Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
volet les trois coups convenus, dit son nom à voix basse, prononça aussi celui de Margentine, la fenêtre s’ouvrit, et elle sauta lestement à l’intérieur.
    – Demain, vous êtes sauvées, dit-elle à Margentine, et elle raconta alors ce qu’elle venait de faire.
    Après le départ de Madeleine Ferron, il y avait eu conférence dans la salle du Grand-Charlemagne.
    Triboulet était inquiet, nerveux.
    – Je ne sais pourquoi, finit-il par dire, mais je me méfie de cette femme. Cette histoire de lettre perdue, surtout, me paraît terriblement louche.
    – Si elle avait voulu nous trahir, dit Lanthenay, il lui était facile d’amener avec elle des gens qui eussent cerné l’auberge ; elle nous a au contraire priés de ne pas rester ici…
    – Je réponds d’elle ! dit à son tour Manfred.
    – Moi aussi, ajouta Ragastens.
    Triboulet hocha la tête.
    – Quoi qu’il en soit, dit-il, nous serons demain au rendez-vous. C’est une chance : il faut essayer d’en profiter… dussé-je, quant à moi, y périr ! Mais d’ici là, prenons nos précautions.
    – La seule précaution à prendre, ce serait de quitter l’auberge à l’instant même. Mais aller frapper à une autre hôtellerie à pareille heure, ce serait peut-être faire bien du bruit et courir au devant du danger que nous voulons éviter.
    Tout compte fait, on finit par convenir qu’il valait mieux rester au Grand-Charlemagne, avec cette précaution cependant qu’une faction serait montée à tour de rôle jusqu’au lendemain.
    Les cinq compagnons, réfugiés au fond de l’auberge d’où ils ne sortirent pas, employèrent leur journée à préparer la suprême tentative.
    Ragastens avait eu avec l’hôte une conférence d’où il résulta qu’une chaise de voyage attelée de deux vigoureux chevaux leur serait procurée pour le soir même.
    Manfred, Lanthenay et Ragastens avaient leurs chevaux à l’écurie.
    Quant à Spadacape, il ferait office de postillon.
    Triboulet monterait le cheval du fidèle serviteur du chevalier.
    A neuf heures, tout était prêt.
    La chaise de voyage tout attelée était dans la cour de l’auberge. Les chevaux étaient sellés.
    A neuf heures et demie, Ragastens donna le signal du départ.
    Manfred se jeta dans les bras de son père, qui l’étreignit en lui disant :
    – Courage ! Nous réussirons…
    On se mit en route.
    La voiture marchait au pas. Les quatre cavaliers suivaient. On atteignit sans encombre le chemin qui longeait le mur du parc.
    A dix heures et demie précises, Spadacape s’arrêta à dix pas de la petite porte dérobée.
    Les chevaux de selle furent alors attachés par les brides aux roues de la voiture. Ceux de la voiture eux-mêmes furent attachés à un arbre.
    Puis, tous allèrent se poster devant là petite porte.
    q

Chapitre 36 DELIRE D’AMOUR
    O n a vu que la duchesse d’Etampes avait prévenu François Ier que Margentine et Gillette étaient installées au pavillon des gardes.
    Au moment où la duchesse sortait de chez le roi, Sansac se fit annoncer et fut aussitôt reçu.
    Il arrivait de Paris à franc étrier, et il fallait qu’il eût à dire des choses bien graves pour qu’il se montrât en plein jour avec son visage affreusement balafré par un large sillon rougeâtre.
    – Te voilà donc enfin ! s’écria le roi. Par Notre Dame ! si mes amis m’abandonnent je vais périr d’ennui.
    Sansac regarda le roi.
    Il le vit blêmi, maigri, les yeux cerclés de rouge ; des plaques livides tachaient son visage, et au coin de ses lèvres, on eût dit qu’une sorte de lèpre s’était déclarée.
    – Pourtant, Votre Majesté a bonne mine, dit le gentilhomme.
    – Laissons cela ! fit le roi en secouant la tête. Tu viens nous retrouver, et j’en suis bien heureux… Je vais faire prévenir La Châtaigneraie et d’Essé…
    – Sire, dit Sansac, Votre Majesté me pardonnera. Je désire repartir de Fontainebleau le plus tôt possible. Je suis simplement venu annoncer au roi certaines choses assez étranges qui se passent à Paris…
    – Parle, fit le roi étonné.
    – Eh bien, sire, il y a deux jours, j’ai eu besoin de voir notre grand prévôt.
    – Monclar ?
    – Oui, sire. Et je me suis rendu le soir – car je ne sors plus que la nuit, comme les hiboux – je me suis rendu, donc, à l’hôtel de la grande prévôté. Or, savez-vous ce que j’y ai appris ? Que le comte de Monclar, subitement devenu fou, avait quitté l’hôtel et qu’on ne

Weitere Kostenlose Bücher