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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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l’ombre.
    Margentine referma la fenêtre et attendit…
    Madeleine Ferron s’était enfoncée dans un bouquet d’arbres.
    Elle se dirigeait droit vers la petite porte dérobée par où elle était sortie une fois pour aller retrouver la chasse du roi.
    Le jour, il n’y avait pas de factionnaire devant cette porte. En serait-il de même la nuit ?
    Madeleine marchait rapidement. Tout à coup, il lui sembla entendre des pas derrière elle.
    Elle se jeta brusquement derrière le tronc noueux d’un hêtre séculaire et attendit.
    Deux secondes plus tard, une ombre se dressa près d’elle.
    L’ombre paraissait hésiter, l’ayant perdue de vue.
    A un moment, l’inconnu qui, de toute évidence, la cherchait, passa si près d’elle qu’il la toucha. Madeleine tressaillit. L’inconnu bondit…
    Madeleine vit briller dans la nuit l’éclair d’un poignard… Elle se baissa vivement…
    Le poignard s’enfonça profondément dans le tronc du hêtre.
    – Malédiction ! gronda l’inconnu, qui en même temps mit l’épée à la main.
    Prompte comme la foudre, Madeleine avait également tiré la sienne.
    Elle ne disait pas un mot.
    L’inconnu, de son côté, se taisait.
    Soudain, les épées se touchèrent.
    Madeleine, sans un battement de cœur, le front plissé dans l’effort violent qu’elle faisait pour distinguer son adversaire, para le coup qui lui était porté.
    Au même instant, elle riposta au jugé par un coup droit… Le coup porta…
    Elle sentit la lame pénétrer dans de l’étoffe, dans de la chair…
    – Vous êtes touché ! ne put-elle s’empêcher de dire.
    – Ce n’est pas lui ! répondit l’inconnu qui, aussitôt, bien que grièvement blessé selon toute probabilité, s’éloigna rapidement et s’effaça dans les ténèbres.
    Alors seulement Madeleine sentit son cœur battre à grands coups.
    Qui pouvait être cet homme ? A qui en voulait-il ?…
    Sûrement, ce n’était pas à elle, d’après les paroles qu’avait prononcées cet homme.
    Et l’idée que l’incident se rattachait à la situation de Gillette se présenta irrésistiblement à son cerveau.
    Elle secoua la tête, comme pour se dire :
    – Je verrai bien !
    Puis elle se remit en route.
    Un quart d’heure plus tard, elle arrivait à la petite porte dérobée. Elle s’était arrêtée derrière un massif d’arbustes d’où elle pouvait facilement inspecter le mur d’enceinte du parc.
    Le long de ce mur se mouvaient lentement des ombres.
    C’étaient des sentinelles. Madeleine eut une minute d’angoisse à la pensée qu’elle ne pourrait pas sortir.
    Mais bientôt elle eut remarqué que la sentinelle placée devant la porte se promenait avec lenteur ; elle faisait une vingtaine de pas à droite de la porte, puis, revenant, parcourait à peu près le même espace sur la gauche.
    En sorte qu’elle restait près d’une demi-minute le dos tourné à la porte.
    Madeleine possédait une clef de la petite porte.
    Elle lui avait été donnée par l’homme qui l’avait introduite dans le parc et de là dans le pavillon des gardes.
    La manœuvre que médita Madeleine à ce moment était périlleuse. Mais elle était résolue à tout tenter pour arracher Gillette à François I er . Et peut-être, dans cette résolution y avait-il encore un reste de jalousie amoureuse.
    Le massif derrière lequel elle s’abritait se trouvait à cinq ou six pas de la porte. Elle attendit que la sentinelle fût passée devant cette porte et commença à s’éloigner en sa promenade somnolente.
    Alors Madeleine s’avança vers la porte.
    Elle n’y courut pas : elle y alla doucement, si doucement qu’il était difficile d’entendre le bruit de son pas léger.
    Madeleine tenait à la main une courte dague, résolue à frapper s’il le fallait.
    Elle avait atteint la porte et l’avait ouverte avant que le soldat se fût retourné.
    Elle se glissa au dehors et referma sans bruit.
    q

Chapitre 35 DISPOSITIF DE COMBAT
    A ce moment, il était environ onze heures.
    Madeleine Ferron se mit à marcher rapidement en longeant le mur du parc. Son idée était d’aller jusqu’à l’auberge du Grand-Charlemagne et de voir le chevalier de Ragastens.
    La lettre qu’elle avait écrite devenait alors inutile. Elle voulut la déchirer pour en jeter les morceaux le long du chemin. Mais elle la chercha vainement : la lettre avait dû tomber pendant ce court duel avec l’inconnu qui l’avait attaquée.
    Madeleine ne put retenir un

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