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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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irrita Jeanne qui en rendit son époux responsable. Alors que le couronnement de la jouvencelle devait avoir lieu le 20 septembre 1345, un complot fut tramé contre les indésirables et particulièrement André. Il fut étouffé au château d’Aversa, le 18, deux jours avant le sacre. Jeanne avait tissé elle-même le cordon de soie avec lequel son mari fut étranglé, «  pour lui faire le plus grand honneur », selon Brantôme.
    Asztrik Gabriel, dans son ouvrage : Les Rapports dynastiques franco-hongrois au Moyen Age (Budapest, imprimerie de l’Université, 12 juin 1944) écrit fort justement que cette alliance avait engendré de nombreuses complications. La reine de Hongrie, Élisabeth de Lokietek qui, après la mort de son mari, conduisait le pays avec une grande sagesse, ne s’était pas imaginé quelles luttes intestines autant qu’extérieures ce mariage susciterait. La politique napolitaine , écrit Asztrik Gabriel, était toute remplie de ruses et d’embûches ayant pour but d’évincer à tout prix le roi André dont la légitimité, en tant qu’héritier, fut toujours contestée. La date de son couronnement fut sans cesse différée et toute la politique de la reine Élisabeth aussi bien que celle de son fils Louis, sera dirigée dans le sens d’une reconnaissance des droits d’André sur le trône de Naples.
    Après le meurtre d’André, la politique de la branche hongroise s’épuisa en maints efforts pour le venger.
    Après l’assassinat de son frère, Louis le Grand attendit en vain le jour des représailles. Des deux expéditions milita ires qu’il dirigea en Italie, aucune n’apporta des résultats satisfaisants. Il avait refusé avec fierté les 300 000 florins d’or que Jeanne lui fit offrir pour les frais de la guerre : « Je n’ai pas pris les armes, dit-il aux ambassadeurs, pour entasser des richesses, mais pour venger mon frère. Remportez cet argent. » C’est alors qu’exaspéré il remit ses droits au trône de Naples entre les mains du Pape Clément VI, mais il ne renonça pas pour autant à son intention de profiter des rêves de l’extension française pour les intérêts propres de son royaume.
    Suite au meurtre d’André. Clément VI avait ordonné des poursuites. On ne frappa que d’obscurs complices. Alors, Jeanne songea à épouser son parent, Louis de Tarente, fils de Philippe, frère du roi Robert de Naples, neveu, par conséquent de Robert le Sage. Le mariage eut lieu sans dispense papale, le 20 août 1347. Louis devait mourir au début de 1362, sans doute empoisonné.
    Ce fut au commencement de l’année 1348 que Louis de Hongrie arriva devant Naples pour venger son frère André. Jeanne parvint à s’enfuir (15 janvier !… Elle débarqua à Marseille en pleine épidémie de peste noire. La veille de son arrivée, on venait de dénombrer 11 000 morts en un mois et demi.
    La jeune reine ne fut pas contaminée par le fléau nommé rifle-rafle , et le 29, ses vassaux de Provence lui prêtèrent serment. Elle partit ensuite pour Avignon. Le 15 mars, elle était en sécurité auprès du Pape.
    Pour combattre Louis de Hongrie, elle avait besoin d’hommes et d’armes. Elle vendit au Pape sa suzeraineté sur Avignon contre la somme de 80 000 florins d’or. De retour à Naples, elle y fut indésirable. Pour imposer sa présence, elle se fit aider par Robert des Baux. Il perdit la vie dans cette entreprise :
    Afin d’être parfaitement quitte avec Jeanne, le Pape lui avait accordé la dispense nécessaire à son second mariage. Il poussa l’amabilité jusqu’à la déclarer innocente du meurtre de son premier mari et déclara, pour conclure, qu’il ne se mêlerait plus de ses affaires.
    La peste ravageait les armées de Louis de Hongrie. Il quitta Naples pour revenir dans son pays. Il y mourut le 25 ou 26 mai 1362. Son frère Charles, qui guerroyait contre lui, l’avait fait prisonnier. Cependant, Louis avait laissé des compagnies à Naples. Jeanne fut incapable de les en faire chasser. Elle ne put revenir dans ses États qu’une fois qu’elle s’y crut en sécurité.
    Elle s’éprit alors d’un adolescent : Jayme ou Jacques d’Aragon, fils de Jacques II, roi de Majorque et l’épousa le 27 mai 1362, soit le 21 mai 1363, ce qui paraît plus vraisemblable… Encore que…
    En effet, Froissait situe le combat de Fouquant d’Archiac et d’Amanieu de Pommiers le mardi 6 décembre 1363. A-t-il ou non commis une erreur ? De toute façon, si

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