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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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partie
pendant la charge sur la colline, le reste abattu ou mort d’épuisement durant
la longue poursuite. Des Jin pour la plupart, mais ceux qui avaient survécu
avançaient la tête haute, sûrs d’avoir gagné le droit de suivre leur général. Djebe
en avait perdu autant, des hommes qu’il connaissait, lui, depuis des années, depuis
l’époque d’Arslan. Ils étaient tombés courageusement mais on ne pourrait leur
faire ces funérailles célestes qui consistaient à porter leurs corps sur un pic
élevé pour qu’ils nourrissent les faucons et autres oiseaux de proie. Les deux
généraux savaient qu’ils n’avaient pas le temps d’honorer leurs morts. Palchuk,
le beau-frère de Gengis, en faisait partie ; on l’avait retrouvé le visage
barré d’une large entaille faite par un cimeterre. Djebe se demandait comment
le khan réagirait et demeura sombre pendant les deux jours de repos passés sur
les berges du lac.
    Les deux hommes avaient conscience du danger que courait
Gengis, mais les chevaux étaient fourbus. Il avait fallu les laisser reprendre
des forces avant de repartir. Même maintenant, c’était trop tôt. Beaucoup
boitaient encore et c’était la mort dans l’âme que les officiers avaient
ordonné d’abattre les plus mal en point et de distribuer leur viande. Des
dizaines de guerriers portaient des rangées de côtelettes ou des cuissots en
travers de leur selle tandis que d’autres montaient les bêtes les moins éprouvées
des Khwarezmiens. Pour des hommes qui considéraient les chevaux comme le seul
vrai butin, la bataille de la colline était un triomphe digne d’être raconté
autour des feux pendant une génération. Pour chaque guerrier, deux ou trois
montures prises à l’ennemi suivaient en arrière. Beaucoup claudiquaient ou
étaient devenues poussives, mais elles seraient encore utiles et les Mongols ne
pouvaient se résoudre à les abandonner.
    Dix-huit mille hommes emboîtèrent le pas aux généraux quand
ils quittèrent la vallée principale et empruntèrent une route plus tortueuse. S’il
était tentant de reprendre le même chemin qu’à l’aller, le shah pouvait avoir
tendu une embuscade quelque part. Il fallait laisser aux hommes le temps de
récupérer avant de les faire de nouveau affronter l’ennemi.
    Au moins, l’eau ne manquait pas. Les hommes avaient bu à en
avoir le ventre gonflé. Pendant la poursuite, ils avaient vidé leur vessie
quand le besoin s’en faisait sentir, laissant le liquide tiède couler sur la
couche de poussière recouvrant leur monture. À présent, ils avaient la panse
pleine et leur progression était ralentie quand, par dizaines, ils sautaient à
terre et s’accroupissaient brièvement, s’essuyaient avec un chiffon avant de
remonter en selle. Ils puaient, ils étaient sales et amaigris mais endurcis par
la terre sur laquelle ils avaient chevauché si longtemps.
    Ce fut Djötchi qui vit le premier les éclaireurs descendant
d’une crête devant eux. En Djebe il avait trouvé un homme qui comprenait aussi
bien que Süböteï la nécessité d’explorer le terrain et il envoyait toujours des
cavaliers en reconnaissance à de nombreuses lieues à la ronde. Djötchi siffla
pour attirer son attention, mais Djebe avait déjà repéré les nouveaux venus et
haussa simplement les sourcils d’un air interrogateur.
    — N’est-ce pas deux hommes que j’ai envoyés dans
cette direction ? lui cria Djötchi.
    Il en revenait trois et, malgré la distance, les deux chefs
pouvaient constater que le troisième cavalier était aussi un éclaireur, sans
armure ni d’autre arme qu’un sabre pour être plus léger. Certains partaient
même sans arme du tout, comptant uniquement sur leur vitesse.
    Avides de nouvelles, les jeunes généraux talonnèrent leurs
chevaux pour se porter au-devant du trio.
    Le troisième éclaireur n’appartenait pas à leurs tumans mais
il était couvert de poussière et paraissait aussi fatigué que leurs hommes. Ils
le regardèrent sauter à terre et s’incliner devant eux, les rênes à la main. Djebe
leva le bras pour ordonner une halte. En présence de deux généraux, l’éclaireur,
hésitant, semblait ne pas savoir à qui s’adresser en premier. L’impatience de Djötchi
rompit le silence :
    — Tu nous as trouvés, dit-il sèchement. Parle.
    L’homme s’inclina de nouveau, troublé de se trouver devant
un des fils du khan.
    — Je m’apprêtais à repartir quand j’ai vu la

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