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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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lui lança un regard appuyé. Il avait connu le jeune
général alors que celui-ci n’était qu’un simple guerrier dont Gengis n’avait
pas tardé à repérer les qualités. Depuis, Süböteï avait maintes fois remboursé
le khan de la confiance qu’il lui avait faite.
    — Dis-moi ce que tu as en tête.
    — C’est une armée immense, commandée par un seul homme,
répondit Süböteï. Sa décision d’emprunter cette passe montre qu’il n’a pas
notre structure d’officiers. Pourquoi n’a-t-il pas chargé deux hommes sûrs d’emmener
des troupes dans les autres passes ? Connais ton ennemi, tu sauras comment
le tuer.
    Kachium et Jelme se regardèrent. S’ils étaient expérimentés,
Süböteï avait, lui, la réputation d’épargner la vie de ses hommes. Il parlait
sans hâte tandis que l’armée du Khwarezm ne cessait de se rapprocher.
    Voyant Jelme regarder par-dessus son épaule, Süböteï sourit.
    — Nous exploiterons ce point faible, poursuivit-il. Ensemble,
nous avons trente minghaans, commandés chacun par un homme capable de réfléchir
et d’agir par lui-même. Notre force est là, ainsi que dans notre vitesse.
    L’image des guêpes lui revint à l’esprit quand il ajouta :
    — Nous les enverrons tous sauf quatre contre eux. Un
véritable essaim de guêpes. Le shah aura beau essayer de les écraser de ses
mains maladroites, nous sommes trop vifs pour lui.
    — Et les quatre mille hommes qui resteront derrière ?
s’enquit Kachium.
    — Des archers, répondit Süböteï. Les meilleurs que nous
ayons. Ils s’aligneront en haut sur les rochers. Toi-même tu as montré la
puissance de nos arcs à la passe de la Gueule du Blaireau. Je ne pourrais
trouver meilleur exemple.
    L’éloge fit sourire le frère du khan. Avec neuf mille
archers, il avait résisté aux cavaliers jin et les avait criblés de flèches
jusqu’à ce qu’ils s’effondrent.
    — Si je poste ces hommes assez bas sur les rochers pour
qu’ils soient précis, les archers du shah les abattront avec leurs propres
traits, objecta-t-il cependant. Et nous ne savons même pas comment les
éléphants se comportent au combat.
    Süböteï ne parut pas ébranlé.
    — Aucun plan n’est parfait. Tu devras placer
judicieusement tes hommes, bien sûr, mais ils auront une portée plus grande que
l’ennemi en tirant d’en haut, non ? Bon, j’ai dit comment j’attaquerais le
shah et son armée mais je suivrai tes ordres.
    Kachium ne réfléchit qu’un instant.
    — Prie pour avoir raison, Süböteï. J’enverrai les
archers.
    — Je ne prie personne. Si je le faisais, le père ciel
me répondrait : « Süböteï, tu as reçu les meilleurs guerriers au
monde, des généraux qui écoutent tes plans, un ennemi idiot, lent à se mouvoir,
et tu demandes encore un avantage ? » Non, je mettrai à profit ce
dont nous disposons. Nous les écraserons.
    Kachium et Jelme regardèrent de nouveau la masse ennemie qui
marchait vers la passe. Cent soixante mille hommes approchaient, pleins de
fureur, mais, curieusement, ils semblaient moins terribles après les propos de Süböteï.
     
     
    Le shah Mohammed sursauta quand ses troupes poussèrent de
grands cris autour de lui. Il jouait aux échecs contre lui-même pour tuer le
temps et le plateau glissa de la petite table de la nacelle, renversant les
pièces. Il jura, écarta le rideau de devant, regarda au loin, les yeux plissés.
Sa vue n’était pas bonne et il ne distingua que les contours d’unités de
cavalerie galopant vers son armée. Des cors sonnèrent l’alarme d’un bout à l’autre
de ses rangs et Mohammed réprima un frisson de peur en se tournant pour chercher
des yeux son serviteur. Abbas courait déjà à côté de l’éléphant et monta
agilement sur le marchepied en bois. Les deux hommes regardèrent en direction
des assaillants.
    — Tu ne dis rien, Abbas ?
    Le serviteur avala nerveusement sa salive.
    — C’est… étrange, maître. Dès qu’ils sortent de la
passe, ils prennent des directions différentes. Ils ne restent pas groupés.
    — Combien sont-ils ? demanda le shah, perdant
patience.
    Abbas compta les rangs ennemis en remuant silencieusement
les lèvres.
    — Peut-être vingt mille, maître. C’est difficile à dire,
ils bougent tout le temps.
    Mohammed se détendit. Le khan mongol devait être dans une
situation désespérée pour envoyer aussi peu d’hommes contre lui. Il les voyait
mieux maintenant qu’ils étaient plus

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