Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
poings.
    Triboulet, cependant, s’enveloppait de son manteau.
    – Pardonnez-moi, madame, dit-il de vous quitter aussi brusquement. J’eusse voulu savoir où et comment vous avez retrouvé mon enfant. J’eusse voulu surtout vous faire comprendre quelle reconnaissance déborde de mon cœur… Mais chaque seconde qui s’écoule rend plus effroyable le danger…
    – Où cours-tu ? fit Manfred, les dents serrées, tutoyant pour la première fois celui qu’il appelait le père de Gillette.
    – Au Louvre, mon fils, dit Triboulet.
    – Je t’accompagne. A nous deux nous tuerons le tyran…
    – Non, non ! fit vivement Triboulet. Il faut de la ruse et non de la force. La ruse, c’est mon arme, à moi. Quand l’heure sera venue, je ferai appel à la force de ton bras.
    – M. Fleurial a raison, dit Ragastens en saisissant la main du jeune homme.
    – Oh ! râla Manfred, ne rien pouvoir ! C’est à se briser la tête contre un mur !
    – Adieu ! fit Triboulet. Que cette maison soit notre rendez-vous général. Manfred, ajoute-t-il en voyant que le jeune homme, allait malgré tout le suivre, il faut que tu restes. S’il n’y a plus personne, dans le cas où un malheur m’arriverait, que deviendrait-elle ? Et puis, je suis son père. J’ai le droit de marcher le premier… Reste, je te l’ordonne !
    Triboulet s’élança et courut au Louvre, se dirigeant vers une petite porte qui s’ouvrait sur la berge de la Seine. Au moment où il y arrivait, il s’arrêta soudain.
    Devant la petite porte, il venait de distinguer une voiture, une chaise de voyage. Et autour de la voiture s’agitaient confusément des ombres.
    Triboulet demeura cloué sur place.
    Gillette venait d’apparaître !
    Une femme la soutenait, ou plutôt l’entraînait…
    Le bouffon les vit monter dans la voiture dont les man-telets se baissèrent aussitôt.
    Une voix ordonna :
    – Route de Fontainebleau !…
    Triboulet la reconnut.
    C’était la voix du roi !
    Et il l’aperçut, arrêté dans l’encadrement de la porte.
    Le postillon fit claquer son fouet, les porteurs de torches s’élancèrent en avant, la voiture s’ébranla au galop, suivie de l’escorte… En un instant, toute la vision disparut dans les ténèbres…
    Et Triboulet vit le roi qui rentrait dans le Louvre, la porte qui se refermait.
    Tout cela avait duré deux ou trois secondes.
    Alors, il s’élança à son tour.
    Il était deux heures sonnées lorsqu’il arriva à la maison de la rue Saint-Denis.
    Ragastens et Manfred étaient encore dans la salle où il les avait laissés.
    – On l’entraîne à Fontainebleau ! s’écria Triboulet.
    – Partons à Fontainebleau ! répondit Manfred.
    – Partons ! dit Ragastens froidement.
    – Quoi ! chevalier, vous consentiriez…
    – Rien ne me retient plus à Paris, dit Ragastens. Je ne vous cacherai pas que je m’intéresse vivement à votre sort, et au vôtre, monsieur Fleurial. De plus, l’action du roi François I er m’a révolté. Enfin, je m’étais attaché à cette jeune fille. Voilà plus de motifs qu’il n’en faut pour tirer l’épée en l’honneur de M lle Gillette !…
    – Nous sommes sauvés ! dit Manfred en saisissant la main de Fleurial.
    q

Chapitre 6 LA RECOMPENSE D’ALAIS LE MAHU
    L e roi, en sortant de la rue Saint-Denis, était revenu directement au Louvre. Il avait voulu, faire le chemin à pied, pour honorer la jeune fille qu’il ramenait. Aussi, tous les seigneurs qui l’escortaient avaient-ils marché à pied, et les soldats, seuls, étaient restés à cheval.
    En arrivant au Louvre, François I er apprit que nombre de dames de la cour étaient réunies, attendant le résultat de l’expédition contre les truands.
    Elles avaient trouvé la partie amusante, et avaient organisé une collation nocturne dont était M me la duchesse d’Etampes.
    Quant à M me Diane de Poitiers, elle était retirée en ses appartements.
    Le roi s’informa de la salle où étaient réunies les dames. Bassignac le guida.
    François I er avait pris la main de la duchesse de Fontainebleau, et, suivi des seigneurs qui l’avaient accompagné, il entra dans la salle de la collation.
    Toutes les femmes présentes se levèrent.
    Mais le roi, d’un geste affable, ordonna qu’on ne se dérangeât pas.
    – A Dieu ne plaise, dit-il galamment, que je trouble les ébats d’une aussi charmante société. Je viens seulement vous confier pour une heure la duchesse de Fontainebleau qui

Weitere Kostenlose Bücher