Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
leurs acclamations montèrent jusqu’à la crête.
    — Sois le bienvenu dans mon camp, général, reprit Djötchi.
M’accompagneras-tu dans la vallée ?
    Djebe courba le front devant l’inévitable issue.
    — Comment savais-tu que je dirigerais la manœuvre de
cet endroit ? demanda-t-il.
    Le fils du khan haussa les épaules.
    — C’est celui que j’aurais choisi.
    — Tu as été formé par Süböteï, rappela Djebe avec un
sourire.
    Djötchi sourit lui aussi et omit de parler des hommes qu’il
avait cachés à quatre autres endroits sur la crête. Les heures d’attente dans
le froid et l’humidité avaient été longues, mais voir l’expression de Djebe
quand ses guerriers avaient surgi de leurs trous valait tout l’inconfort enduré.
    Les deux chefs descendirent la pente ensemble en bavardant
de manière détendue.
    — Je cherche un nom pour mon tuman, dit Djötchi.
    Djebe haussa les sourcils.
    — Süböteï a ses Jeunes Loups, poursuivit le fils du
khan, et cela sonne mieux que « les Guerriers de Djötchi » ou « le
Tuman de Djebe », tu ne crois pas ?
    Djebe avait vu l’étrange jeune homme faire face au tigre qui
bondissait vers lui. La peau de l’animal lui servait de tapis de selle et Djebe
pensa soudain avec gêne à la peau d’ours puante sur laquelle il était assis. Djötchi
semblait ne pas l’avoir remarquée.
    — Tu penses aux « Tigres », ou quelque chose
comme ça ? répondit Djebe, sur ses gardes.
    — Non, pas forcément un nom d’animal, répondit Djötchi,
qui baissa alors les yeux vers la peau d’ours.
    Djebe rougit, rit de nouveau. Il aimait ce garçon, quoi qu’on
puisse dire de lui au camp. Qu’il soit ou non le fils de Gengis, il n’avait pas
l’arrogance de Djaghataï et cela lui plaisait.
    Ils parvinrent à l’endroit où les guerriers de Djötchi
attendaient en formation parfaite. Djebe inclina la tête en direction des
officiers pour leur rendre hommage devant leurs hommes.
    — Ils ont l’air farouches, commenta-t-il. Que dirais-tu
de « Fer de Lance » ?
    — Fer de lance… répéta pensivement Djötchi. J’aime bien
« fer » mais j’ai trop peu de lanciers pour que le nom convienne.
    — « Cheval de Fer », alors, proposa Djebe, se
prenant au jeu. Des chevaux, il y en a.
    Djötchi tira sur la bride de sa monture.
    — Ça me plaît ! s’écria-t-il. Süböteï a les Jeunes
Loups, j’aurai le Cheval de Fer. Oui, cela sonne vraiment bien.
    Il sourit en parlant et soudain les deux généraux s’esclaffèrent,
au grand étonnement des officiers qui les entouraient.
    — Comment as-tu su que nous approchions ? demanda
Djebe.
    — J’ai senti l’odeur de ta peau d’ours, répliqua Djötchi,
les deux chefs riant de nouveau.
     
     
    Les guerriers de Djötchi avaient fait bonne chasse et ils
eurent assez de viande pour tous les hommes de Djebe. Prenant exemple sur les
deux généraux assis ensemble comme de vieux amis, les Mongols des deux tumans
mangèrent ensemble et l’humeur était à la détente. Seuls les éclaireurs
demeurèrent postés sur les hauteurs et, cette fois, Djötchi les envoya au loin
comme il l’avait fait chaque jour pendant l’entraînement. Il ne se laisserait
pas surprendre dans sa vallée.
    Djebe permit à ses guerriers de s’entraîner avec ceux de Djötchi
et passa une grande partie de la journée à discuter de tactique et du terrain
qu’ils avaient couvert. Il accepta l’offre de Djötchi de dormir dans ce camp de
fortune et ce ne fut pas avant l’aube suivante qu’il décida de partir. Cela le
changeait des longues journées à cheval et des maigres rations. Il était repu
et Djötchi avait fait servir aux officiers le reste de ses outres d’airag. Pas
une fois Djötchi n’avait fait allusion à la ruse qui lui avait permis de
surprendre Djebe et celui-ci savait qu’il avait une dette envers lui. Les
hommes en parleraient pendant des mois.
    — Je te laisse avec ton Cheval de Fer, général, dit
Djebe au moment où le soleil se levait. Je finirai peut-être par trouver moi
aussi un nom pour mes hommes.
    — J’y réfléchirai, promit Djötchi.
    Prenant un ton plus grave, il ajouta :
    — J’ai peu d’amis. Puis-je te compter parmi eux ?
    Djebe ne répondit pas tout de suite. L’idée de se retrouver
pris entre Gengis et son fils, tout aussi coriace, avait de quoi donner le
frisson. Peut-être à cause de la dette qu’il avait envers Djötchi, ou
simplement à cause de la

Weitere Kostenlose Bücher