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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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catastrophe. Le jeu en valait la
chandelle. « Votre Majesté, intervint-il, on me fait savoir qu'une de mes
domestiques revient à l'instant de la mine et dispose peut-être d'informations
plus récentes. Son frère était au fond quand l'explosion s'est produite. Vous
siérait-il de l'interroger ?
    — Mais certainement,
répondit le roi. Faites-la venir, je vous prie. »
    Ethel Williams entra quelques
instants plus tard, son uniforme maculé de poussière de charbon mais le visage
lavé. Elle fit la révérence et le roi lui demanda : « Quelles sont
les dernières nouvelles ?
    — Si vous permettez,
Majesté, il y a cinq hommes enfermés dans le secteur de Carnation par un
éboulis. L'équipe de sauveteurs essaie de passer à travers les débris, mais le
feu fait encore rage. »
    Fitz remarqua que depuis qu'Ethel
était entrée, l'attitude du roi s'était imperceptiblement modifiée. Il avait à
peine posé les yeux sur Perceval Jones et n'avait cessé, en l'écoutant, de
tapoter l'accoudoir de son fauteuil d'un doigt impatient. En revanche, il
regardait Ethel en face et donnait l'impression d'éprouver le plus vif intérêt
pour ses propos. D'une voix douce, il s'adressa de nouveau à elle :
« Que dit votre frère ?
    — L'explosion de grisou a
mis le feu à la poussière de charbon. C'est elle qui brûle. L'incendie a pris
de nombreux hommes au piège là où ils travaillaient, et certains ont été
asphyxiés. Mon frère et les autres n'ont pas pu les sauver parce qu'ils
n'avaient pas d'appareils respiratoires.
    — C'est faux, objecta Jones.
    — Non, je ne crois pas »,
rétorqua Gus Dewar. Comme toujours, l'Américain paraissait embarrassé, mais il
fit un effort pour s'exprimer avec force. « J'ai parlé à des hommes qui
remontaient. Ils ont dit que les casiers où auraient dû se trouver les appareils
respiratoires étaient vides. » Il avait manifestement du mal à contenir sa
colère.
    Ethel Williams intervint : « Et
ils n'ont pas pu éteindre l'incendie parce qu'il n'y avait pas assez d'eau au
fond. » Ses yeux étincelants de fureur la rendaient si séduisante que le
cœur de Fitz fit un bond dans sa poitrine.
    « Il y a une pompe à
incendie, voyons ! protesta Jones.
    — Une berline de charbon
remplie d'eau, avec une pompe à main, corrigea Dewar.
    — Ils auraient dû pouvoir
inverser le sens de la ventilation, insista Ethel Williams, mais Mr Jones n'a
pas modifié l'installation comme la loi l'oblige à le faire. »
    Jones s'indigna : « Il
n'était pas possible…
    — C'est bien, Jones,
l'interrompit Fitz. Il ne s'agit pas d'une enquête publique. Sa Majesté cherche
simplement à se faire une idée des impressions des personnes concernées.
    — Parfaitement, approuva le
roi. Mais il y a un sujet sur lequel vous pourriez peut-être me conseiller,
Jones.
    — Je serais honoré…
    — Nous avions prévu de nous
rendre à Aberowen et dans quelques villages des environs demain matin. Nous
pensions même venir vous voir personnellement à l'hôtel de ville. Mais dans ces
circonstances, un tel déplacement me paraît inapproprié. »
    Sir Alan, assis derrière
l'épaule gauche du roi, secoua la tête et chuchota : « Tout à fait
impossible.
    — D'un autre côté,
poursuivit le roi, nous ne souhaitons pas repartir sans avoir réagi à la
catastrophe. Les gens pourraient nous croire indifférents. »
    Fitz devina que ses conseillers
n'étaient pas du même avis. Ces derniers recommandaient sans doute d'annuler la
visite, estimant que c'était la solution la moins risquée ; le roi, en
revanche, éprouvait la nécessité de faire un geste.
    Le silence se prolongea pendant
que Perceval réfléchissait. Finalement, il se borna à murmurer : « C'est
une décision difficile.
    — Puis-je faire une suggestion ? »
intervint alors Ethel Williams.
    Peel était consterné. « Williams!
siffla-t-il. Vous ne devez parler que quand on vous le demande ! »
    Fitz resta lui aussi interdit
devant pareille insolence en présence du roi. D'une voix aussi posée que
possible, il lança : « Plus tard peut-être, Williams. »
    Le roi sourit. Au grand
soulagement de Fitz, il ne paraissait pas insensible au charme d'Ethel. « Pourquoi
ne pas écouter la proposition de cette jeune personne ? »
suggéra-t-il.
    Ethel n'en demandait pas davantage.
Sans plus de cérémonie, elle reprit : « Vous devriez aller voir les
familles des victimes, la reine et vous. Pas de

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