Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
la
gorge et il s’écroula, ruisselant de sang.
    Samuka hurla de fureur en sectionnant une main aux doigts
enfoncés dans sa cuisse. Les visages barbus étaient devenus si nombreux autour
de lui que son cheval dut s’arrêter et le chef mongol sentit tout à coup monter
en lui un calme mêlé de surprise. Khasar n’était pas revenu. Il était seul et
perdu, tous ses hommes se mouraient.
    Des mains réussirent à saisir une partie de son armure et il
commença à glisser de sa selle. Il tua un autre soldat d’un coup de sabre, mais
son bras se retrouva bloqué et son arme lui fut arrachée des doigts. Sa monture
chancelait, affaiblie par ses blessures, et les ennemis qui entouraient Samuka
étaient maintenant si proches qu’il pouvait voir leurs gorges rouges tandis qu’ils
braillaient. Il tomba dans la mêlée en frappant encore des deux bras. Le soleil
disparut lorsqu’il s’effondra aux pieds d’hommes qui le perçaient de coups. La
douleur fut pire que ce qu’il avait craint. Il se dit qu’il avait fait tout ce
qu’il avait pu, mais ça n’en demeurait pas moins une mort horrible et la
garnison d’Otrar avait réussi à sortir.

 
15
    Malgré le grondement des sabots, Süböteï entendit les plumes
de sa flèche craquer à son oreille quand il banda son arc. Il se leva de sa
selle, visa les pattes avant d’un éléphant qui fonçait vers lui comme une
avalanche. De chaque côté, ses hommes l’imitèrent et quand il lâcha la corde
une tache floue de traits jaillit de leurs rangs. Aucun des guerriers n’avait à
penser à ses gestes. Ils étaient entraînés à se tenir en selle depuis qu’on les
avait attachés sur le dos d’un mouton à l’âge de deux ou trois ans pour leur
apprendre à monter. Avant même que leur flèche touche le but, ils en avaient
encoché une autre. Les muscles puissants de leur épaule droite saillirent quand
ils bandèrent de nouveau leur arc.
    Les éléphants barrirent de douleur et secouèrent la tête. Les
flèches qui s’enfonçaient dans les pattes grises massives brisaient le rythme
de leur charge. La moitié des énormes bêtes s’effondrèrent quand une de leurs
pattes se déroba sous elles. D’autres levèrent rageusement leur trompe
au-dessus de défenses jaunâtres. Les éléphants rescapés chargèrent encore plus
vite mais la seconde volée de flèches les frappa violemment et ils frémirent
sous l’impact. Les traits pendant entre leurs pattes tiraient sur les lèvres de
leurs plaies.
    Süböteï tendit le bras en arrière pour prendre une autre
flèche et ses doigts se refermèrent sur un carquois vide. Il était presque
parvenu à la cavalerie du shah et il laissa son arc tomber dans l’étui de cuir
raide fixé à sa selle, brandit son sabre, prêt à frapper.
    Les guerriers qui l’entouraient tirèrent une dernière flèche
et Süböteï se dressa sur ses étriers quand il vit les éléphants les plus
proches se cabrer, fous de douleur. Leurs cornacs moulinèrent des bras en
tombant. L’un d’eux, arraché à un large dos, fut projeté au sol avec une force
stupéfiante. Les pachydermes firent demi-tour, renversant hommes et chevaux.
    Süböteï poussa un cri de triomphe quand les animaux massifs
battirent en retraite, fonçant aveuglément dans les rangs du shah. Ils
fauchaient les lignes de soldats comme une herbe épaisse, utilisaient leurs
défenses pour jeter sur le côté, tels des fétus de paille, des hommes robustes
et lourds. Rien ne les arrêtait dans leur fureur. Süböteï se retrouva en
quelques instants devant les premiers rangs ennemis disloqués, des soldats
hébétés et couverts de sang. Certains se ressaisirent assez rapidement pour
décocher des flèches avec leurs arcs à double courbure. Des guerriers mongols s’écroulèrent
mais les autres continuèrent à galoper en montrant les dents. Juste avant le
choc des deux troupes, Süböteï choisit son homme et guida son cheval vers sa
cible en se servant uniquement de ses genoux.
    Les Mongols semèrent le chaos dans la première ligne ennemie.
Süböteï décapita un soldat puis faillit perdre l’équilibre en se baissant pour
esquiver un coup. Il se redressa en frappant, sentit l’impact dans son épaule
quand sa lame heurta une armure. Son poids le maintint en selle tandis que le
cavalier du shah tombait et le chef mongol se retrouva dans l’une des travées
sanglantes laissées par les éléphants. Il pouvait encore les voir s’enfuir, torturés
par la douleur,

Weitere Kostenlose Bücher