La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
des Hittites la lettre suivante : « Mon mari est mort et l’on me dit que tes fils sont adultes. Envoie-moi l’un d’entre eux, j’en ferai mon époux et il régnera sur l’Égypte. »
Le calcul était bon. Il n’y avait pas de véritable héritier au trône d’Égypte, et l’arrivée rapide d’un prince hittite, soutenu par une petite armée, aurait sans doute résolu le problème. La rapidité, cependant, était l’élément essentiel dans la réussite de ce projet et la reine n’avait pas compté avec la réaction du roi hittite. Il n’était aucunement dans les intentions de ce dernier de se précipiter. Il ne pouvait être question de se lancer dans une telle aventure sans en délibérer. En outre, comment être certain que cette lettre n’était pas un piège ? Après avoir réuni ses conseillers, il décida d’envoyer un messager en Égypte pour s’assurer de la véracité de l’histoire. « Où se trouve le fils du roi défunt, écrit-il dans sa réponse, visiblement ravi de sa ruse, et qu’est-il advenu de lui ? »
Il fallait alors deux bonnes semaines pour se rendre d’un pays à l’autre. On imagine l’émotion de la pauvre reine quand, après un mois d’attente, elle reçut en réponse à sa requête, non pas un prince et un mari, mais une missive futile et dilatoire. En désespoir de cause, elle répondit : « Pourquoi te tromperais-je ? Je n’ai pas de fils et mon mari est mort. Envoie-moi un de tes fils et je le ferai roi. » Le souverain hittite décida alors d’accéder à sa demande et lui envoya un de ses fils. Mais il était trop tard. Le document s’arrête là, laissant le champ libre à notre imagination…
Le prince hittite se rendit-il en Égypte ? Jusqu’où alla-t-il ? Ay, le nouveau pharaon, eut-il vent des desseins de la reine et prit-il des mesures pour qu’ils n’aboutissent pas ? Nous ne le saurons jamais. La reine disparaît de la scène à ce moment-là, et nous n’en entendrons plus jamais parler. Anecdote particulièrement fascinante, car, si le complot avait réussi, le grand Ramsès n’aurait jamais existé.
2 LA VALLÉE ET LA TOMBE
La Vallée des Rois… Comment ce seul nom ne ferait-il pas rêver ? De toutes les merveilles de l’Égypte, il n’en est pas une qui frappe autant l’imagination. Ici, loin des bruits de la vie, dans cette vallée désertique, dominée par la « Cime » comme par une pyramide naturelle, gît une trentaine de rois et, parmi eux, le plus grand que l’Égypte ait jamais connu. De ces trente rois, il n’en reste probablement que deux – Amenhotep II, dont on peut voir la momie dans son sarcophage, et Toutankhamon, intact dans son naos d’or. C’est là, quand les exigences de la science auront été satisfaites, que nous voudrions le laisser reposer.
Sur la Vallée elle-même tout a été dit depuis ces derniers mois. J’aimerais, toutefois, consacrer quelques lignes à son histoire car elle éclaire les particularités de notre découverte.
Quelque part au bout de la Vallée, à moitié dissimulée par des rochers, se trouve la tombe la moins ostentatoire qui soit. Le plus souvent négligée par les visiteurs, elle est pourtant d’un intérêt capital. D’abord, c’est la première tombe qu’on ait construite dans la Vallée. Mais elle illustre aussi l’application d’une nouvelle théorie dans la construction des hypogées royaux. Il était en effet essentiel pour les Égyptiens que la sépulture soit inviolable, et les premiers rois avaient fait ériger au-dessus de chacune d’elles de véritables montagnes de pierres. Il fallait aussi, pour le bien-être du mort, que la tombe soit de nature à satisfaire le moindre de ses désirs. Pour un monarque oriental aimant le faste et le luxe, on peut imaginer ce que cela impliquait d’or et de trésors ! Mais la somptuosité même du monument causait sa perte, et il ne se passait guère de temps avant que d’habiles voleurs viennent troubler le repos de la momie royale. On chercha alors des expédients : l’entrée – l’endroit le plus exposé de la pyramide – fut bouchée avec des monolithes pesant plusieurs tonnes ; de faux passages furent creusés, des portes secrètes dessinées. On mit en œuvre tout ce que l’ingéniosité pouvait suggérer, tout ce que la richesse pouvait acheter. En vain. À force de patience et de persévérance, le pilleur de tombes parvenait toujours à déjouer les pièges qu’on lui tendait. En
Weitere Kostenlose Bücher