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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Abbas, le serviteur de son père, se
tenait dans la lumière de la lampe et regardait alternativement le père et le
fils pour juger de l’humeur qui régnait à l’intérieur. D’un geste impatient, Djalal
al-Din lui fit signe de déguerpir mais Abbas entra et s’inclina devant le shah.
Remarquant qu’il tenait dans les mains un parchemin, Djalal al-Din hésita à lui
ordonner de sortir.
    Abbas se toucha le front, les lèvres et le cœur pour saluer
respectueusement son maître avant de poser ces objets sur une petite table. Mohammed
hocha la tête, sa colère encore manifeste dans ses mâchoires serrées et la
rougeur de son visage.
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda enfin Djalal al-Din.
    — La vengeance pour nos morts quand j’aurai apposé mon
nom au bas de ce parchemin, répondit le shah. C’est l’ordre donné aux Assassins
de débarrasser mes terres du khan.
    Ces mots enlevèrent un poids des épaules de son fils, qui
fut cependant parcouru d’un frisson. La secte de ces fanatiques chiites avait
sinistre réputation, mais son père avait pris une décision sage en leur
demandant d’intervenir.
    — Combien les paieras-tu ?
    Sans répondre immédiatement, le shah baissa la tête pour
lire le document qu’Abbas avait préparé.
    — Je n’ai pas eu le temps de négocier. Je leur propose
cent mille pièces d’or, tirées de ma cassette personnelle. Ils ne refuseront
pas une telle somme, même pour la tête d’un khan.
    Djalal al-Din sentit ses paumes devenir moites. Il y avait
de quoi faire construire un palais ou jeter les fondations d’une ville. Il
garda cependant le silence : la veille, il avait gâché une occasion de
briser les Mongols.
    Une fois que le shah eut signé, Abbas roula l’épais parchemin
et l’attacha d’une main habile avec un lacet de cuir. Puis il s’inclina de
nouveau avant de laisser les deux hommes seuls.
    — Peut-on lui faire confiance ? demanda Djalal al-Din
après son départ.
    — Plus qu’à mes propres fils, apparemment, rétorqua Mohammed
avec irritation. Abbas connaît la famille d’un des Assassins. Il lui portera le
document et rien ne pourra sauver ce chien de Gengis, qui a tant fait couler le
sang de mon peuple.
    — Si le khan meurt demain, récupéreras-tu ton or ?
    Djalal al-Din songeait encore à l’énorme somme que son père
venait de débourser d’un trait de plume.
    — À moins qu’Allah ne le châtie pour son impudence, il
ne mourra pas demain, répondit le shah. Tu n’as pas encore compris ? Tu n’as
rien vu en venant à ma tente ?
    — Vu q-quoi ? bredouilla le jeune homme.
    — Mon armée est anéantie. Après les pertes que tu as
essuyées hier soir, il nous reste à peine de quoi faire face à un seul de leurs
damnés généraux. Ils ont réduit nos rangs à moins de trente mille hommes, et
même si la garnison d’Otrar faisait son apparition maintenant, nous perdrions. Tu
comprends, maintenant ?
    La peur serra la gorge de Djalal al-Din. Ils avaient
combattu pendant des jours et le carnage avait été épouvantable, mais l’étendue
du champ de bataille l’avait empêché de prendre l’exacte mesure de leurs pertes.
    — Tant de morts ? dit-il enfin. Comment est-ce
possible ?
    Son père leva la main et, un instant, Djalal al-Din crut qu’il
allait le frapper, mais le shah se tourna pour prendre un autre parchemin.
    — Tu veux les recompter ? Nous avons laissé un
sillage de cadavres long de quatre cents lieues.
    Djalal al-Din plissa fermement les lèvres.
    — Alors, confie-moi le commandement pour demain. Sous
la protection de ta garde de nobles fils, gagne Boukhara et Samarkand. Au
printemps, tu reviendras me venger avec des troupes fraîches.
    Un instant, l’expression furieuse du shah s’adoucit.
    — Je n’ai jamais douté de ton courage, Djalal al-Din.
    Il tendit le bras, saisit la nuque de son fils aîné et l’attira
brièvement contre lui.
    — Mais je ne sacrifierai pas ta vie, ajouta-t-il lorsqu’il
s’écarta de lui. Tu m’accompagneras et, l’année prochaine, nous emmènerons
quatre fois plus de soldats pour écraser ces envahisseurs impies. J’armerai
tout homme capable de tenir un sabre, je ferai tomber sur les Mongols une
vengeance sanglante. D’ici là, les Assassins auront exécuté leur khan. Pour
autant d’or, ils agiront vite.
    Djalal al-Din inclina la tête. Il entendit dehors dans l’obscurité
les bruits du camp et les gémissements des blessés.
    — Nous

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