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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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différence
d’âge ? Ça ne te fait pas peur ?
    — Elle n’a que vingt-trois
ans. Elle n’est pas vieille. Ce n’est pas comme si elle avait trente ans ou
plus.
    — Et ses
filles ? »
    Billy haussa les épaules. « Elles
sont mignonnes. Et même si elles ne l’étaient pas, je m’en accommoderais, pour
Mildred.
    — Tu es vraiment amoureux,
dis donc.
    — Ce n’est pas difficile.
    — Elle vient de démarrer une
petite affaire. Tu as sûrement vu tous ces chapeaux en haut, dans sa
chambre ?
    — Oui. Ça ne marche pas trop
mal, à ce qu’elle dit.
    — Très bien, même. C’est une
bosseuse. Tommy est avec toi ?
    — On était ensemble sur le
bateau, mais il a pris le train pour Aberowen. »
    Lloyd se réveilla. En voyant un
inconnu dans la chambre, il se mit à pleurer. Ethel le sortit de son lit et le
tranquillisa. « Allons à la cuisine, dit-elle. Je vais faire le petit
déjeuner. »
    Billy s’assit et se mit à lire le
journal pendant qu’Ethel préparait du porridge. Au bout d’un moment, il
s’exclama : « Nom de Dieu !
    — Quoi ?
    — Ce salopard de Fitzherbert
a encore ouvert sa grande gueule. » Il jeta un coup d’œil à Lloyd, comme
si le bébé pouvait s’offusquer de l’insulte faite à son père.
    Ethel se pencha au-dessus de son
épaule.
     
    LA
PAIX : L’APPEL D’UN SOLDAT
     « Ne nous abandonnez pas
maintenant ! »
    Un pair blessé se livre à un vibrant plaidoyer en faveur
    de la poursuite de la guerre.
     
    Un discours émouvant a été
prononcé hier à la Chambre des lords contre la récente proposition du
chancelier allemand d’engager des pourparlers de paix. L’orateur était le Comte Fitzherbert,
commandant du régiment des chasseurs gallois, actuellement à Londres où il se
remet des blessures qu’il a reçues à la bataille de la Somme.
    Selon Lord Fitzherbert,
engager des pourparlers de paix avec les Allemands équivaudrait à trahir tous
ceux qui ont sacrifié leur vie pendant la guerre. ««Nous sommes convaincus
qu’une victoire complète est à portée de main et qu’elle ne nous échappera pas,
pourvu que vous ne nous abandonniez pas maintenant », a-t-il déclaré.
    En grand uniforme, un œil
caché sous un bandeau et s’appuyant sur une béquille, le Comte a fait
grande impression. La Chambre l’a écouté dans un silence total et l’a applaudi
lorsqu’il s’est assis.
     
    L’article continuait dans cette
veine. Ethel était atterrée. Ce n’était que du blabla sentimental, mais ce
serait efficace. En temps normal, Fitz ne portait pas de cache sur l’œil, il
avait dû le mettre pour apitoyer. Son discours allait prévenir beaucoup de gens
contre le plan de paix.
    Après le petit déjeuner, elle
habilla Lloyd et se prépara pour sortir. Billy passerait la journée avec
Mildred, mais il avait promis d’assister à la réunion le soir.
    Arrivée à La Femme du soldat, Ethel remarqua que tous les journaux reproduisaient le discours de Fitz.
Plusieurs en avaient même fait le sujet de leur éditorial. Ils ne défendaient
pas forcément les mêmes positions, mais tous s’accordaient à dire que l’appel
du Comte n’avait laissé personne indifférent.
    « Comment peut-on être
contre le simple fait de discuter de la paix ? demanda-t-elle à
Maud.
    — Vous pourrez lui poser
vous-même la question. Je lui ai proposé d’assister à la réunion de ce soir et
il a accepté. »
    Ethel en fut ébahie. « Il va
se faire drôlement recevoir !
    — Je l’espère bien. »
    Les deux femmes passèrent la
journée à travailler sur une édition spéciale de leur journal, dont la une
avait pour titre : « Petit danger de paix ». Maud appréciait
l’ironie de la formule, mais Ethel la trouvait trop subtile. Tard dans
l’après-midi, elle alla chercher Lloyd chez sa nourrice, le ramena chez elle,
le fit dîner et le coucha, le confiant à Mildred qui ne participait pas aux
débats politiques.
    La salle de la chapelle
évangélique du Calvaire se remplissait déjà quand Ethel arriva ; bientôt,
il ne resta plus que des places debout. L’assistance comptait de nombreux
soldats et marins en uniforme. Bernie présidait la réunion. Il ouvrit la séance
par un discours qu’il parvint à rendre ennuyeux malgré sa brièveté : il
n’était pas bon orateur. Il appela ensuite le premier intervenant, un
philosophe de l’université d’Oxford.
    Connaissant déjà les arguments en
faveur de la paix, Ethel profita

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