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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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poussière
soulevée par vos chevaux. C’est Süböteï qui m’envoie. Le shah fait mouvement
avec une immense armée.
    S’il avait espéré une vive réaction aux informations qu’il
apportait, il fut déçu.
    — Et ? lâcha Djebe.
    L’éclaireur baissa la tête et hésita de nouveau, perdant
toute contenance.
    — Je… je dois vous ramener d’urgence, général. Le
seigneur khan a prévu d’attaquer mais je n’en sais pas plus. Cela fait deux
jours que je chevauche seul à votre recherche.
    Ignorant l’homme, Djötchi dit à Djebe :
    — Nous pourrions frapper les arrières de l’ennemi si
nous retournons dans cette vallée.
    Djebe se retourna pour regarder ses guerriers, qu’il savait
encore éreintés. Un Mongol était capable de rester en selle toute une journée
et de se battre ensuite mais les chevaux avaient leurs limites. L’intérêt d’attaquer
les lignes arrière du shah serait perdu si les Mongols se heurtaient à des
troupes fraîches et se faisaient tailler en pièces. Mais Gengis attendait
probablement d’eux qu’ils poursuivent leur effort.
    — L’armée du shah aura quitté l’endroit où nous l’avons
repérée, fit observer Djebe. Elle a peut-être couvert de nombreuses lieues
depuis.
    Djötchi fit tourner son cheval.
    — Alors, nous devons faire vite, conclut-il.
    L’éclaireur écoutait avec circonspection en se demandant s’il
devait ajouter quelque chose. Il considéra avec envie le troupeau de chevaux composé
de bêtes mongoles et khwarezmiennes.
    — Si vous pouviez me donner une monture fraîche, je
partirais devant pour prévenir le khan que vous arrivez.
    Sa demande fit sourire les deux généraux.
    — Tu en vois, des montures fraîches ? répliqua
Djebe. Si tu en vois une, prends-là.
    L’éclaireur examina les chevaux plus attentivement, remarqua
la façon dont ils se tenaient pour soulager leurs jambes douloureuses. Il
regarda aussi les hommes sombres et couverts de poussière qui les gardaient. Plusieurs
avaient un bras ou une jambe enveloppés de bandes de tissu déchiré maculées de
sang sous la crasse. Eux le regardaient avec indifférence, prêts à recevoir les
ordres. Leurs généraux leur avaient révélé leur propre force au cours de la
longue chevauchée dans la vallée. Ceux qui avaient survécu étaient maintenant
imbus d’une confiance nouvelle. Après avoir mené à la mort trente mille
Khwarezmiens, que ne pouvaient-ils faire encore ?
    L’éclaireur s’inclina devant les généraux et remonta en
selle. Ce n’était qu’un gamin et sa nervosité fit rire Djötchi, qui considéra d’un
œil neuf la masse de ses cavaliers. Ils avaient été mis à l’épreuve, ils ne le
décevraient pas. Un instant, il comprit le plaisir que son père prenait à
conduire des hommes à la guerre. Il n’était rien de comparable.
    Djötchi eut un claquement de langue et le jeune éclaireur se
tourna vers lui.
    — Dis à mon père que nous arrivons. S’il a de nouveaux
ordres pour nous, qu’il envoie un messager dans la longue vallée située au nord.
C’est là que nous serons.
    L’éclaireur hocha la tête avec ferveur et partit au galop, pénétré
de l’importance de sa mission.

 
13
    Le shah Mohammed bouillonnait sur l’éléphant qui le
ballottait comme un navire en mer. La dernière fois qu’il avait vu sa cavalerie,
c’était lorsqu’elle avait disparu à l’est, des jours plus tôt. Après chaque
prière du matin, il ne pouvait s’empêcher de se tourner vers le soleil pour
voir si elle revenait, mais ses espoirs diminuaient un peu plus chaque fois. On
ne pouvait faire confiance aux tribus du désert et il était sûr que Khalifa se
reposait dans quelque ville lointaine sans se soucier de sa trahison. Le shah
se promit de régler les comptes une fois que les Mongols auraient été repoussés
de l’autre côté de leurs montagnes ou anéantis.
    Autour de lui, son armée avançait d’un pas ferme vers les
collines qui la mèneraient à Otrar et au khan mongol. La vue de ses rangs
impeccables ne manquait jamais de réconforter son cœur vieillissant. À la
vérité, l’invasion était survenue opportunément pour lui. Il avait passé près
de douze années à soumettre roitelets et chefs de tribus et, au moment où ils
recommençaient à s’agiter, un ennemi déferlant du Nord les avait contraints à
choisir la loyauté plutôt que les chamailleries et les rivalités mesquines.
    Il lui était difficile de ne pas songer à

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