Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
tournaient autour d’eux comme des guêpes et il songea qu’un essaim
était même capable d’abattre un ours. On n’avait plus besoin de lui, à présent,
mais il ne pouvait partir sans prévenir Jelme.
    Il lui fallut une éternité, lui sembla-t-il, pour trouver l’autre
général, meurtri et couvert de sang, exultant néanmoins alors que lui aussi s’apprêtait
à lancer ses hommes dans une nouvelle charge.
    — Des moutons à l’abattoir ! s’écria Jelme au
moment où Süböteï le rejoignait.
    Concentré sur la bataille, Jelme n’avait pas encore remarqué
les cavaliers venus en renfort et Süböteï les lui indiqua d’un signe de tête.
    Jelme fronça les sourcils, porta la main au long trait qui l’avait
touché à l’épaule. Le projectile avait transpercé l’armure et entaillé la chair
sous la peau. Jelme tira furieusement sur la flèche sans parvenir à l’extraire ;
Süböteï approcha, saisit la hampe et la brisa.
    — Merci, dit Jelme. Ce sont nos généraux portés
disparus ?
    — Qui d’autre commande deux tumans par ici ? Ils
nous auraient été bien utiles avant, mais je vais les envoyer de l’autre côté
de la passe pour attaquer le shah quand il en sortira.
    — Non, répondit Jelme. Toi et moi pouvons le faire. Que
les retardataires prennent nos restes et suivent le shah dans la passe. Je suis
encore frais, je veux encore me battre aujourd’hui.
    Avec un grand sourire, Süböteï asséna une tape dans le dos
de Jelme. Il envoya ensuite deux messagers transmettre des ordres à Djebe et à Djötchi
avant d’entraîner ses hommes vers l’autre passe la plus proche, distante d’une
demi-lieue.
    Quelques instants plus tard, le combat cessa et les derniers
soldats ensanglantés du shah passèrent entre les collines. Lorsque leurs
visages se retrouvèrent enfin à l’ombre, ils se retournèrent et regardèrent, apeurés,
les cavaliers sauvages qui filaient déjà à toute allure vers un autre endroit. Les
Khwarezmiens furent envahis d’un sombre pressentiment et, tandis qu’ils
contemplaient la traînée de morts qu’ils avaient laissée dans leur sillage, une
autre armée se rapprochait, prête à recommencer le massacre.
     
     
    Süböteï montait dans les collines en poussant son cheval sur
un terrain raboteux. La deuxième passe était étroite mais permettait quand même
à dix cavaliers d’avancer de front et en la traversant il regardait les champs
en bas, où l’andain rouge marquant l’emplacement de la bataille virait
rapidement au brun. Les tumans de Djötchi et de Djebe passaient dessus et même
à cette distance, Süböteï remarqua qu’ils progressaient lentement. Les
minuscules silhouettes de ses messagers les rejoignirent et l’allure s’accéléra.
    Ensuite, les rochers lui bouchèrent la vue et il ne les vit pas
s’engager dans la passe à la suite du shah. Kachium devait être à court de
flèches et l’armée ennemie était encore trop nombreuse pour les troupes de
Gengis à Otrar. Süböteï était cependant satisfait. Il avait montré la force de
ses colonnes ondulantes et la meilleure tactique à adopter contre un ennemi
lent. Devant, Jelme exhortait ses hommes. Süböteï sourit de l’enthousiasme et
de l’énergie de son aîné, que rien n’avait entamés. Chaque guerrier savait qu’il
aurait une autre chance d’attaquer s’ils parvenaient à franchir les collines
avant que le shah sorte de la passe. En terrain découvert, les guêpes ne
pourraient pas piquer, songeait Süböteï, mais s’ils arrivaient à temps ils
attaqueraient le flanc droit des Khwarezmiens avec près de vingt mille hommes. Ils
n’avaient presque plus de flèches. Ils devraient finir au sabre ce qu’ils
avaient commencé.

 
14
    Sous le soleil matinal, Gengis se retourna si vivement qu’il
fit sursauter Khasar. Quand le khan s’aperçut que c’était son jeune frère qui
le rejoignait, son expression se fit un peu moins sombre mais la tension en lui
demeura visible. Cela faisait deux jours qu’il vivait dans la colère et la
frustration tandis que ses hommes combattaient et mouraient de l’autre côté des
collines, au sud. Si les murailles d’Otrar avaient été moins épaisses, il
aurait utilisé ses catapultes. En l’occurrence, cela n’aurait servi à rien et
il avait été réduit à attendre. Survivre face à l’armée du shah passait avant
la prise de la ville mais l’inaction le rongeait.
    — Donne-moi de bonnes nouvelles, lança-t-il

Weitere Kostenlose Bücher