil couchant n’était plus qu’une ligne
dorée projetant des ombres torturées devant ses hommes. Se rendant compte qu’il
n’avait pas répondu à la question de Djötchi, il haussa les épaules.
    — Ils ont l’air déterminés et sont plus rapides que
nous sur de courtes distances. Si j’étais leur chef, j’attendrais qu’il fasse
vraiment sombre pour me rapprocher sans qu’on puisse me voir.
    Djötchi chevauchait prudemment en veillant à conserver ses
forces. Son bras gauche lui faisait mal et ses jambes étaient raides, ses
cicatrices lui envoyaient des aiguilles de douleur dans les cuisses. Malgré
cela,

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