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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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clé de sa poche et ouvrit la
porte. Dès qu’il eut passé le seuil, il la referma et prit Ethel dans ses bras.
    Elle s’abandonna. Cela faisait si
longtemps qu’on ne l’avait pas embrassée. Elle avait l’impression d’être un
voyageur assoiffé perdu en plein désert. Elle caressa son long cou et pressa
ses seins contre son torse, le sentant aussi avide qu’elle-même de caresses.
Elle s’écarta avant de perdre la tête. « Arrête, dit-elle, le souffle
court. Arrête.
    — Pourquoi ?
    — La dernière fois qu’on a
fait ça, je me suis retrouvée en face de ton satané avocat ! » Elle
s’éloigna de quelques pas. « Je ne suis plus aussi naïve tu sais.
    — Ce ne sera plus pareil,
dit-il en respirant difficilement. J’ai été un imbécile de te laisser partir,
je m’en rends compte maintenant. J’étais jeune, moi aussi. »
    Pour retrouver son sang-froid,
Ethel visita la maison. Les pièces étaient remplies de vieux meubles démodés. « À
qui est cette maison ?
    — À toi, si tu la
veux. »
    Elle le dévisagea. Que voulait-il
dire ?
    « Tu pourrais vivre ici avec
le petit, expliqua-t-il. Elle a été habitée pendant des années par une vieille
dame. C’était notre intendante, du temps de mon père. Elle est morte il y a
quelques mois. Tu pourrais l’aménager à ton goût, acheter de nouveaux meubles.
    — Vivre ici ? En tant
que quoi ? »
    Il ne put se résoudre à prononcer
le mot.
    « Ta maîtresse ?
    — Tu pourrais avoir une
nurse pour le petit, du personnel, un jardinier. Même une voiture avec
chauffeur, si tu en as envie. »
    La seule chose qui lui faisait
envie dans tout cela, c’était lui.
    Fitz se méprit sur son expression
pensive. « La maison est trop petite ? Tu préférerais
Kensington ? Veux-tu un maître d’hôtel et une intendante ? Je te
donnerai tout ce que tu voudras, tu ne comprends pas ? Sans toi, ma vie
est vide. »
    Il était sincère, elle le voyait
bien. Sincère en cet instant du moins où il brûlait de déSir pour elle.
Mais elle était bien placée pour savoir avec quelle rapidité il pouvait faire
volte-face.
    Malheureusement, elle éprouvait
un déSir tout aussi ardent.
    Sans doute le lut-il sur ses
traits car il la reprit dans ses bras. Elle leva le visage pour qu’il
l’embrasse. Je veux plus que cela, se dit-elle.
    Cette fois encore, elle se
dégagea de son étreinte avant de ne plus pouvoir résister.
    « Alors ? »
insista-t-il.
    Elle était incapable de prendre
une décision raisonnable pendant qu’il l’embrassait. « J’ai besoin d’être
seule. » Elle s’écarta de lui à contrecœur, avant qu’il ne soit trop tard.
« Je rentre chez moi. Il me faut un peu de temps pour réfléchir. » Sur
le seuil, elle hésita.
    « Prends tout le temps que
tu voudras, dit-il. J’attendrai. »
    Elle referma la porte et s’enfuit
en courant.
    3.
    Gus Dewar était à la National
Gallery, à Trafalgar Square, devant un tableau de Rembrandt intitulé Autoportrait à l’âge de 63 ans quand, près de lui, une femme
s’exclama : « Dieu que cet homme est laid ! »
    Il se retourna et eut la surprise
de reconnaître Maud Fitzherbert. « Qui ça ? dit-il. Rembrandt ou
moi ?» Elle éclata de rire.
    Ils flânèrent ensemble dans le
musée. « Je ne m’attendais pas à vous rencontrer ici. Quelle délicieuse
coïncidence !
    — Pour tout vous dire, je
vous ai vu entrer et je vous ai suivi », avoua-t-elle. Elle baissa la
voix : « Je voulais vous demander pourquoi les Allemands n’ont pas
encore fait la proposition de paix dont vous m’avez parlé. J’avais cru
comprendre que c’était imminent. »
    Il était incapable de lui
répondre. « Ils ont peut-être changé d’avis, dit-il sombrement. Là-bas,
comme ici, il y a une faction en faveur de la guerre et une autre en faveur de
la paix. Peut-être les bellicistes l’ont-ils emporté et ont-ils réussi à
convaincre le kaiser.
    — Ils doivent bien se rendre
compte que poursuivre le combat n’a aucun sens ! s’écria-t-elle,
exaspérée. Avez-vous lu la presse de ce matin ? Les Allemands ont pris
Bucarest. »
    Gus acquiesça. La Roumanie était
entrée en guerre au mois d’août. Pendant un moment, les Anglais avaient espéré
que ce nouvel allié porterait un coup fatal à l’Allemagne, mais celle-ci avait
envahi le pays en septembre et à présent, la capitale roumaine était tombée. « En
fait, la situation s’est retournée à

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