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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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région.
Quelques-uns de ses compagnons étaient des mineurs, certains avaient des
compétences, en métallurgie par exemple, mais la plupart étaient des ouvriers
non qualifiés.
    Le train s’arrêta au bout d’une
heure de voyage. Comme ils sortaient de la gare, Lev comprit que le travail qui
les attendait n’avait rien d’ordinaire. Plusieurs centaines d’hommes, tous
vêtus d’une blouse et coiffés d’une casquette d’ouvrier, les attendaient sur la
place. Après avoir observé un silence de mauvais augure, un des hommes se mit à
crier quelque chose et tous les autres l’imitèrent. Si Lev n’avait aucune idée
de ce qu’ils disaient, leur hostilité était évidente. Devant eux, une bonne
vingtaine de policiers formaient un cordon.
    « Qui sont ces gens ?
demanda Spiria d’une voix effarée.
    — Des types trapus et
musclés, au visage dur mais aux mains propres… des mineurs en grève, je parie,
répondit Lev.
    — On dirait qu’ils veulent
notre peau. Qu’est-ce qui leur prend ?
    — Nous sommes des briseurs
de grève, déclara Lev d’un ton sinistre.
    — Que Dieu ait pitié de
nous. »
    Kowal le Polak leur ordonna de le
suivre dans plusieurs langues et ils s’engagèrent dans la rue principale. La
foule continuait de hurler, certains hommes brandissaient le poing, mais aucun
ne franchit le cordon. Pour la première fois de sa vie, Lev éprouvait de la
reconnaissance envers la police. « C’est horrible, dit-il.
    — Maintenant, tu sais ce que
ça fait d’être juif », lança Iakov.
    Laissant derrière eux les mineurs
en colère, ils montèrent vers les hauteurs en empruntant des rues bordées de
maisons. Lev remarqua que nombre d’entre elles semblaient vides. Les gens
continuaient à les dévisager, mais on avait cessé de les insulter. Kowal
commença à leur attribuer des logements. Lev et Spiria n’en revenaient pas d’avoir
droit à une maison à eux. Avant de partir, Kowal leur désigna le chevalement – la
tour avec les roues jumelles – et leur dit de s’y rendre le lendemain à
six heures du matin. Les mineurs travailleraient à l’extraction, les autres à l’entretien
des galeries et de l’équipement ou, dans le cas de Lev, s’occuperaient des
chevaux.
    Lev explora son nouveau foyer.
Même si ce n’était pas un palais, la maison était propre et sèche. Il y avait
une pièce au rez-de-chaussée et deux à l’étage – une chambre pour chacun d’eux
! Jamais il n’avait eu droit à sa propre chambre. Il n’y avait aucun mobilier,
mais ils avaient l’habitude de dormir à même le sol et, comme on était en juin,
ils n’avaient pas besoin de couvertures.
    Quand la faim se fit sentir, il
fallut bien se résoudre à sortir. Le cœur battant, ils entrèrent dans le
premier pub qu’ils trouvèrent sur leur chemin, mais les clients leur jetèrent
des regards noirs et lorsque Lev demanda en anglais : « Deux pintes
de bière, s’il vous plaît », le patron fit la sourde oreille.
    Ils descendirent vers le centre-ville
et y découvrirent un café-restaurant où au moins les clients ne paraissaient
pas hostiles. Ils patientèrent tout de même une bonne demi-heure pendant que la
serveuse honorait les commandes de tous ceux qui étaient arrivés après eux et
ils finirent par repartir.
    Il allait être difficile de vivre
ici, comprit Lev. Mais cela ne durerait pas. Dès qu’il aurait assez d’argent,
il irait en Amérique. En attendant, il fallait bien manger.
    Ils entrèrent dans une
boulangerie. Cette fois, Lev était bien décidé à se faire servir. Désignant une
rangée de miches, il dit en anglais : « Un pain, s’il vous plaît. »
    Le boulanger fit semblant de ne
pas comprendre.
    Tendant la main au-dessus du
comptoir, Lev s’empara du pain qui lui faisait envie. Et maintenant, se dit-il,
qu’il essaie de me le reprendre.
    « Hé ! » s’écria
le boulanger sans bouger.
    Lev sourit et demanda : « Combien,
s’il vous plaît ?
    — Un penny et un farthing »,
répondit l’autre d’un air contrarié.
    Lev posa les pièces sur le
comptoir. « Merci beaucoup. »
    Une fois sortis, ils partagèrent
le pain qu’ils mangèrent tout en marchant. Ils arrivèrent devant la gare, mais
la foule s’était dispersée. Sur le parvis, un vendeur de journaux criait à tue-tête.
Il écoulait sa marchandise rapidement et Lev se demanda s’il s’était passé
quelque chose d’important.
    Une grosse voiture dévala alors
la route et

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