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La dame de Montsalvy

La dame de Montsalvy

Titel: La dame de Montsalvy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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peux pas rester ! Il faut que je parte ! Il faut que je sorte de cette ville sur l'heure...
    — Il vous a reconnue n'est-ce pas ?
    — Cela ne fait aucun doute ! Aidez-moi, Jean, je vous en supplie !
    Je ne veux pas rester une minute de plus ici ! Je préfère les bois, la nuit, le froid... les loups même, plutôt qu'une heure de plus dans Lille !
    Comment voulez-vous que je vous fasse sortir, mon amie ? Les portes sont closes et croyez-moi les ordres qui les maintiennent fermées sont sévères. Tenez-vous à faire courir un risque à de braves gens simplement parce que vous craignez... quoi au juste ? Que l'on vous arrête ? Vous n'avez rien fait de mal ! Que l'on essaie de vous joindre
    ?... Encore faudrait-il savoir où vous allez passer cette nuit ! Croyez-moi, laissez-vous conduire chez votre amie Symonne. Passez-y la bonne nuit dont ces garçons et vous-même avez le plus grand besoin.
    Pendant ce temps... et dès après les cérémonies, je me rendrai au palais pour rendre compte de ma mission. Et demain, dès l'ouverture des portes, nous quitterons Lille...
    — Vous ne parlerez pas de moi ? Vous le jurez ?
    Le peintre eut un petit sourire si triste qu'il ressemblait assez à une grimace.
    — Je pourrais m'offenser, Catherine, mais je vous vois si effrayée !
    Je vous le jure ! Il ignorera que je suis arrivé ici avec vous. Venez, à présent...
    Mais il était écrit que Catherine n'atteindrait pas encore la belle maison lilloise de Symonne Morel. Surgi comme par enchantement de la foule anonyme, un beau jeune homme vêtu de soie et d'or apparut soudain devant elle, s'inclina respectueusement mais ce fut à Van Eyck qu'il s'adressa.
    — Si cette dame est bien, comme je le suppose, la comtesse de Montsalvy, voulez-vous, messire Van Eyck, me faire l'honneur de me présenter à elle ?
    La voix du jeune homme était douce mais, derrière son élégante silhouette, celles bien moins distinguées d'une escouade de gardes se montraient. Visiblement contrarié et peut-être inquiet, le peintre ambassadeur acquiesça de mauvaise grâce.

    — Si vous y tenez vraiment ! Ma chère amie, souffrez que je vous présente donc messire Robert de Courcelles, écuyer de Monseigneur le Duc... Souhaitez-vous encore quelque chose, messire Robert ?
    — Non pas, messire Van Eyck et je vous remercie ! Madame, ajouta-t-il en revenant à Catherine, mon maître, très haut et très puissant seigneur Philippe, par la grâce de Dieu duc...
    — Abrégeons, mon ami, abrégeons ! coupa Van Eyck impatienté.
    Outre que nous savons tout cela par cœur, on gèle dans cette rue !
    Comme il vous plaira ! fit Courcelles vexé. Or donc mon maître m'envoie vers vous, madame, pour vous prier de vouloir bien m'accompagner car il désire, sitôt la cérémonie terminée, avoir avec vous un moment d'entretien.
    — Vous accompagner où ? demanda la jeune femme avec hauteur.
    — Au palais où l'on aura pour vous toutes sortes d'égards, où l'on ne vous retiendra pas longtemps à ce que l'on m'a dit et où...
    — Et où je n'irai pas, messire ! Dites à votre maître que je le salue et lui rends l'hommage dû à son rang, que je le remercie de son...
    invitation mais que je suis femme, lasse car je viens d'accomplir une longue route et que je ne souhaite rien d'autre, à cette heure, que me reposer au coin d'un bon feu...
    — Le feu ne manquera point, coupa Courcelles soudain très agité et j'ai reçu l'ordre de ne pas revenir sans vous !
    Catherine eut un haut-le-corps et fronça les sourcils.
    — Est-ce à dire que vous m'arrêtez ?
    — En aucune façon mais, je l'ai dit je crois, Monseigneur souhaite vous entretenir un moment, il me l'a fait entendre et vous savez peut-
    être qu'il n'admet pas que ses ordres soient discutés... ni ses invitations éludées. Venez donc sans plus vous faire prier, madame...
    ou bien, si vous préférez prendre un peu de repos avant l'audience, j'aurai le devoir de vous accompagner là où vous vous rendrez, d'y attendre votre bon plaisir... et de vous ramener ensuite au palais !
    Van Eyck avait suivi cette joute oratoire avec un visage de plus en plus soucieux. Quand le regard de Catherine revint à lui comme pour lui demander conseil, il hocha la tête, murmura entre ses dents :
    — J'ai peur que vous ne puissiez y échapper, Catherine, sinon...
    Sinon je risquerais de mettre dans l'embarras ceux qui, dans cette ville, vont me donner l'hospitalité n'est-ce pas ? J'ai parfaitement compris ! Eh bien,

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