La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
évidemment assez long, mais la lumière était beaucoup plus uniforme qu’avec un flash – procédé dangereux dans une chambre si encombrée. Heureusement pour nous, non loin de là, se trouvait une tombe vide, sans décoration : la cachette d’Akhenaton découverte par Davis. C’est là que Burton s’établit avec son matériel, après que nous eûmes obtenu du gouvernement la permission de l’utiliser comme chambre noire. Ce n’était pas extraordinairement pratique, mais sa proximité permettait à Burton d’aller développer ses photos sans déplacer son appareil. En outre, ses allées et venues d’une tombe à l’autre devaient être une bénédiction pour les visiteurs groupés devant la tombe, car ce fut pratiquement, cet hiver, le seul spectacle qui leur fût permis.
Les photos prises, il fallut adopter une méthode efficace pour enregistrer la place de chaque objet, afin de savoir plus tard exactement de quelle partie de la tombe ils provenaient. Nous les avions tous numérotés, mais cela n’indiquait pas forcément leur position. Autant que possible, les numéros devaient suivre un ordre particulier, en commençant par l’entrée et en faisant systématiquement le tour de l’antichambre, mais nous savions que nous allions nécessairement trouver des objets encore invisibles, et qu’il faudrait numéroter à leur tour. Nous tournâmes la difficulté en photographiant les objets numérotés par petits groupes, de sorte que tous les numéros apparaissent au moins une fois sur une photographie. Ainsi, en faisant plusieurs tirages, nous pouvions placer, avec les notes accompagnant chaque objet, une photo rappelant la position qu’il occupait dans la tombe.
Mais où entreposer ce que nous allions retirer de l’antichambre ? Trois choses étaient absolument essentielles. D’abord, nous avions besoin de beaucoup de place. Il y avait des boîtes à déballer, des notes et des mesures à prendre, des réparations à effectuer, des expériences à réaliser. Il nous fallait donc des tables et de l’espace. Ensuite, il était indispensable que cet endroit fût à l’abri des voleurs, car, à mesure que nous allions y transporter les objets, le laboratoire deviendrait aussi dangereux que la tombe elle-même. En dernier lieu, nous devions avoir la paix ! Ce dernier impératif peut sembler moins évident que les autres, mais nous craignions – et les événements de l’hiver devaient nous donner raison – d’être constamment dérangés.
Tous ces problèmes furent finalement résolus quand le gouvernement nous donna la permission de nous installer dans la tombe de Séthi II. Nous ne pouvions rêver mieux. Ce n’est pas une tombe très visitée et sa position, à l’extrémité de la Vallée, répondait parfaitement à notre propos. Comme elle était la seule dans les environs, nous pouvions, sans gêner qui que ce soit, fermer le chemin qui y conduisait et nous assurer ainsi une paix royale.
Cet endroit possédait encore d’autres avantages. D’abord, les hautes falaises qui l’entourent font que le soleil n’y pénètre jamais. La tombe restait donc relativement fraîche, même pendant les grandes chaleurs de l’été. Ensuite, le terre-plein devant l’entrée était bien dégagé, nous pûmes y installer plus tard un atelier photographique et une menuiserie en plein air. Nous manquions tout de même un peu d’espace. En effet, la tombe était si longue et si étroite que tout notre travail devait se faire au niveau supérieur, la partie inférieure servant uniquement d’entrepôt. La tombe avait aussi l’inconvénient d’être située assez loin du terrain des opérations. Mais enfin nous disposions d’un espace raisonnable, et nous étions tranquilles. Nous le fûmes plus encore après avoir fait poser une grille de fer d’une tonne et demie à l’entrée.
Il n’empêche que nous étions loin de tout et que, si nous venions à manquer de matériel, il faudrait du temps pour nous réapprovisionner. Les magasins du Caire satisfaisaient la plupart de nos besoins, mais, avant la fin de l’hiver, nous avions épuisé leurs stocks de produits chimiques et nous ne pouvions nous en procurer d’autres qu’en Angleterre. Il fallait donc s’en soucier à l’avance pour ne pas retarder notre travail.
Le 27 décembre, tous nos préparatifs étaient terminés. Nous pouvions commencer à vider la tombe. Nous nous étions réparti le travail. Burton prenait d’abord des
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