Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
beaucoup plus simple. Après le départ de Belgodère et de Violetta, Croasse était descendu de sa soupente, s’était esquivé, avait attendu dans les marécages l’ouverture des portes de Paris et, comme l’ordre du duc de Guise était de ne laisser sortir personne, mais non d’empêcher d’entrer, il avait bravement pénétré dans Paris.
    Si Charles d’Angoulême et Pardaillan n’ajoutaient que peu de foi à l’odyssée extraordinaire de Croasse, ils n’en laissèrent rien paraître. L’essentiel était que Violetta était vivante. Sur ce point, Croasse était affirmatif et il n’y avait aucune raison de douter de sa parole. Mais alors, qu’avait-on fait de Violetta ? Où avait-elle été entraînée ? Tout à coup, Pardaillan pâlit.
    — La place de Grève ! murmura-t-il. Pourquoi la damnée Fausta a-t-elle parlé de Violetta ?… Pourquoi m’a-t-elle donné rendez-vous ce matin à dix heures, sur la place de Grève ?… Est-ce que… Oh ! l’effroyable créature !…
    Il jeta les yeux sur l’horloge. Elle marquait neuf heures, et demie.
    — En route, dit d’une voix qui fit frissonner Charles. Duc, armez-vous solidement… et suivez-moi !…
    — Où allons-nous ?… haleta Charles.
    — A la place de Grève ! répondit Pardaillan qui s’élança.
    q

Chapitre 34 LES DEUX PERES
    B elgodère avait achevé la nuit sur la place de Grève, suivant les allées et venues des aides qui construisaient les machines destinées au supplice de Madeleine et Jeanne Fourcaud. Ces machines, d’une formidable simplicité, consistaient en deux potences pareilles à toutes les potences.
    Seulement, autour de chacune de ces potences, on avait entassé des fascines méthodiquement disposées, et au-dessus des fascines, des pièces de bois sec. Cela formait deux grands cubes très réguliers, semblables à ces amas de bois que les bûcherons arrangent pour les vendre par stères.
    A la corde, on pendait le ou la condamnée. Puis, on mettait le feu aux fascines. Les flammes montaient, enveloppaient le corps, brûlaient enfin la corde ; le corps tombait dans le brasier et achevait de se consumer.
    Belgodère assista donc à ces préparatifs. Lorsque les deux bûchers furent terminés autour des deux potences, il vit que les mêmes ouvriers édifiaient un large échafaud auquel on accédait par quatre marches et qui fut entièrement recouvert d’un tapis.
    — Pour qui cette estrade ? demanda-t-il à l’un des travailleurs.
    — Ne savez-vous pas que le fils de David et toute sa suite doivent assister au supplice des Fourcaudes ?
    — Le fils de David ? Ah ! Ah !… Le fils de David ! diable ! Et qui est ce fils de David ?
    — Mgr de Guise, fit dédaigneusement l’ouvrier. Mais d’où sortez-vous donc, mon brave homme ?
    Belgodère éclata de rire.
    — C’est un fou, grommela le travailleur en s’éloignant.
    Belgodère n’était pas fou. Simplement, il songeait ceci :
    — Allons, bon ! La fête sera complète. Guise assistant au supplice de Violetta !… Fameux !
    Cependant, le jour venait, et à mesure que la lumière inondait la place, elle se remplissait peu à peu de monde. De tous les coins de Paris, des groupes endimanchés et rieurs arrivaient et prenaient place. Comme le disait Belgodère, c’était une fête qui se préparait. Des marchands de flans et d’hydromel circulaient dans la multitude. Le peuple riait.
    Vers huit heures, une compagnie d’archers de la Ligue s’avança sur la place. Des acclamations retentirent : le moment approchait. On ne riait déjà plus dans la foule devenue houleuse. Les archers évoluèrent. Une partie se massa autour de l’estrade où Guise devait prendre place. Les autres allèrent dégager les abords de la rue Saint-Antoine par où devait arriver les condamnées.
    Belgodère allait et venait dans cette multitude. Un livide sourire crispait ses lèvres. Il lui semblait que cette masse énorme de peuple était là pour célébrer sa vengeance. Et quand il entendait monter les cris de mort contre les Fourcaudes, il hochait la tête comme si on l’eût acclamé lui-même.
    « O mes filles, songeait-il, Flora, ma pauvre Flora, belle comme une fleur… et toi, Stella, qui devait être l’étoile de ma vie, où êtes-vous ? A qui l’infernal bourreau vous donna-t-il jadis ?… Que n’êtes-vous là pour voir votre père préparant sa vengeance et la vôtre !… »
    Il s’était approché de cette partie de la place qui bordait

Weitere Kostenlose Bücher