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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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fouettés par les embruns, il médita sur ce qu’il avait appris.
    — Où allons-nous à présent, Messire ? demanda Ranulf. Et que faisons-nous ?
    Corbett regarda la houle grise.
    — Messire, insista Ranulf, en avons-nous terminé ? Savez-vous où se trouve le reste du trésor ?
    Corbett fit pivoter sa monture et lança un clin d’oeil à ses compagnons.
    — Sous notre nez ! fut sa réponse énigmatique. Juste sous notre nez et ce depuis toujours. Mais revenons à Mortlake. Il nous faut tendre un piège à un assassin.
    Éperonnant son cheval, il traversa la lande au galop pour rejoindre le sentier qui contournait le village et menait à Mortlake.
    Arrivé au manoir, Corbett retomba dans ses rêveries, au grand agacement de ses serviteurs. Il alla se restaurer aux cuisines, puis regagna la chambre. Il prit sa pierre ponce, sa corne à encre, des plumes et un rouleau de parchemin et se mit à rédiger fébrilement un compte rendu.
    Il refusa de satisfaire la curiosité de Ranulf. De temps à autre, il levait le nez de son parchemin, fixait le vide et se tapotait la joue du bout de sa plume. Puis, en poussant une exclamation, il revenait à son ouvrage. Il ne s’interrompit qu’une seule fois : pour ordonner à Ranulf de lui apporter la chemise de Cerdic. Il l’examina, fit quelques commentaires sotto voce et reprit sa narration. Ce n’était pas la première fois que Ranulf le voyait agir ainsi.
    — Notre « Maître Longue-Figure » a martel en tête et tire une mine d’une aune ! chuchota-t-il à Maltote. Il pose ses leurres.
    Corbett acheva enfin son travail. Il s’étira pour chasser les courbatures de son dos.
    — Et alors, Messire ?
    — Va dans la grand-salle. Salue Sir Simon de ma part et dis-lui que j’aimerais souper avec Lady Alice et lui, ce soir. Qu’il invite ceux qui étaient ses hôtes le jour de notre arrivée.
    Il réfléchit un instant.
    — Et une personne en plus.
    — Qui ?
    — Fourbour, le boulanger.
    Le clerc se versa un demi-gobelet de vin.
    — Et informe Sir Simon de notre départ demain. Je vais faire un petit somme. Les préparatifs prendront quelque temps. Assure-toi que Sir Simon exécute ces ordres.
    Il vida son gobelet, s’étendit sur le lit et s’endormit. Ranulf le réveilla à la nuit tombée.
    — Il se fait tard, murmura le serviteur. Le souper commencera dans moins d’une heure. Il vaudrait mieux revêtir votre tenue d’apparat.
    Corbett sauta au bas du lit en poussant un gémissement : sa blessure à la tête se rappelait à lui et il grimaça de douleur.
    — Ranulf, arme-toi !
    Il prit son temps pour se vêtir, puis ses compagnons et lui gagnèrent la grand-salle.
    La table d’honneur était mise. Sir Simon et Lady Alice, assis devant la cheminée, l’assaillirent de questions. Que se passait-il ? Pourquoi un départ si soudain ? Mais il ne pipa mot. Il s’abîma au contraire dans la contemplation des flammes en tripotant sa bague.
    — A-t-on enlevé la dépouille de Monck ? s’enquit-il.
    Ce fut Lady Alice qui répondit :
    — Oui, on l’a déposée dans l’église du village. Le père Augustin célébrera l’office des morts demain, bien qu’il eût mieux valu, peut-être, l’enterrer ici.
    — C’est aussi mon avis, dit Corbett. Il n’avait aucune famille et le comte de Surrey ne s’occupe guère de ce genre de formalités.
    — Quand partirez-vous, Hugh ?
    — Demain, dès potron-minet, j’espère, déclara le clerc avec un fin sourire. Mais il se peut que je reste pour assister aux funérailles de Monck. Je m’en occuperai avec le père Augustin. Il vient ce soir, n’est-ce pas ?
    — Bien sûr. Ainsi que Fourbour, le boulanger.
    Selditch fit irruption dans la pièce et parla d’un villageois qu’il venait de soigner. Le père Augustin lui succéda ; fâché d’avoir été arraché à ses « lourdes tâches » — ce furent ses termes –, il préféra se tenir près de la cheminée plutôt que de s’asseoir.
    — Les commérages vont bon train, observa-t-il. Je vous suggère de faire transférer les prisonniers le plus vite possible. Pauvre bailli !
    Il lança un regard noir à Corbett :
    — Tous connaissent la vérité, à présent. Nous aurions dû garder Blanche ici.
    — Je n’en avais pas le droit, rétorqua le magistrat. Quel avenir aurait-elle eu au bourg ? Les mauvaises langues l’auraient tuée, sinon physiquement, du moins mentalement. Vous le savez bien, non ?
    Le

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