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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ses deux mains ; les deux mains, pinces effrayantes, saisirent deux gorges ; un double râle bref, un double craquement de muscles broyés, et deux masses tombèrent.
    Mais si rapide qu’eût été ce mouvement, il avait suffi aux assaillants pour lier le sac autour du cou. Claude, privé de lumière, continua sa lutte silencieuse. Il manœuvrait son poing comme une masse, et lorsque cette masse rencontrait un crâne, l’homme tombait…
    Tout à coup, Claude trébucha, s’affaissa… On venait de lui passer un nœud coulant autour des jambes, et une forte secousse sur la corde lui avait fait perdre l’équilibre.
    Claude étendu, les jambes liées, aveugle, essaya une résistance suprême. Il sentit qu’on le piétinait, qu’on montait sur sa poitrine, que l’un après l’autre ses bras puissants étaient empoignés, ligotés… et enfin, il se trouva dans l’impossibilité de faire un geste. Autour de lui, il entendait des râles d’agonisants, les souffles rauques et les paroles hors d’haleine des survivants… il comprit qu’il avait dû en tuer ou blesser cinq ou six…
    Il demeura immobile, et sa pensée se reporta vers Violetta… Puis, tout tourbillonna dans sa tête ; il s’aperçut qu’il allait s’évanouir… mourir peut-être. Il n’entendait plus rien autour de lui. Il y avait eu des allées et venues, des échanges de mots à voix basse… puis on l’avait laissé là… Claude se raidit dans un effort insensé pour rompre les liens de ses mains. Et dans ce dernier effort, il perdit le sens des choses.
    q

Chapitre 38 LE TRIBUNAL SECRET
    C ombien de temps demeura-t-il sans connaissance ?… Il n’en eut pas conscience. Lorsqu’il revint à lui, il se sentit ranimé par une impression de fraîcheur, en même temps qu’il éprouvait des secousses de cahots. Chaque secousse déchirait un peu plus ses chairs gonflées par les cordelettes. Mais il ne s’en apercevait pas… il songeait à Violetta.
    Où le conduisait-on ?… Il ne savait. Il comprit seulement qu’il avait dû être transporté sur une charrette pendant son évanouissement, et qu’on avait attendu la nuit pour le transporter. De là, cette impression de fraîcheur qui, à travers le sac solidement maintenu sur sa tête, baignait son front brûlant de fièvre.
    Par qui, pour qui avait-il été saisi ? Le sac jeté sur sa tête le mit sur la voie : c’était là une manœuvre familière aux gens de Fausta. Il frémit. Non pour lui-même… Que pouvait Fausta ?… Le tuer ? Mais il était décidé à se tuer lui-même !… Mais Violetta ?… Est-ce que l’infernale Fausta n’avait pas retrouvé sa trace, à elle aussi ?… Il se rassura peu à peu, ayant reconstitué le guet-apens : il lui sembla évident qu’on l’avait attendu au logis de la place de Grève et qu’on ignorait d’où il venait… Alors il sourit.
    Tout à coup, la charrette, le véhicule quelconque qui le transportait, s’arrêta. Claude fut saisi par une douzaine d’hommes qu’il ne voyait pas. Il entendit résonner un marteau de bronze sur une porte, et il frissonna : le marteau avait résonné sur du fer, et il reconnaissait ces échos sinistres : il comprit dans quel antre on l’entraînait : il était bien le prisonnier de celle qu’il avait appelée sa Souveraine !… de Fausta !…
    Claude, porté à bras, sentit qu’on s’arrêtait encore et qu’on ouvrait une porte verrouillée, puis qu’on le déposait précipitamment, qu’on le jetait sur un tapis… puis la porte se referma… Alors, il entendit comme un cri d’étonnement… Des pas pressés près de lui froissèrent le tapis… une main rapide et légère trancha les liens de ses jambes, puis les liens des bras, puis la corde qui maintenait le sac, puis le sac fut enlevé, arraché, et quelqu’un, celui qui venait de le délivrer et qui se trouvait à genoux près de lui, ce quelqu’un eut une sourde exclamation :
    — Claude ! Vous ! Vous ici !…
    Les yeux de Claude éblouis par une vive lumière s’étaient fermés. Il croyait rêver. Au son de cette voix qu’il crut reconnaître, il rouvrit les yeux et, à son tour, il murmura :
    — Le cardinal prince Farnèse !…
    Le cardinal était agenouillé près de lui. Claude essaya de se soulever, mais ses membres étaient comme brisés par les cordes qui l’avaient lié pendant des heures. Il fixa sur Farnèse un regard d’inexprimable étonnement.
    — Où sommes-nous, râla-t-il.
    — Ne vous

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