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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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près. Ils chevauchaient bizarrement en
lignes ondulantes et on ne pouvait pas deviner où ils frapperaient en premier. Il
n’avait encore donné aucun ordre et ses hommes continuaient à avancer
stoïquement vers la passe en préparant sabres et boucliers. Il regretta une
fois de plus l’absence des cavaliers de Khalifa mais se dit qu’il ne faisait
que ranimer une vaine colère.
    Le shah du Khwarezm fit signe à trois fils de chefs qui
suivaient à cheval son éléphant. Djalal al-Din, son propre fils, s’approcha, son
jeune visage assombri par une juste fureur. Le shah leva une main pour saluer
les trois hommes.
    — Portez mes ordres au front, leur dit-il. Que les
flancs s’étirent sur une ligne plus large. Partout où les ennemis attaqueront, nous
les encerclerons…
    — Maître, le coupa Abbas, livide, ils attaquent déjà.
    — Quoi ?
    Mohammed cligna des yeux, surpris par la rapidité des
Mongols. Il entendit les cris lointains des soldats des premiers rangs qui
paraient les premières volées de flèches avec leurs boucliers.
    Des colonnes de cavaliers mongols contournaient le front et
galopaient le long des flancs vulnérables de son armée. Khalifa aurait pu les
contenir s’il n’avait pas trahi. Mohammed sentait sur lui les yeux impatients
de son fils mais il n’enverrait pas encore au combat les hommes de sa garde. Ils
le protégeaient, ils montaient les derniers chevaux qui lui restaient.
    — Dites aux généraux de ne pas s’arrêter. Que les
troupes continuent leur progression en se servant de leurs boucliers. Si les
Mongols s’approchent trop, que nos archers noircissent le ciel de flèches.
    Les trois fils nobles galopèrent vers l’avant et le shah
resta à se tourmenter sur l’éléphant indifférent aux inquiétudes de son maître.
     
     
    Süböteï longeait au galop le flanc de l’armée du shah. Dressé
sur ses étriers, il parvint à rester en équilibre malgré les mouvements de sa
monture, sentant chaque sabot frapper le sol avant le moment où l’animal eut
les quatre jambes au-dessus du sol. Cela dura moins qu’un battement de cœur
mais il le mit à profit pour décocher une flèche. Elle atteignit un soldat
ennemi, qui bascula en arrière avec un cri.
    Il entendit les officiers du shah aboyer des ordres, étranges
syllabes portées par le vent. Le shah lui-même restait à l’abri au cœur de son
armée. Süböteï secoua la tête d’étonnement en voyant les cavaliers bloqués au
milieu des lignes. À quoi servaient-ils, là où ils ne pouvaient absolument pas
manœuvrer ? Les éléphants aussi se trouvaient loin derrière, hors de
portée de son arc. Il se demanda si le shah accordait plus de valeur à la vie
de ces animaux qu’à celle de ses hommes. Une bonne chose de plus à savoir. Tandis
qu’il se faisait ces réflexions, des milliers d’ennemis levèrent leur arc à
double courbure et tirèrent. Des flèches bourdonnèrent et il se baissa
instinctivement. Les arcs du shah avaient une portée plus longue que ceux des
Jin. Süböteï avait perdu des guerriers pendant le premier passage le long du
flanc ennemi, mais il ne pouvait à la fois rester hors de portée et décocher
des traits qui atteindraient leur cible. Il faisait donc onduler sa colonne, qui
se rapprochait pour lâcher une volée de flèches et s’écartait aussitôt pour
éviter la riposte. C’était une manœuvre risquée mais il commençait à estimer
correctement combien de temps il pouvait rester près de l’ennemi avant de se
replier. Les Khwarezmiens devaient viser une colonne en mouvement tandis que
ses hommes pouvaient tirer dans le tas.
    Autour de lui, ses minghaans appliquaient la tactique
décidée, chaque colonne de mille cavaliers perçant des trous dans les lignes
ennemies avant de reculer. Les soldats de Mohammed continuaient à avancer et
bien que la protection des boucliers en sauvât un grand nombre, un sillage de
morts marquait derrière eux leur progression vers la passe entre les collines.
    Süböteï fit décrire à ses cavaliers une courbe plus large
que les trois dernières fois, plissa les yeux pour voir l’entrée de la passe. Lorsque
les premiers rangs ennemis l’atteindraient, il ne pourrait plus l’emprunter
pour rejoindre Kachium. L’armée de Mohammed avançait tel un bouchon vers un
goulot et il ne restait plus guère de temps avant que la passe soit bloquée. Süböteï
hésitait. Si le shah maintenait cette allure, il laisserait derrière

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