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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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venu. J’ai remarqué une chose, monseigneur, c’est que ceux qui, comme nous, ont besoin de se cacher, ne sont jamais plus en sûreté que sous la voûte du ciel et parmi la foule de badauds. Partons donc, puisque vous voilà équipé… et muni d’or, j’espère ?
    Pour toute réponse, Charles étala sur la table deux cents doubles ducats d’or dont il prit la moitié, tandis que Pardaillan mettait l’autre moitié dans les poches de sa ceinture de cuir.
    En sortant de l’hôtel, le chevalier entra dans une friperie de la Mortellerie et y fit emplette d’un costume que la marchande assura avoir été fait pour l’illustre Henri de Guise lui-même, lequel n’en avait pas voulu parce qu’il le jugeait trop lourd.
    — Je le prends, dit Pardaillan, car je suis des amis de ce grand homme.
    Il compléta son équipement par une bonne cuirasse de cuir de bœuf et par un manteau. Alors ils se mirent en quête d’une taverne assez solitaire pour qu’ils y fussent en sûreté.
    — Maintenant que nous voilà à peu près tranquilles, dit Charles en marchant, je voudrais avant tout vous prier de me répéter un mot que vous m’avez dit lorsque vous m’êtes apparu dans ce cachot où je pensais mourir. C’est au nom de Violetta vivante que vous m’avez commandé le silence…
    Charles s’arrêta, tout pâle. Cette question, évidemment, le tourmentait, depuis une heure qu’ils avaient quitté la Bastille, et c’est à peine s’il osait la poser.
    — Oui, dit vivement le chevalier, par tout ce que j’ai entendu, sûrement, Violetta est vivante…
    Le jeune duc respira longuement.
    — Et qu’est-elle devenue ? s’écria-t-il avec cette belle confiance qui lui laissait espérer que Pardaillan allait, par la main, le conduire à sa fiancée.
    — Ce qu’elle est devenue ? dit Pardaillan, nous allons chercher à le savoir quand vous m’aurez expliqué ce qui vous est arrivé. Mais un mot d’abord : connaissez-vous le sire de Maurevert ?
    — Je l’ai vu à Orléans quand le duc de Guise y passa.
    — Bon. Eh bien ! si jamais vous revoyez cet homme, en quelque lieu que ce soit, tâchez de vous emparer de lui…
    — Un bon coup de dague ou d’épée… Pardaillan, je sais que vous le haïssez.
    — Non, non ! fit Pardaillan avec un singulier sourire ; ne le frappez pas… et puis, tenez, je crois que Maurevert est à l’abri de tout péril… parce qu’il faut… parce qu’il est juste que je puisse lui dire deux mots avant qu’il ne meure. Mais enfin, si vous le voyez, saisissez-le tout vif, et me l’amenez ; si nous n’avons pas d’ici là retrouvé celle après qui vous courez, Maurevert nous donnera de précieuses indications : il faut que nous retrouvions Maurevert !
    Charles se demanda ce qu’il pouvait bien y avoir de commun entre Maurevert et Violetta. Pardaillan se garda bien de lui raconter ce que Maurevert lui avait dit dans le cachot, à savoir que lui, Maurevert, était devenu le mari de la petite bohémienne.
    — Mais, enfin, reprit Charles, expliquez-moi d’abord comment, m’ayant fait donner rendez-vous à Saint-Paul…
    — A Saint-Paul ?…
    — Oui ! où vous deviez m’attendre avec le prince Farnèse et maître Claude.
    — Le prince Farnèse et maître Claude !… Ah ! ah ! s’écria Pardaillan, frappé par ces deux noms qu’avait prononcés Maurevert dans le cachot.
    — Oui, reprit Charles ; Farnèse, le père de Violetta… et Claude, ce mystérieux inconnu qu’elle semble chérir et vénérer…
    — Donc, je devais vous attendre à Saint-Paul avec Farnèse et Claude ? Et je vous y ai fait donner rendez-vous ?
    — Par la dame d’Aubigné, qui m’est venue voir de votre part…
    Alors, Pardaillan songea à ce que lui avait dit Maurevert ; que Farnèse et Claude étaient enfermés dans le palais de la Cité pour y mourir de faim. Charles raconta la visite qu’il avait reçue et ce qui s’en était suivi jusqu’à la scène nocturne dans Saint-Paul.
    — Très bien, fit Pardaillan, qui avait écouté attentivement. Maintenant, monseigneur, je vais vous apprendre deux choses : la première, c’est que je n’ai pu vous donner aucun rendez-vous avec Farnèse et maître Claude, puisque je n’ai jamais vu ce Claude, puisque je n’ai pas revu celui qui s’appelle prince Farnèse, depuis l’abbaye de Montmartre, puisque enfin, deux heures après vous avoir quitté, j’étais arrêté à l’auberge de la
Devinière
 !
    — Oh !

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