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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’écria Charles frémissant, j’ai été joué ! J’ai été attiré dans un traquenard !…
    — La deuxième, continua Pardaillan, c’est que la dame masquée et déguisée en gentilhomme, la charmante et digne messagère ne s’appelait nullement du nom honorable d’Aubigné…
    — Et comment s’appelle-t-elle ? fit Charles, frissonnant.
    — Elle s’appelle Fausta ! répondit tranquillement Pardaillan.
    — Fausta ?…
    — Ce nom ne vous dit rien. Patience ! Vous ne tarderez pas à connaître et à apprécier à sa valeur la femme extraordinaire qui s’appelle ainsi…
    — Mais enfin, est-ce une d’Aubigné ?
    — Non, c’est une Borgia. Avez-vous entendu parler de Borgia, monseigneur ?
    — Hélas, Pardaillan, dans ma propre famille, n’y a-t-il pas une femme plus funeste que la célèbre Lucrèce, puisque la mère de Charles IX et d’Henri III s’appelle Catherine de Médicis ?
    — Oui, certes, la grande Catherine est une scélérate de belle envergure ; et pour ma part j’ai pu admirer de près ce sombre génie des ténèbres. Je dirai même que depuis l’avant-dernière nuit où j’ai reçu dans mon cachot une bienheureuse visite, mon admiration pour Catherine est devenue si violente que je n’aurai plus de repos tant que je n’aurai pas rejoint cette illustre princesse…
    — Qu’avez-vous donc appris ? Que vous a-t-elle fait ? balbutia Charles qui frissonna.
    — Elle m’a fait… Mais il ne s’agit pas d’elle. Je voulais vous dire que Catherine de Médicis n’est qu’une écolière auprès de la descendante des Borgia. Prenez garde à Fausta, monseigneur ! Je ne vois pas encore le but où elle tend, bien que j’aie deviné une partie de ses espérances. Mais ce que je comprends très bien, ce qui était encore obscur il y a quelques jours et qui s’éclaire maintenant de la livide lueur de ce nom, l’enlèvement de Violetta par Belgodère, Violetta traînée au supplice comme hérétique, sous le nom d’une fille de Fourcaud, oui, je comprends tout cela ! Car tout cela est l’œuvre de Fausta…
    — Oh ! en ce cas, malheur à cette femme ! gronda le duc d’Angoulême. Pardaillan, il faut retrouver cette tigresse, et dussé-je l’étrangler de mes mains…
    — Patience ! Vous ne la retrouverez peut-être que trop tôt ! Prenez garde ! Par la visite qu’elle vous a faite, par ce piège qu’elle vous a tendu et où vous avez donné tête baissée, vous devez comprendre à quelle force vous vous heurtez…
    — Dussé-je y laisser la vie ! palpita Charles…
    — Eh ! mordieu, s’il ne s’agissait que de mourir, ce serait vraiment trop facile ! Il ne s’agit pas de mourir : il s’agit de vivre et de rendre la vie à celle que vous aimez…
    — Oui, oui !…
    — Et pour cela, je vous l’ai dit, il suffit de mettre la main sur le sire de Maurevert…
    — Oh ! Pardaillan, ma tête se perd à sonder ces abîmes. Que vient faire Maurevert en tout ceci ?…
    Pardaillan jeta un regard de pitié sur son compagnon.
    « Pauvre petit ! songea-t-il. Que dirais-tu si tu savais que ta fiancée est l’épouse de Maurevert !… »
    — Je dis, reprit-il tout haut, qu’il faut se saisir de Maurevert, parce que Fausta l’emploie à son œuvre de destruction. Par lui nous saurons bien des choses. Maurevert pris, peut-être aurons-nous arraché à la main de Fausta une de ses armes les plus redoutables.
    — Pourquoi ne pas vous attaquer directement à elle ? Pardaillan, vous ne voyez donc pas que je ne vis plus ?
    Pardaillan saisit le bras de Charles.
    — Laissez-moi faire ! dit-il… Je crois vous l’avoir dit : il n’y a d’irréparable que la mort. Violetta est vivante, voilà tout ce qu’il importe de savoir pour l’instant. Quant à Fausta, vous êtes maintenant un de ceux sur qui son regard mortel s’est appesanti. Prenez garde ! Je ne devine pas l’intérêt qu’elle peut avoir à frapper Violetta. Mais n’en doutez pas, si elle sait que vous aimez cette enfant… et elle sait !… elle vous frappera vous-même comme elle a essayé de me frapper, comme elle a frappé ce Farnèse et ce Claude…
    — Mais elle est donc armée d’une véritable puissance ? dit Charles hors de lui.
    — Elle est plus reine en France qu’Henri III n’y a jamais été roi ; elle est plus reine à Paris que Guise n’y est roi ! Guise lui obéit. Elle est plus que le chef visible de cette prodigieuse association qui s’appelle la

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