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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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côté à Corbett.
    — Demain, Sir Hugh pourra sans doute changer cette situation !
    — Pourquoi vous intéressent-ils tant ? intervint le père Augustin en se penchant en avant.
    Il s’était peu mêlé aux discussions jusqu’ici, se contentant de goûter aux plats du bout des lèvres. À présent, il mâchonnait un petit morceau de chapon.
    — Pourquoi pas ? rétorqua Monck. Qui d’autre aurait tué Cerdic, mon serviteur ? Je parie qu’ils ont trempé également dans l’assassinat de la boulangère.
    — Vos preuves ? demanda le prêtre.
    — En tout cas, quelqu’un les a bel et bien expédiés ad patres  ! lança une voix tonitruante.
    Un homme entre deux âges, chauve et rougeaud, se tenait sur le seuil et enlevait son capuchon.
    Un sourire illumina le visage de Gurney qui se leva.
    — Giles ! Soyez le bienvenu !
    Il fit signe à l’intendant d’apporter un autre siège et d’installer le nouvel arrivant. Ce dernier s’assit et, s’emparant aussitôt d’une miche de pain, la rompit avec avidité en gros morceaux qu’il entreprit d’enfourner dans sa bouche. S’inclinant vers Gurney, il bafouilla entre deux bouchées :
    — Mille pardons, mais les enfants ont la maudite habitude de venir au monde aux heures les plus indues.
    — Vous êtes allé au village ?
    — Oui, et je croyais ne plus retrouver mon chemin dans cette brume du diable.
    Gurney tapa doucement dans ses mains.
    — Hugh, veuillez nous excuser ! Je vous présente Messire Giles Selditch, notre médecin et ami. Il réside au manoir, plus pour ma santé que pour la sienne.
    — Allons, allons ! plaisanta celui-ci. Qui d’autre s’occuperait d’un vieux mire comme moi ? Venez-vous de Londres, Sir Hugh ?
    — Oui.
    — Giles, quelles nouvelles nous apportez-vous ? lança Alice en souriant à Selditch. Où y a-t-il eu une naissance ?
    — Chez le bailli. Un solide petit gaillard. Je pense qu’ils le baptiseront Simon en l’honneur de votre époux.
    — Et la mère ?
    — Riccalda ? Elle se sent encore un peu faible, mais elle bénéficie de la meilleure nourriture possible grâce à la fortune récente de son époux.
    S’ensuivit un silence, comme si le médecin avait abordé un sujet délicat.
    — Nous parlions des pastoureaux, reprit brusquement Monck. Messire Selditch, vous a-t-il été donné de les rencontrer ?
    Selditch se renfonça sur son siège avec un geste évasif.
    — Parfois. Comme je vous l’ai dit, je ne peux juger que ce que je vois. Je leur ai fourni des remèdes – simples, onguents, cataplasmes.
    — Et... ?
    Monck lança un coup d’oeil sournois à Corbett.
    — Allons, instruisez donc nos visiteurs !
    — Ce sont apparemment des gens tranquilles et pieux. Leur chef se nomme Maître Joseph, mais le véritable organisateur, en fait, c’est Philip Nettler.
    — Vous ne trouvez donc rien à redire à leur profession de foi ?
    Le ton de mère Cecily ne laissait aucun doute quant à l’importance qu’elle accordait à ce sujet.
    Le médecin but une gorgée en haussant les épaules.
    — Peut-être diffère-t-elle de la vôtre, ma mère.
    — Mais hommes et femmes vivent ensemble, n’est-ce pas ? insista la prieure, les yeux écarquillés.
    — En France, répliqua Selditch, ce genre de communauté est assez répandu. Les frères dans un bâtiment, les soeurs dans un autre.
    Il rit et goba un grain de raisin.
    — Parfois, ils se mêlent les uns aux autres et parfois non.
    — Ils me semblent bien pacifiques, plaça le père Augustin. J’ai souvent célébré la messe à l’Ermitage. Les pastoureaux portent de simples robes de bure et des sandales. Ils mendient et vivent grâce à des dons. La plupart du temps se passe en prières et en discussions.
    — Combien sont-ils ? s’enquit Corbett.
    Le prêtre fit la moue.
    — Leur nombre varie constamment : certains arrivent, d’autres partent, mais ils ne sont jamais plus de quatorze ou seize en même temps.
    Corbett fit tourner machinalement son gobelet entre ses mains.
    — Depuis combien de temps habitent-ils là ? demanda-t-il au seigneur.
    — Depuis seize mois à peu près. Maître Joseph et Philip Nettler, son lieutenant si compétent, sont apparus au début de l’automne. Ils ont découvert le vieil Ermitage et ont sollicité ma permission pour s’y installer, me promettant de ne nuire ni à moi ni aux miens. Alors, dit Gurney, je les y ai autorisés. Ils ont leur propre jardin de simples et

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