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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Barbares qui les avaient rejoints.
    Et Genséric le Vandale incitait Attila à conquérir la Gaule. Lui, Genséric, débarquerait d’Afrique en Italie.
    Tel était l’avenir, et c’en serait fini de l’Empire romain d’Occident.
    À dessein, j’insistai : romain .
    Dans les jours qui précédaient mon départ avec l’ambassade qui se rendait auprès d’Attila, j’ai eu l’intuition que la mort venait d’envahir le corps de Galla Placidia. Elle paraissait déjà hors du temps humain, indifférente à mes propos.
    Elle ne s’est pas confiée à moi.
    Mais à la cour de Ravenne, avec complaisance et perfidie, on évoquait les malheurs de Galla Placidia Augusta.
    Sa propre fille, Honoria, dont les frasques et les liaisons scandalisaient les matrones, était enceinte de son intendant. Et Galla Placidia avait fait condamner et exécuter l’amant.
    Puis elle avait envoyé Honoria à Constantinople.
    On la marierait à un vieux sénateur romain.
    Ce n’était que sordide et banal.
    Mais tout à coup, l’affaire − privée − devient impériale.
    Honoria, princesse romaine, a fait porter à Attila par l’un de ces eunuques toujours aux aguets un anneau et une lettre dans laquelle elle se livre à Attila ! L’anneau vaut promesse de fiançailles et de mariage.
    Les ambassadeurs d’Attila arrivent à Ravenne et annoncent l’intention de leur roi d’épouser la princesse Honoria.
    Ils réclament pour Honoria la moitié de l’héritage de l’Empire qui est échu dans sa totalité à Valentinien. Or Honoria est la sœur de l’empereur.
    Voilà l’état de l’empire d’Occident.
    Romain ?
    La fille de Galla Placidia Augusta, la princesse Honoria, la propre sœur de l’empereur, s’offre avec son héritage impérial, elle, la descendante de Théodose I er le Grand, au roi des Huns, Attila !
    Je n’ai plus vu Galla Placidia Augusta. Elle a quitté Ravenne avec toute la cour qui a gagné Rome.
    Elle vit retirée, dans l’attente de la mort, qui s’empare d’elle, Galla Placidia Augusta, le 27 novembre de l’an 450.
    Son fils, Valentinien III, a décidé d’abandonner Ravenne et de vivre avec sa cour à Rome.
    Ainsi, le corps de Galla Placidia Augusta ne sera pas inhumé dans le mausolée qu’elle avait fait construire à Ravenne.
    Chaque fois qu’elle évoquait sa dernière demeure, sa voix se faisait plus douce, son visage s’apaisait.
    Mais son vœu − son rêve − ne sera pas exaucé.
    On l’enterre au Vatican et nous ne sommes que quelques-uns à prier pour elle, à méditer sur son destin.
    En cette année 450 de notre ère, l’empereur d’Orient Théodose II meurt, le 28 juillet, quelques semaines avant le décès de Galla Placidia Augusta.
    L’empereur Marcien lui succède à Constantinople.
    Valentinien III donne l’apparence de régner sur l’empire d’Occident, dont le vrai maître est Aetius.
    Sur les rives du Danube et du Rhin, les cavaliers huns se rassemblent autour d’Attila.

25.
    Je n’ai jamais cessé de penser à Galla Placidia Augusta alors que, avec l’ambassade de l’empereur romain d’Orient, je m’enfonçais dans le pays des Huns.
    Au moment de quitter Constantinople avec notre interprète − Vigilas −, le sénateur romain Maximin, qui dirigeait l’ambassade, m’avait remis une lettre de Galla Placidia.
    Maximin s’en était étonné.
    « Priscus, si tu es son seul légataire, les eunuques qui ne l’aimaient pas vont fondre sur toi comme un essaim de frelons. Fais vite savoir qu’elle écrit seulement à un ami, un historien qui l’a accompagnée durant ses derniers jours. »
    Je lui ai tendu le message qu’elle m’avait adressé. Il était lapidaire :
    « N’oublie jamais que nous sommes romains, Priscus. »
    Comment aurais-je pu ne pas m’en souvenir ?
    Quand je chevauchais au milieu des Huns, quand j’étais assis près de l’estrade sur laquelle trônait, alangui, mais le regard perçant, leur roi Attila, quand j’assistais aux supplices que les Huns infligeaient à ceux qu’ils soupçonnaient de les avoir trahis, quand je mesurais leur sauvage cruauté, le courage farouche avec lequel ils affrontaient la mort, j’ai su que l’Empire romain d’Occident allait connaître l’une de ces époques fatales qui scellent l’avenir des peuples et de la civilisation millénaire qu’ils ont peu à peu érigée.
    Depuis des mois, les prédictions, les prodiges, les signes extraordinaires nous avertissaient de ce qui

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