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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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partons cette nuit, alors ?
    Si le shah sentait la brûlure du déshonneur, il n’en
montrait rien.
    — Rassemble tes frères. Confie le commandement à l’officier
survivant le plus ancien. Dis-lui…
    Sa voix mourut, son regard devint distant.
    — Dis-lui que ses hommes devront vendre chèrement leur
peau s’ils veulent entrer au paradis. Ils prendront peur quand ils découvriront
que je suis parti mais il faut qu’ils tiennent.
    — Les Mongols nous pourchasseront, père.
    Djalal al-Din pensait déjà aux provisions qu’il devrait
emporter. Il rassemblerait la garde montée de son père le plus discrètement
possible pour ne pas alarmer ceux qui resteraient derrière. D’un geste irrité, le
shah balaya l’objection.
    — Nous irons vers l’ouest, loin d’eux, puis nous
remonterons vers le nord-est quand nous aurons dépassé Otrar. Le pays est vaste,
mon fils. Les Mongols ne s’apercevront pas avant demain que nous sommes partis.
Rassemble ce dont nous avons besoin et reviens quand tu seras prêt.
    — Et Otrar ?
    — Otrar est perdue ! éructa le shah. C’est mon
cousin Inaltchiq qui a causé ce désastre et j’étranglerais cet imbécile de mes
mains si je le pouvais.
    Djalal al-Din se toucha le front, les lèvres et le cœur. Son
rêve de chevaucher à la tête d’une armée victorieuse était anéanti mais il
était le fils du shah, il y aurait d’autres armées, d’autres occasions. Malgré
l’horreur du combat contre les Mongols, il ne songea pas un instant aux vies
sacrifiées pour son père. Ces hommes étaient les soldats du shah, chacun d’eux
était prêt à mourir pour le protéger. Comme il le doit, pensa Djalal al-Din.
    Il se prépara en toute hâte. L’aube approchait, il leur
faudrait être loin du champ de bataille et des éclaireurs mongols quand les
combats recommenceraient.
     
     
    Gengis attendait au clair de lune devant les rangées sombres
de ses guerriers. Khasar était près de lui mais aucun d’eux ne parlait. Les
éclaireurs les avaient prévenus de l’arrivée des soldats d’Otrar, trop tardive
pour épauler l’attaque nocturne contre le camp mongol. À l’arrière, Gengis avait
confié le commandement à Süböteï, le plus compétent de ses généraux. Il ne
comptait pas dormir de la nuit mais c’était chose courante pour les hommes qui
l’entouraient, et avec de la viande séchée, du fromage et de l’arkhi brûlant
ils avaient préservé leurs forces.
    Entendant un bruit dans l’obscurité, il inclina la tête sur
le côté. D’un claquement de langue, il alerta les hommes les plus proches mais
eux aussi avaient entendu. En songeant à la mort de Samuka et de Ho Sa, il
éprouva un pincement de regret vite passé. Sans leur sacrifice, il aurait tout
perdu la veille. Tournant la tête dans un sens puis dans l’autre, il guettait
un autre bruit.
    Là. Gengis dégaina son sabre et tous les cavaliers de la
première rangée abaissèrent leur lance. Ils n’avaient pas de flèches. Süböteï
avait passé une bonne partie de la nuit à en rassembler pour remplir les
carquois mais ils en auraient besoin quand l’aube se lèverait. Le khan entendit
des chevaux avancer au pas, chassa la fatigue de ses yeux de sa main libre. Il
avait parfois l’impression qu’il s’était battu toute sa vie contre ces fous à
la peau bistre.
    Avec Jelme, il avait choisi un endroit où attendre au pied d’une
butte. Même au clair de lune, on ne pouvait pas le repérer, et ses éclaireurs, délaissant
pour une fois leurs montures, couraient dans le noir pour le tenir informé. L’un
d’eux apparut près de son étrier et Gengis se pencha pour entendre les mots
murmurés, grogna de surprise et de plaisir.
    Après le départ de l’éclaireur, il rapprocha son cheval de
celui de Khasar.
    — Nous sommes plus nombreux qu’eux, frère ! Samuka
et Ho Sa se sont battus comme des tigres.
    — Ce n’est pas trop tôt, bougonna Khasar. Je commence à
en avoir assez d’affronter de vastes armées. Es-tu prêt ?
    — J’attends depuis des siècles. Bien sûr que je suis
prêt.
    Les deux hommes se séparèrent et la ligne mongole monta la
butte au galop. Devant elle, les restes de la garnison d’Otrar descendaient
vers le sud pour rejoindre le shah. Sidérés, les soldats s’arrêtèrent quand les
guerriers du khan apparurent mais il n’y eut personne pour les sauver lorsque
les lances s’abaissèrent.
     
     
    Le shah Mohammed tira sur la bride de son cheval

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