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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sèchement.
    Voyant Khasar hésiter, il enchaîna :
    — Alors, donne-moi celles que tu as.
    — Les messagers rapportent qu’une bataille s’est
déroulée devant la passe. Tes généraux ont taillé dans les troupes du shah
comme tu l’avais ordonné, mais son armée est encore presque intacte. Kachium l’attend
avec ses archers sur les hauteurs. Ils en tueront un grand nombre, mais à moins
que ses soldats ne cèdent à la panique, le shah réussira à passer. Tu le savais,
frère.
    Gengis serra le poing gauche à en faire trembler son bras.
    — Dis-moi comment empêcher vingt mille Khwarezmiens de
nous attaquer par-derrière et je me tiendrai sur le chemin du shah quand il
sortira de la passe.
    Khasar regarda la ville qui contrariait leurs plans. Maintenant
que le camp mongol ne comptait plus aucun guerrier, cinq tumans attendaient les
ordres et chaque moment perdu préoccupait Gengis. Il ne sous-estimait pas le
risque qu’il avait pris. En même temps que ses épouses, ses fils Ögödei et
Tolui avaient été laissés sans protection pour qu’il puisse utiliser toutes les
forces disponibles. Alors que le soleil se levait sur une seconde journée, seul
Khasar osait parler au khan et n’avait pas de solution à lui offrir.
    Il savait aussi bien que Gengis que si le shah réussissait à
franchir les collines avec son armée, la garnison d’Otrar passerait à l’attaque
dès qu’elle apercevrait ses bannières. Les tumans seraient pris dans un étau et
écrasés. Khasar était conscient de n’avoir ni le génie tactique de Süböteï ni
même l’intelligence de Kachium, mais il ne voyait qu’un ordre à donner. Ils ne
pouvaient pas tenir Otrar, ils ne pouvaient que se replier, avec tous les
généraux. Il attendait cependant la décision de son frère.
    Pendant les jours précédents, la fumée avait peu à peu cessé
de monter de la ville extérieure ravagée. L’air était pur et chaud. La cité
silencieuse attendait sa délivrance.
    À bout de patience, Khasar finit par lâcher :
    — Il y aura d’autres occasions, frère.
    — Tu voudrais que je batte en retraite ? rétorqua
Gengis en se tournant de nouveau vers lui.
    — Cela vaut mieux que de se faire tuer, argua Khasar
avec un haussement d’épaules. Si tu emmènes les tumans quatre lieues plus au
nord, le shah fera sa jonction avec la garnison d’Otrar et nous aurons au moins
une seule armée à affronter, et personne pour attaquer nos arrières.
    D’un grognement, le khan exprima son mépris pour cette
suggestion.
    — Sur un terrain qu’ils connaissent mieux que nous ?
Ils nous saigneraient sur tout le chemin du retour et même mes généraux ne
peuvent arrêter une telle masse. Alors que si j’arrive à temps à la passe, le
shah ne pourra pas manœuvrer. Mais, même en partant maintenant, je parviendrais
difficilement là-bas avant le coucher du soleil. Le temps nous tue…
    Gengis s’interrompit soudain quand une idée lui vint.
    — Ton ancien second, Samuka, il est loyal ?
    Le front plissé, Khasar se demanda à quoi pensait son frère.
    — Bien sûr.
    Gengis prit sa décision :
    — Donne-lui cinq mille hommes et ordonne-lui de tenir
jusqu’à mon retour. Je ne lui demande pas de prendre la ville, simplement d’empêcher
sa garnison de sortir. Explique-lui que j’ai besoin de temps et qu’il doit en
gagner pour moi.
    Khasar demeura un moment silencieux. Le tuman de Djaghataï
était plus proche d’Otrar que les guerriers de Samuka, mais Gengis n’enverrait
pas son fils à une mort certaine.
    — Très bien, frère. Je lui dirai.
    Gengis montait déjà sur son cheval pour aller prendre sa
place à la tête de l’armée. Khasar partit au galop rejoindre Samuka.
    Il trouva son ancien second en compagnie de Ho Sa. Les
visages des deux hommes s’éclairèrent quand ils le virent et son cœur se serra
à la pensée de ce qu’il devait leur annoncer. D’un geste, il les entraîna à l’écart
des autres officiers et dit à voix basse :
    — Le seigneur khan t’ordonne de rester derrière, Samuka.
Prends cinq mille des meilleurs archers et tiens la ville jusqu’à notre retour.
    Ho Sa se raidit comme s’il avait reçu un coup. Les yeux
sombres de Samuka sondèrent un moment ceux de Khasar.
    Ils savaient tous les trois que c’était une condamnation à
mort.
    — Ils feront tout pour sortir, ajouta Khasar. Ce sera
une bataille sanglante.
    Samuka hocha la tête, déjà résigné. Cinq mille hommes

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