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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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plus sous forme d’ange que vous paraîtrez au moine Jacques Clément, c’est bien Marie de Montpensier qui achèvera de le conduire…
    — Ma foi, murmura la duchesse, j’aime mieux cela ! Et puisque ce jeune homme se dévoue pour m’offrir la tête de Valois, je ne sais pas pourquoi je ne l’en récompenserais pas !
    — Jacques Clément sera dans la grande procession, reprit négligemment Fausta.
    — Je serai donc près de lui pendant la route : car je ferai la route à pied, oui, moi ! Que ce soit pour la rémission de mes péchés, au moins !… péchés présents et à venir !
    Ayant fait une rapide génuflexion, la duchesse s’éloigna légèrement et bientôt sortit par la grande porte de fer. Quant à Fausta, elle regagna cette pièce qui voisinait avec l’auberge du
Pressoir de fer
et qui était, comme on l’a déjà vu, sa retraite favorite. Là elle murmura :
    — Henri III mourra donc ! Le sort est maintenant jeté !… Peut-être eût-il mieux valu qu’il vive et que se réalise le rêve de cette folle Marie de Montpensier… Mais sommes-nous maîtres des événements ? Tout concourt à la mort de Valois… qu’il périsse donc !
    A ce moment, une de ses suivantes entra et lui dit quelques mots à voix basse. Fausta eut un geste de surprise, mais dit :
    — Amène-le-moi, Myrthis »…
    La suivante sortit, puis revint quelques instants plus tard, accompagnant un homme qui s’inclina devant Fausta, sans prononcer une parole.
    — Eh quoi, dit Fausta avec cette gaieté qu’elle avait quelquefois et qui paraissait n’être que l’expression d’une terrible ironie, eh quoi, sire de Maurevert, est-ce bien vous que je vois ! N’avez-vous pas été mis par mon trésorier en possession des cent mille livres convenues ?
    — Si fait, madame…
    — Venez-vous donc déjà chercher cette capitainerie des gardes que je ne puis vous donner, à mon grand regret, que dans un mois ?
    — Non, madame…
    — Alors, comment se fait-il que vous ne soyez pas à l’abbaye de Montmartre ?
    — Oui, je devrais être auprès de Violetta ; mais je vais vous dire, madame : monseigneur Guise m’a positivement défendu de m’approcher de l’abbaye, tant la jalousie le torture…
    — Oh ! gronda Fausta. Et je voulais la laisser vivre ! Qu’elle périsse donc, elle aussi !…
    — Je continue, madame, reprit Maurevert, avec lui aussi une sorte d’ironie furieuse, vous devez me connaître, puisque vous avez eu recours à moi. Vous devez donc supposer que malgré la défense de monseigneur Guise, je serais déjà à l’abbaye… j’aurais déjà enlevé ma femme, car elle est ma femme après tout ! en un mot, je serais déjà bien loin de Paris avec Violetta…
    — C’est un peu ce qui était convenu, dit froidement Fausta.
    — Oui, mais il est arrivé un petit événement qui fait que je n’ai plus aucune envie de fuir seul, vu que le duc m’assure une protection efficace.
    — Et cet événement ?…
    — M. de Pardaillan s’est évadé de la Bastille.
    Si Maurevert avait pu avoir un soupçon quelconque des sentiments de Fausta à l’égard de Pardaillan, ce soupçon se fût évanoui à l’instant même. En effet, il est impossible de donner une idée de la perfection d’indifférence avec laquelle Fausta accueillit cette nouvelle qui retentit tout à coup à ses oreilles comme un coup de tonnerre : « Pardaillan s’est évadé… »
    Et tandis que ses pensées se mettaient à tourbillonner dans un souffle d’affolement, souriante, paisible, avec cette même nuance d’ironie où il y avait pourtant un peu de pitié, elle demanda :
    — Pauvre monsieur de Maurevert, qu’allez-vous devenir ?
    Maurevert grinça des dents. Fausta, d’un seul mot, venait de préciser ce qu’il y avait d’étrange et d’affreux dans sa vie : puisque Pardaillan était libre, qu’allait-il devenir, lui, Maurevert ?
    Le rêve atroce qui durait depuis seize ans allait se perpétuer ! Maurevert n’existait pas en tant que Maurevert !… Il n’était qu’une ombre, moins qu’une ombre, quelque chose comme un de ces feux follets qui courent au caprice des souffles de la terre.
    — Ce que je vais devenir ? dit-il avec une sorte de soupir de lassitude. Je vous l’ai laissé entendre, madame. Il faut que je m’appuie à Guise. Nous sommes quatre maintenant à haïr cet homme : Guise, Leclerc, Maineville et Maurevert, cela fait quatre haines… quatre épouvantes, si vous

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