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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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Jean le Bon avait nourri ce projet de mariage, il eût renoncé à le concrétiser en apprenant que Jeanne était mariée depuis mai 1362. Il semble donc que Charles de Normandie ait répandu cette nouvelle à la Cour soit pour discréditer son père, soit pour qu’une étroite surveillance fut exercée sur lui s’il se trouvait en présence d’une femme encline à toutes sortes d’aventures. Mais si elle aimait les beaux mâles, jamais le roi de France ne l’eût intéressé. Il convient d’ajouter que certains textes prétendent que le mariage de Jeanne et de Jayme eut lieu en décembre 1362 !
    Ce qui importe, dans ce bref résumé de l’existence de la reine de Naples, c’est que Jayme, craignant d’être assassiné, se réfugia en Espagne. Il y mourut le 25 octobre 1369 lors d’une bataille contre les troupes de Pèdre IV d’Aragon.
    L’ultime mariage
    Alors, Jeanne épousa Othon de Brunswick en 1376. Elle avait perdu les deux filles qu’elle avait eues de Louis de Tarente et adopta Louis d’Anjou, frère de Charles V qui, moralement, lui ressemblait.
    Depuis longtemps, Charles de Duras (ou Duraz), neveu du vieux roi de Hongrie, convoitait Naples. Il décida de passer en Italie, prit le nom de Charles III et se fit couronner à Rome roi de Naples par le Pape Urbain VI… alors que Jeanne s’était déclarée en faveur de Clément VII. Le Grand Schisme battait son plein.
    Le 16 juillet 1381 au soir, sans même livrer bataille. Charles investit Naples qu’Othon de Brunswick avait renoncé à défendre.
    Le bruit avait couru que la Reine était morte. C’était faux. Elle s’était enfermée au Château-Neuf d’où elle fut obligée de sortir, faute de vivres. Il eût suffi peut-être qu’elle déclarât le Hongrois son héritier pour avoir la vie sauve. Elle n’y consentit point. Charles la fit étouffer sous un lit de plumes le 12 ou le 22 mai 1382 au château de Muro dans le Basilicate. Le vieux souverain hongrois avait, dit-on, suggéré ce supplice à Charles afin de venger la mort d’André, le premier mari de Jeanne.



 
ANNEXE III
     
L’AFFAIRE DES VINS DE BOURGOGNE
     
     
     
    Arnaud de Cervole se prétendait le légitime créancier de la succession de Charles d’Espagne, succession recueillie par Jean II. Déduction faite des acomptes qu’il n’avait jamais cessé de toucher, le montant de sa réclamation atteignait le chiffre exorbitant de 100 000 florins. A ses demandes réitérées, les gens du Conseil, économes par devoir et nécessité, rétorquaient par des objections sans doute plus spécieuses que solides. D’ailleurs, le Trésor était à sec.
    Après de longs débats et, certainement, des menaces, l’Archiprêtre prit le parti de s’en remettre «  à la bonne volonté et ordonnance du roi Jean  ». Cet éternel perdant n’osa contester la valeur des services (!) rendus par le demandeur à la Couronne mais lui proposa, à titre d’arrangement gracieux, les conventions suivantes : 35 000 florins de Florence et le château de Cuisery (situé à l’est de la Saône, dans la Bresse-Chalonnaise, qui ne dépendait pas de la Franche-Comté mais du duché de Bourgogne) en attendant un second versement de 35 000 florins. Bonne affaire, puisque Cervole épousait, en même temps que Jeanne de Châteauvilain, une fortune considérable.
    On ne vit pas l’Archiprêtre en Avignon. Et pour cause : il s’y était déjà rendu tristement célèbre. A la tête d’un groupe de Gascons et Bretons, il assiégeait le château de Vitteaux-en-Auxois. En voici la raison :
    A la fin de l’année 1362, Hugues et Louis, fils de Jean II de Châlon-Arlay, sous prétexte des méfaits commis en Franche-Comté par les brigands de l’Archiprêtre, «  répondirent aux dévastations de ses soldats en portant le feu dans sa terre de Châteauvilain au diocèse de Langres 175  ». Malgré l’intervention du comte de Tancarville et la réparation qu’il avait obtenue, l’Archiprêtre se vengea.
    Après la mort de Jean II, Hugues, son fils aîné, devenu chef du nom et de la famille, recueillit dans l’héritage paternel les terres et seigneuries de Franche-Comté qu’on appelait le meix-d’Arlay. Louis, le puîné, obtint les autres domaines, parmi lesquels Vitteaux, Lisle-sous-Montréal et Lormes 176 .
    Vitteaux se trouvait à proximité d’Arnaud de Cervole qui, après son mariage avec Jeanne de Châteauvilain, avait fixé sa résidence au château de

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