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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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raison de son état… Quant à vous, Gillette…
    Il étendit la main, comme pour saisir Gillette.
    Mais il s’arrêta tout à coup, blêmi, et se mit à reculer comme s’il eût vu un spectre.
    Margentine s’était redressée.
    D’un geste violent et doux, un geste de mère, elle avait repoussé sa fille derrière elle et elle grondait :
    – Touche-la donc un peu… touche-la… et nous allons rire…
    – La mère ! bégaya le roi.
    Et ce mot, sur ses lèvres retroussées par un rictus d’épouvante, prenait une signification formidable. La mère !… cela voulait dire : le châtiment…
    Parmi les gentilshommes que le roi avait amenés pour ne pas effaroucher Gillette en venant seul, plusieurs voulurent s’élancer sur l’insolente.
    Le roi les arrêta d’un geste et dit – murmura plutôt :
    – Retirez-vous, messieurs… Cette femme est ici à sa place… retirez-vous…
    Etonnés, effarés, ils obéirent… ils reculèrent, s’en allèrent, suivis par le roi, écoutant avec stupéfaction les grondements de la mère pantelante et furieuse.
    q

Chapitre 31 AU GRAND-CHARLEMAGNE
    L a veille au soir s’était déroulée, à l’auberge du Grand-Charlemagne, une scène qui trouve ici sa place naturelle. On a vu que, dans la matinée, avant d’aller trouver Gillette qu’il voulait entraîner à la chasse, François Ier avait donné des ordres à son capitaine des gardes, Montgomery.
    Lorsque François I er lui confia cette mission d’arrêter la Belle Ferronnière et les deux truands, Montgomery en comprit toute la gravité.
    Son premier soin fut d’expédier sur toutes les routes de nombreuses estafettes ; en même temps, il prépara son expédition du soir en envoyant des espions dans les auberges de Fontainebleau.
    Les estafettes revinrent bredouilles.
    Et sur la fin de la journée, le capitaine fut convaincu que Madeleine Ferron était déjà bien loin de Fontainebleau.
    Mais si, de ce côté-là, sa déception fut complète, il n’en fut pas de même en ce qui concernait les deux truands. L’un des espions, en effet, vint vers sept heures lui dire que des étrangers survenus depuis peu habitaient l’auberge du Grand-Charlemagne et que deux d’entre eux répondaient au signalement donné.
    – Sur trois, songea-t-il, j’en offrirai deux au roi, et, si je ne me trompe, la capture des deux truands fera oublier la fuite de la Ferron.
    Montgomery se frotta les mains.
    Vers neuf heures et demie, la ville de Fontainebleau fut sillonnée de patrouilles silencieuses. Chacune de ces patrouilles marchait droit sur l’auberge qui lui avait été désignée, entrait si l’auberge était ouverte, frappait au nom du roi si elle était fermée…
    L’auberge du Grand-Charlemagne était située dans une ruelle peu fréquentée et d’assez mauvaise réputation, qu’on appelait la rue aux Fagots.
    Malgré son titre pompeux, c’était une pauvre auberge qui recevait rarement des voyageurs et qui gagnait misérablement sa vie à vendre des cruches de bière aux soldats. En effet, elle n’était pas très loin du château.
    En même temps que les autres groupes, Montgomery sortit du château à la tête d’une quarantaine de soldats bien armés et munis de tout ce qu’il faut pour enfoncer une porte ou bâillonner et ligoter un prisonnier.
    Il ne tarda pas à atteindre la ruelle aux Fagots, et commença par barrer les deux extrémités de la rue au moyen de deux postes composés chacun de dix arquebusiers ; les postes reçurent l’ordre de tuer tout ce qui essaierait de passer.
    Puis, avec les vingt estafiers qui lui restaient, le capitaine s’avança vers le Grand-Charlemagne.
    Montgomery frappa.
    A sa grande surprise, la porte s’ouvrit aussitôt.
    – Diable ! songea le capitaine, voilà une porte qui s’ouvre bien facilement !… Est-ce que je vais, de ce côté-là aussi, faire buisson creux ?
    Il avait laissé ses soldats dans la rue.
    – Bonhomme, dit-il à l’aubergiste, vous avez ici des voyageurs ?
    – Oui, monseigneur.
    – Combien ? Parlez franchement, car il pourrait vous en coûter cher d’essayer de jouer avec la justice du roi.
    – A Dieu ne plaise, monseigneur ! J’héberge en ce moment cinq étrangers.
    – Bien, mon brave. Je viens ici pour arrêter ces étrangers au nom du roi ; mes soldats vont entrer, la chose se fera sans bruit ni scandale, vous n’aurez qu’à nous montrer la porte de leurs chambres.
    – Je suis un fidèle sujet de Sa

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