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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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les
colonnes qui le harcelaient et passerait en force pour rejoindre Otrar. Les quatre
mille hommes de Kachium ne suffiraient pas à arrêter une telle masse. Certes, Süböteï
continuerait à harceler les arrières du shah et il savait que cette décision
était la bonne. Ses guerriers et lui abattraient des milliers d’ennemis réduits
à l’impuissance et il pourrait toujours prendre les deux autres passes pour
contourner l’armée du shah et apporter à Gengis le soutien de ses minghaans
devant Otrar.
    Cela ne serait pas suffisant. Malgré les milliers de soldats
abattus par les cavaliers mongols, l’armée du Khwarezm avait à peine frémi en
resserrant les rangs par-dessus les morts et avançait toujours. Lorsqu’elle
parviendrait dans la plaine d’Otrar, Gengis se retrouverait devant le problème
que Süböteï avait été envoyé résoudre. Le shah attaquerait le khan de front
tandis que la garnison de la ville attendrait en arrière le moment propice pour
intervenir.
    Süböteï entraîna de nouveau ces hommes à l’assaut. Soudain, un
autre minghaan se mit en travers de son chemin et il dut retenir son cheval
pour éviter le jeune fou qui le menait. Les archers du shah tirèrent dès qu’ils
le virent ralentir et il perdit cette fois des dizaines de guerriers dont les
chevaux hennirent, couverts de sang. Il jura en direction de l’officier qui lui
avait coupé la route et entrevit sa mine consternée quand les deux unités se désemmêlèrent
et se replièrent. Ce n’est pas uniquement de sa faute, reconnut Süböteï en
lui-même. Il avait formé son propre tuman à ce genre de manœuvre, mais il était
difficile de tresser des lignes autour du shah sans créer quelque confusion. Cela
n’éviterait cependant pas une disgrâce publique au jeune officier quand Süböteï
le retrouverait.
    L’armée du shah atteignit la passe, privant Süböteï de la
possibilité de la devancer. Il chercha des yeux Jelme, qui devait faire
serpenter sa propre colonne, mais ne le vit pas. Il regarda l’arrière de l’immense
armée s’éloigner tandis que le shah dirigeait ses troupes vers ce qu’il pensait
être un lieu sûr. Au contraire, les attaques sur ses flancs s’intensifièrent à
mesure que les minghaans avaient moins de terrain à couvrir. Ils tiraient volée
après volée et Süböteï vit même les plus hardis de ses cavaliers charger au
sabre et tailler dans les rangs en marche. Les Khwarezmiens les contenaient du
mieux qu’ils pouvaient mais à chaque pas leurs pertes augmentaient. Il
viendrait un moment où les guerriers des colonnes seraient plus nombreux que le
reste de l’arrière-garde du shah et il décida de la couper totalement du gros
de l’armée.
    Il envoya ses hommes les plus frais transmettre ses
instructions mais ce n’était pas vraiment nécessaire. Les Mongols s’étaient
regroupés autour des derniers rangs de l’armée du shah et les harcelaient de si
près qu’ils s’étaient presque immobilisés. Le sol était rouge à l’entrée de la
passe et des corps de plus en plus nombreux gisaient partout tandis que le
carnage se poursuivait.
    Quarante mille soldats ennemis piétinaient encore devant la
passe quand un tremblement parcourut leurs rangs. Süböteï pencha la tête sur le
côté, crut entendre des cris s’élever au loin dans les collines : l’attaque
de Kachium avait commencé. Comme son carquois était vide, le général mongol
dégaina son sabre, résolu à voir l’arrière-garde du shah fondre au soleil.
    Ses éclaireurs lancèrent des cris d’alarme alors qu’il
menait de nouveau ses hommes à l’assaut. Il avait choisi un endroit proche de l’entrée
de la passe et, le cœur battant, il talonna sa monture pour la mettre au galop.
Il lui fallut un moment pour entendre les cris mais son instinct était sûr et
il leva la tête pour en chercher la source, abaissant son sabre pour arrêter
ses guerriers avant l’attaque.
    Un instant dérouté, il jura entre ses dents. Il pouvait voir
des cavaliers et sentait naître en lui le soupçon terrible que le shah avait
gardé des forces en réserve pour surprendre ses assaillants. La peur passa
aussi vite qu’elle était venue : c’étaient les siens qui accouraient en
renfort. Djötchi vivait encore et Djebe chevauchait à ses côtés.
    Süböteï regarda autour de lui avec un œil neuf. Attaqués de tous
côtés, trente mille Khwarezmiens luttaient encore pour atteindre la passe. Les
minghaans

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