La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
arrivé de prendre cinquante photos d’un même objet et de les développer dans la journée.
Toutefois, il est préférable, dans la mesure du possible, que ces différents aspects du travail – notes et photographies – soient confiés à plusieurs experts. Le responsable général aura alors le temps de se consacrer à ce qui est certainement l’aspect le plus délicat des fouilles ; il pourra « jouer avec son travail », comme l’a si bien dit un confrère.
N’importe quel site archéologique recèle des énigmes, et ce n’est qu’en examinant le terrain minutieusement, en le contemplant sous tous les angles, en le scrutant sous toutes les lumières, qu’on peut arriver à les résoudre. La signification d’un complexe de murs, la restauration d’une construction ou la modification du plan original, l’importance d’un changement de niveau, la portée de certaines particularités dans les débris de surface ou dans la stratification d’un monticule, telles sont, parmi d’autres, les questions qui se posent au professionnel, et c’est sur sa capacité à y répondre qu’on jugera de sa qualité.
Il lui faudra aussi réfléchir longuement à l’organisation générale du travail et assurer ainsi de considérables économies de temps et d’argent. Quelles sommes n’a-t-on pas englouties par manque de méthode ! Combien de fouilleurs ont dû passer au crible leurs propres déblais parce qu’ils avaient négligé d’établir un plan de travail ! La répartition des ouvriers sur le terrain, par exemple, doit faire l’objet d’une grande attention. Il faut déterminer où et quand leur présence est nécessaire et ne pas en mettre trop sur le même endroit, si l’on veut que le travail avance uniformément. Le nombre d’ouvriers qu’un archéologue peut surveiller dépend, évidemment, des conditions de travail. Dans le cas d’une entreprise à grande échelle, plus ou moins improductive, telle que le déblaiement de pyramides, il peut faire appel à une main-d’œuvre illimitée. S’il travaille sur des hypogées, il peut contrôler une cinquantaine d’hommes environ, alors que dans des tombes moins profondes – un cimetière prédynastique, par exemple – dix ouvriers occuperont toute son attention.
Mais il est encore beaucoup d’autres travaux qui rempliront les heures de repos et les soirées du chercheur. Les notes, l’enregistrement des objets, doivent être mis à jour régulièrement. Il faut développer les pellicules, tirer les photos, garder un dossier des négatifs et des tirages. Il faut aussi réparer les objets cassés, traiter ceux qui sont en mauvais état, envisager des restaurations, reconstituer un collier ou une broderie en perles. On pourrait allonger cette liste indéfiniment. Elle comprend d’ailleurs des activités qui n’ont plus qu’un lointain rapport avec l’archéologie, comme tenir les livres de comptes, soigner les hommes, arbitrer leurs disputes. Les ouvriers ont un jour de congé par semaine et, au début de la saison, le fouilleur peut croire qu’il va en profiter lui aussi. Mais il lui faut très vite renoncer à cette idée, car cette journée lui donne l’occasion de régler mille détails en retard.
Voilà, en gros, à quoi ressemble la vie d’un fouilleur. Mais certains détails, en particulier tout ce qui a trait à l’enregistrement et la préservation des différents objets, ne peuvent manquer d’intéresser le lecteur. C’est pourquoi j’aimerais m’attarder un peu sur le travail en laboratoire tel que nous avons pu le pratiquer la saison passée.
Les parties en bois, par exemple, sont rarement en bon état. L’humidité et la fourmi blanche sont leurs principaux ennemis, et il n’en reste souvent qu’un tas de poussière noirâtre ou une coquille fragile qui s’effrite au premier contact. Dans le premier cas, on ne peut pas faire grand-chose d’autre que noter dans le dossier que l’objet en question possédait une partie en bois. Mais dans le second, il demeure un certain nombre d’informations à glaner. On peut en effet prendre des mesures, ou bien enregistrer les restes d’une inscription qui vous donnera le nom du propriétaire, et fixer ainsi ce qu’un souffle de vent, un attouchement léger effaceront à jamais.
Il se peut aussi qu’une pièce en bois ait été décorée d’ivoire, d’or ou de faïence, matières qui résistent plus facilement au temps. Dans ce cas, si l’on prend soin de noter la
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