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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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permettre une dernière attaque massive,
convaincu que leur meilleure chance consistait à surprendre des Mongols
endormis. Il bouillonnait à l’idée que la précieuse garde du shah était encore
intacte. Le maître du Khwarezm avait refusé que les nobles fils participent à l’assaut
alors qu’ils auraient ainsi justifié leur existence. Djalal al-Din maudit son
père et aussi Khalifa, qui avait perdu leur cavalerie, puis chassa sa colère
pour mieux se concentrer. Une seule charge à travers le camp des ennemis
suffirait peut-être à les briser enfin. La lune se cachait derrière les nuages
et le fils du shah avançait lentement sur le sol rocailleux, attendant le
tumulte qui allait suivre.
    Il vint plus tôt que prévu, quand les éclaireurs mongols
lancèrent l’alarme avant d’avoir été neutralisés. Djalal al-Din dégaina son
sabre et accéléra l’allure au risque de se rompre le cou. Il distança ses
fantassins en dirigeant sa monture vers les feux mongols.
    Gengis n’avait établi qu’un camp sommaire après des jours de
combat. Djalal al-Din remarqua sur sa partie gauche une multitude de feux
indiquant la présence de nombreux guerriers. Les nuits étaient froides, ils
devaient se rassembler autour des flammes. À droite, les feux étaient plus
espacés et se réduisaient même à quelques points lumineux seulement à la limite
du camp. C’était là que le fils du shah menait ses hommes, impatients de se
venger des coups qu’ils avaient reçus.
    Il entendit les Mongols se lever pour faire face et lança
dans l’obscurité un défi repris par ses soldats. Les feux se rapprochaient et soudain
il y eut des Mongols partout autour de lui. Djalal al-Din eut le temps de
pousser un cri de surprise avant que son étalon s’effondre, le projetant en l’air.
     
     
    Süböteï attendait avec Djötchi, Djebe et Djaghataï. C’est
lui qui avait eu l’idée de cette disposition des feux pour attirer un ennemi
imprudent. Là où les feux étaient nombreux, il avait laissé quelques hommes
seulement pour les alimenter. Dans les ténèbres, des Mongols rompus au combat
étaient tapis avec leurs chevaux, loin de la chaleur des flammes. Ils se
moquaient du froid de la nuit. Pour des hommes nés sur la steppe glacée, ce n’était
rien. Avec un hurlement, ils chargèrent les rangs ennemis.
    Les Khwarezmiens furent balayés par des hommes qui s’entraînaient
et combattaient depuis leur plus jeune âge. Ils sentaient à peine la fatigue
dans leur bras droit tandis qu’ils frappaient l’ennemi et le repoussaient.
    La lune se leva au-dessus d’eux mais l’attaque fut
rapidement brisée et les soldats du shah regagnèrent le gros de leur armée en
courant. Dans leur fuite, ils regardaient par-dessus leur épaule, terrifiés par
les Mongols qui les pourchassaient. Moins de la moitié en réchappèrent, dont
Djalal al-Din, humilié et réduit à marcher, hébété par le chaos et la peur. Derrière,
les Mongols achevaient les blessés et s’installaient pour attendre patiemment l’aube.
     
     
    Le shah Mohammed allait et venait dans sa tente en lançant
un regard noir à son fils chaque fois qu’il passait devant lui. Djalal al-Din, nerveux,
craignait la fureur de son père.
    — Comment savaient-ils que tu attaquerais ? s’emporta
soudain le shah. Il n’y a pas d’espions parmi nous, ici, c’est impossible.
    Encore humilié par son échec, Djalal al-Din n’osa pas
répondre. En lui-même, il pensait que les Mongols s’étaient simplement préparés
à une attaque éventuelle mais il ne voulait pas avoir l’air de faire leur éloge
alors que son père ne décolérait pas.
    — Tu comprends maintenant pourquoi je n’ai pas voulu te
donner ma garde personnelle ? tempêta le shah.
    Djalal al-Din avala péniblement sa salive. S’il avait eu
avec lui cinq cents cavaliers, il n’aurait peut-être pas été mis en déroute
aussi facilement. Il parvint à étouffer en lui cette réplique et dit simplement :
    — Tu es un homme sage, père. Demain, ces hommes iront
combattre l’ennemi.
    Il faillit reculer quand son père s’arrêta devant lui, assez
près pour que les poils de sa barbe touchent le visage de son fils.
    — Demain, nous serons morts, toi et moi, gronda
Mohammed. Lorsque le khan verra combien d’hommes il me reste, il se jettera sur
nous et ce sera la fin.
    Djalal al-Din tourna la tête quand il entendit quelqu’un s’éclaircir
la gorge devant l’entrée de la tente.

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