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La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
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position de cette décoration et qu’on essaie d’agencer les différentes parties, il est souvent possible de déterminer la taille et la forme exactes de l’objet.
    En appliquant ensuite la décoration sur un nouveau cadre en bois, au lieu d’une collection inutile de fragments d’ivoire, d’or et de faïence on obtiendra un objet parlant. De plus – à moins qu’il ne soit au dernier stade de la décomposition – il est toujours possible de préserver le bois en lui appliquant de la paraffine fondue. Un objet appelé à tomber en morceaux peut ainsi devenir parfaitement solide et maniable.
    Naturellement, l’état du bois varie avec le site. Louxor, à cet égard, est très privilégié. Les ennuis de cet ordre rencontrés dans la tombe ne viennent pas de l’état de conservation, mais du rétrécissement du matériau consécutif au changement d’atmosphère. Cela ne constitue pas un problème sérieux pour un objet en bois simple, mais les Égyptiens aimaient à appliquer une fine couche d’enduit qu’ils peignaient ou recouvraient de feuilles d’or. Or, lorsque le bois se rétracte, la couche d’enduit se gondole, et on peut perdre ainsi des parties importantes de la surface. Il est tout à fait possible de fixer la peinture ou la feuille d’or sur l’enduit, mais les produits de conservation ordinaires ne fixent pas l’enduit au bois. Là encore, il faut recourir à la paraffine.
    L’état des tissus varie lui aussi considérablement. Dans certains cas, on jurerait que les vêtements viennent d’être tissés. D’autres, par contre, prennent, sous l’action de l’humidité, la consistance de la suie. Dans la tombe de Toutankhamon, la difficulté était accrue à la fois par le traitement brutal qu’ils avaient subi et par le fait que nombre d’entre eux étaient décorés de rosettes d’or et de perles. Or, les décorations de perles posent en elles-mêmes un problème compliqué et mettent à rude épreuve la patience de l’archéologue.
    Les Égyptiens adoraient les perles et il n’est pas rare de trouver sur une seule momie plusieurs colliers, deux ou trois collerettes, une ou deux gaines et de multiples bracelets de poignets et de chevilles. Dans ce cas, plusieurs milliers de perles ont été utilisées. Il faut alors s’armer de patience car, pour récupérer et restaurer ces ornements, il faut manipuler au moins deux fois chaque perle. La reconstitution de l’arrangement initial des perles exige un travail minutieux. Les fils qui les relient sont, en général, pourris, mais la plupart du temps elles n’ont pas été dérangées, et il est possible, en enlevant doucement la poussière qui les recouvre, de suivre le collier ou la collerette sur toute sa longueur, et de connaître ainsi l’ordre exact des perles. On peut aussi procéder sur place au réenfilage des perles, au fur et à mesure qu’on dénude chaque section (j’ai travaillé une fois avec douze aiguilles à la fois sur un seul ornement) ou, mieux encore, transférer les perles une par une sur un morceau de carton enduit de pâte à modeler, ce qui permet de laisser des vides pour les perles manquantes ou douteuses.
    Pour les ornements les plus élaborés, il n’est pas possible d’enfiler les perles comme on les trouve. Il faut d’abord relever soigneusement leur place pour les réenfiler ensuite, non pas dans l’ordre exact, perle par perle, mais selon le modèle et le dessin originaux. C’est un travail fastidieux qui exige de multiples expériences avant de trouver la méthode correcte. Dans le cas d’une collerette, il peut être nécessaire d’enfiler chaque perle sur trois fils indépendants pour que les rangs se mettent bien en place. Quand on veut reconstituer un objet, il faut quelquefois fabriquer les parties manquantes ou cassées. Il m’est arrivé de trouver une série de bracelets dans lesquels les rangées de perles étaient séparées par des barres de bois perforées et recouvertes de feuilles d’or. Bien entendu, le bois avait totalement disparu, mais le revêtement d’or existait toujours. Je coupai donc de nouvelles barres de bois à sa mesure, les trouai avec une aiguille rougie à blanc et les couvris des coquilles d’or originales. Ce genre de restauration, fondée sur des preuves indiscutables, est parfaitement légitime et justifie largement la peine qu’on se donne. Au lieu d’un plateau de perles sans intérêt ou, pire encore, d’une reconstitution arbitraire, on

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