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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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ne
suffiraient pas pour garder deux portes. Il se tourna vers Ho Sa.
    — Je n’ai pas besoin de lui, dit-il à Khasar. Emmène-le.
Il ne me sert à rien, de toute façon, ajouta-t-il avec un sourire las.
    Ho Sa connut un instant d’extrême faiblesse. Il ne voulait
pas mourir sur une terre qu’il connaissait à peine et Samuka lui offrait là une
chance de vivre. Khasar détourna les yeux pour ne plus voir le visage du Xixia
torturé par une lutte intérieure.
    — Je reste, finit par déclarer Ho Sa.
    Samuka leva les yeux au ciel et soupira.
    — Alors, tu es un imbécile.
    Il prit une inspiration et, le ton soudain plus brusque, demanda
à Khasar :
    — Combien de temps dois-je tenir ?
    — Un jour. Je viendrai moi-même te secourir.
    Ho Sa et Samuka s’inclinèrent, acceptant la tâche qu’on leur
confiait. Sur une impulsion, Khasar pressa l’épaule de l’ancien officier xixia
qu’il connaissait depuis les premières incursions en territoire jin.
    — Reste en vie, frère, lui dit-il. Je viendrai si je
peux.
    — Je guetterai ton arrivée, répondit Ho Sa d’une voix
enrouée.
    Ses traits ne trahissaient rien de la peur qui lui nouait
les entrailles.
    Déjà à la tête de ses troupes, Gengis regardait froidement
les trois hommes. Il attendit que Samuka donne des ordres à cinq chefs de
minghaan et qu’ils se détachent du reste de l’armée. Khasar fit passer des
hommes dans les rangs du tuman de Djaghataï pour prendre quatre flèches à
chaque guerrier et les porter aux minghaans qui resteraient. Samuka et Ho Sa en
auraient besoin. S’ils parvenaient à bloquer la garnison d’Otrar jusqu’à ce que
la nuit tombe, Gengis pourrait peut-être justifier leur sacrifice.
    Lorsque l’ordre de rester se répandit dans les rangs des
cinq mille guerriers, beaucoup se tournèrent vers Khasar. Ils savaient ce que
cela signifiait. Impassible, il constata avec satisfaction que personne ne
protestait. Ses hommes avaient appris la discipline, jusqu’à la mort.
    Gengis talonna son cheval, qui fit un bond en avant. Djaghataï
et Khasar partirent avec lui pour les collines brunes où le shah affrontait les
généraux mongols. Derrière, les habitants d’Otrar poussèrent des cris de joie
du haut des murailles et seule la petite troupe de Samuka et Ho Sa retourna vers
la ville qui l’écrasait de sa masse.
     
     
    Les premiers rangs de l’armée de Mohammed sortirent de la
passe sous un soleil éclatant et rugirent de soulagement d’avoir survécu. Les
flèches mongoles avaient plu sur eux par dizaines de milliers tandis qu’ils se
frayaient un chemin entre les collines. Leurs boucliers étaient hérissés de
traits qu’ils coupèrent au ras de la pointe avec leurs poignards sans cesser de
marcher vers Otrar.
    Derrière eux, des cris montaient encore de la vallée où les
Mongols assaillaient l’arrière-garde, dans l’espoir peut-être que les hommes du
shah, pris de panique, craqueraient. Mohammed eut un sourire sardonique à cette
pensée. Il n’y avait pas de honte à bien mourir et ses soldats étaient
fermement attachés à leur foi. Pas un seul n’avait fui sous les sabres
sanglants de l’ennemi. À l’arrière, les archers mongols avaient enfin arrêté de
tirer. Le shah se demandait s’ils avaient trop puisé dans leurs carquois contre
les cavaliers de Khalifa ; dans l’état d’esprit combatif qui était le sien,
il l’espérait. C’était une plus belle fin que la trahison pour le pillard du
désert.
    Il lui avait fallu longtemps pour traverser la passe sous le
déluge de flèches des Mongols perchés comme des faucons sur les hauteurs. Le
soleil avait entamé son déclin et Mohammed ignorait si ces démons
poursuivraient leur attaque dans l’obscurité. Otrar n’était plus qu’à huit
lieues au nord et il presserait l’allure de ses hommes jusqu’à ce que la ville
soit en vue. Puis il établirait son camp là où les habitants pourraient voir qu’il
était venu les sauver.
    Entendant derrière lui d’autres cris d’agonie, il eut un
grognement rageur. Les Mongols étaient partout et, malgré les boucliers, c’était
terrible pour ses hommes d’être assaillis par un ennemi qu’ils ne pouvaient
voir. Mais ses soldats continuaient à avancer. Seule la mort les empêcherait de
parvenir à Otrar.
    Juché sur son éléphant, il fut parmi les premiers à repérer Süböteï
et Jelme surgissant des collines sur son flanc droit. Il manda de nouveau ses
nobles

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