Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
Vom Netzwerk:
seule solution : un réchaud à alcool, de la paraffine qu’on laissait durcir pendant une heure ou deux d’attente, et on pouvait manier les sandales sans problème. Les bouquets funéraires n’auraient pas non plus résisté au moindre contact. Soumis à trois ou quatre vaporisations de celluloïd, ils pouvaient être emballés sans trop de dommage. Chaque objet posait un problème différent et nous avions souvent besoin de toute notre expérience pour décider de la marche à suivre.
    C’était un travail lent, qui mettait nos nerfs à rude épreuve, et chacun de nous se sentait porteur de lourdes responsabilités. C’est là un sentiment que connaît bien chaque fouilleur, s’il a un tant soit peu de conscience professionnelle. Les objets qu’il trouve ne sont pas sa propriété. Il ne peut les traiter comme il l’entend, ni les négliger. Il n’est qu’un intermédiaire privilégié. Et si, par manque de soin, par paresse ou par ignorance, il restreint la somme d’informations qu’on aurait pu tirer de ses découvertes, il se rend coupable du crime archéologique le plus grave. Rien n’est plus facile que la destruction de ces témoignages du passé. Rien n’est plus irréversible. Fatigué ou pressé par le temps, il peut ruiner en quelques secondes une chance peut-être unique d’enrichir la culture de l’humanité.
    Trop de gens – y compris, malheureusement, des archéologues – semblent penser que l’objet acheté dans un magasin d’antiquités est aussi précieux que celui qu’on trouve en fouillant et que, tant que l’objet en question n’est pas nettoyé, répertorié et placé dans une vitrine de musée, il ne mérite aucune étude. Rien n’est plus faux. Le travail sur le terrain est d’une importance capitale et il est bien certain que, si toutes les fouilles avaient été effectuées correctement, l’archéologie égyptienne serait deux fois plus riche. Il y a, dans les caves des musées, d’innombrables objets laissés à l’abandon qui auraient pu nous fournir des informations précieuses si on connaissait leur provenance, et des milliers de caisses remplies de fragments à présent sans valeur, qu’on aurait pu reconstituer si, au moment de leur découverte, on avait pris la peine de noter quelques explications.
    On peut donc imaginer ce que nous ressentions. Nous avions eu le privilège de mettre au jour la tombe la plus riche qu’on ait jamais trouvée : nous devions nous montrer à la hauteur de notre tâche.
    L’idée qu’on puisse piller la tombe était une source permanente d’angoisse. Toute la campagne environnante était en pleine effervescence depuis la découverte. Les histoires les plus extravagantes circulaient sur les trésors que renfermait la sépulture et nous ne pouvions exclure que quelqu’un essaie d’y pénétrer à la nuit tombée. Trois équipes, répondant chacune à une autorité différente, montaient donc la garde jour et nuit dans la Vallée : des membres du Service des Antiquités du gouvernement, des soldats fournis par le Moudir de Kena, et les ouvriers les plus honnêtes de notre équipe. Nous avions, en outre, posé une solide grille de bois à l’entrée du couloir et une bonne grille de fer devant l’antichambre, chacune fermée par quatre chaînes cadenassées. Les clés étaient en permanence en possession d’un membre particulier de l’équipe européenne, qui ne s’en séparait jamais, même pour les prêter à un collègue. Quant aux petits larcins qui auraient pu être commis, nous les évitions en nous réservant le droit exclusif de manipuler les objets.
    L’état de certains objets nous plongeait aussi dans les affres les plus noires. Leur préservation dépendait totalement de nos soins, et il y avait des moments où notre cœur cessait de battre. Nous avions encore d’autres sources d’inquiétude – les visiteurs, par exemple. Mais j’y reviendrai. J’ai bien peur que, lorsque nous aurons terminé de débarrasser l’antichambre, nos nerfs ne soient dans un état lamentable. Et je ne parle pas de notre humeur. Mais voilà que j’imagine déjà le travail achevé, alors que nous venons à peine de commencer.
     
    Il fallait, avant toute chose, prendre une série de photographies panoramiques pour fixer l’apparence générale de la chambre. Nous disposions en tout et pour tout, pour nous éclairer, de deux projecteurs portatifs d’une puissance de trois mille candela. Le temps d’exposition était

Weitere Kostenlose Bücher