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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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à
y croire : les soldats du Khwarezm étaient si déterminés à rejoindre Otrar
qu’ils poursuivaient leur marche quelles que soient les forces qui les
assaillaient.
    Il secoua la tête. Les généraux mongols avaient montré la
supériorité d’unités très mobiles, commandées par des officiers prenant leurs
décisions seuls. Cependant, l’armée du shah avançait toujours, s’en tenant à un
ordre unique quoi qu’il arrive. Süböteï songea que le shah du Khwarezm ne
montrait pas plus de pitié que Gengis dans la façon dont il disposait de ses
hommes et de leur vie.
    Lorsque les guerriers de Jelme rejoignirent les siens, Süböteï
décela de la peur sur les visages des soldats de Mohammed. Ils savaient ce qui
les attendait. Il les regarda bander leurs arcs, se prépara.
    Le général voulut prendre le cor d’éclaireur accroché à son
cou, découvrit qu’il avait été fendu en deux par un coup dont il ne gardait pas
souvenir. Il poussa un juron, ne remarqua pas les sourires que cela avait fait
naître chez ceux qui se trouvaient à proximité.
    — Avec moi ! beugla-t-il.
    À sa gauche, les cavaliers de Jelme talonnèrent leurs
montures et s’élancèrent.
     
     
    Gengis avait forcé l’allure sur huit lieues et ordonné à ses
hommes de monter des chevaux frais quand le champ de bataille fut en vue. Le
shah était sorti des collines, on ne pouvait rien y faire. Le khan parcourut
ses lignes des yeux jusqu’à l’endroit où galopaient son fils Djaghataï et, un
peu plus loin, son frère Khasar. Cinquante mille guerriers les suivaient, avec
un grand nombre de chevaux de réserve derrière. Mais ils affrontaient une armée
qui s’étirait plus loin que portait son regard. Les bannières de Süböteï, qui
attaquait son flanc gauche, étaient à peine visibles. Derrière les Khwarezmiens,
des nuages de poussière tourbillonnaient. Gengis se dit que Samuka et Ho Sa
devaient être morts mais qu’Otrar était loin et que sa garnison ne pourrait pas
prendre part au combat aujourd’hui. Il avait fait tout ce qu’il avait pu, c’était
le dernier lancer d’osselets. Il n’avait pas d’autre plan qu’attaquer l’armée
du shah en l’enveloppant par une formation en cornes.
    Le khan donna un ordre bref à un porteur de bannières, entendit
un claquement quand un fanion d’or s’éleva. Sur toute la ligne, des milliers d’arcs
grincèrent. Les soldats du shah se préparèrent au choc. Aucun d’eux n’avait
envie d’affronter de nouveau ces sinistres guerriers, mais ils n’avaient pas le
choix. Ils lancèrent des cris de défi quand le fanion d’or s’abaissa et que l’air
se noircit.
    Les lignes mongoles fondirent sur eux. Les larges cornes
entourèrent la tête de l’armée du shah en galopant le long des flancs et en se
rabattant. La lumière était déjà grise quand les deux armées se heurtèrent et
le soleil disparaissait à l’ouest.
     
     
    Le shah Mohammed lâcha un cri de stupeur quand une colonne
mongole enfonça ses rangs et parvint jusqu’à lui. Sa garde montée massacra les
barbares jusqu’au dernier, mais il était cerné de toutes parts et la moitié de
ses soldats ne pouvaient manœuvrer et utiliser leurs armes. Proche de l’affolement,
il regardait tout autour de lui. Il ferait bientôt noir et cependant les
Mongols se battaient encore comme des déments. Ils gardaient le silence, même
quand on leur arrachait la vie, et le shah secouait la tête d’incrédulité. Ne
sentaient-ils pas la douleur ? Son fils Djalal al-Din pensait qu’ils
tenaient plus de l’animal que de l’homme et il avait peut-être raison.
    Les soldats du shah continuaient à avancer sans céder à leur
envie de fuir. Mohammed vit des unités entières de ses hommes taillées en
pièces sur ses flancs et le grondement des sabots mongols à l’arrière ne
cessait pas.
    Les guerriers du khan mouraient en grand nombre en tâchant
de se frayer un chemin jusqu’au centre. Les soldats du Khwarezm restaient en
formation et les décimaient. Ils n’avaient pas la rapidité des Mongols, mais
leurs boucliers arrêtaient une grande partie des flèches ennemies et ils
repoussèrent vague après vague des cavaliers de Gengis. Dans le soir tombant, le
shah exultait tandis que son éléphant passait par-dessus les cadavres ennemis.
    L’obscurité enveloppa la plaine. Les hommes criaient en
combattant dans une masse mouvante d’ombres. On eût dit que l’armée du shah
affrontait un djinn dont

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