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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pendant que le bourreau appuyé du poing sur la table, les yeux exorbités, la tête penchée en avant, le regardait s'en aller et murmurait sourdement:
    - La Souveraine… d'abord!… Et vous, ensuite… Monseigneur!…
    q

Chapitre 12 LA FAUSTA
    N ous ramenons maintenant le spectateur de ces drames, notre lecteur, au mystérieux palais de la princesse Fausta, au moment où Pardaillan y vient d'entrer, c'est-à-dire quelques minutes après la scène d'orgie que nous avons essayé de retracer, c'est-à-dire le soir même du jour où Violetta a été saisie dans le logis de Claude, c'est-à-dire enfin quelques heures après le pacte qui vient de se conclure entre Farnèse et l'ancien bourreau.
    Dehors, dans l'ombre, Maurevert guette la sortie du chevalier, avec Picouic et Croasse. Quant au chien Pipeau, soit paresse, soit tranquillité instinctive sur le sort de son maître, après avoir stationné et aboyé juste le temps nécessaire pour acquitter sa conscience, il a repris sournoisement le chemin de la
Devinière
.
    Quant aux acteurs principaux que le lecteur a entrevus pendant l'orgie, ils sont au nombre de sept qui nous intéressent: trois hommes et quatre femmes.
    Le duc deGuise: nous l'avons laissé évanoui de rage dans le cabaret où il est tombé en poursuivant Catherine deClèves, duchesse deGuise…
    Le moine Jacques Clément… celui-là même qui, dans Notre-Dame, a rappelé le cardinal Farnèse à la vie: nous avons vu qu'il s'est enfui dans la salle d'orgie - et nous le retrouverons.
    Le comte deLoignes, amant de la duchesse: il a été transporté mourant au logis de Ruggieri.
    Marie deLorraine, duchesse deMontpensier, sœur des Guise: par la porte de communication, elle a pénétré dans la maison Fausta.
    Claudine deBeauvilliers (qu'est-ce que Claudine deBeauvilliers? Nous le saurons bientôt): elle a suivi le même chemin que la duchesse deMontpensier, c'est-à-dire que du cabaret de la Roussotte elle est passée dans le palais Fausta.
    Marguerite, reine de Navarre, qu'on appelle encore la reine Margot: elle s'est élancée au-dehors et a disparu.
    La duchesse deGuise enfin: elle est allée tomber dans les bras de Pardaillan, qui a frappé à la porte de fer, et qui vient d'entrer dans le sinistre vestibule où deux gardes veillent incessamment.
    Fausta vient d'avoir un bref entretien avec Ruggieri, et elle rentre chez elle persuadée que le comte deLoignes va mourir. L'intérêt qu'elle peut avoir à la mort de l'un des plus redoutables séides d'HenriIII se dégagera de lui-même dans la suite de ce récit.
    La voici maintenant dans cette sorte d'élégant boudoir où elle a reçu Henri deGuise. Ses suivantes préférées: Myrthis et Léa sont là, guettant anxieusement un regard, un sourire de leur maîtresse. Mais le front de l'étrange princesse se couvre de nuages; ses sourcils d'un beau noir se froncent, son sein palpite… et les deux femmes tremblent.
    - Ah! le misérable lâche! gronde celle qu'on appelle tantôt Sainteté, tantôt Souveraine. Etre l'homme qui fait trembler la France, s'appeler Guise, voir sa femme sur les genoux de son mortel ennemi… et s'évanouir!… Ce soudard a des faiblesses de ribaude…
    Elle médita plus profondément.
    - Qui sait, murmura-t-elle, si pour moi il ne vaut pas mieux que le futur roi de France soit ainsi?… Mais cette femme… cette Catherine deClèves… comment la ramener dans le vaste filet que j'avais tendu?…
    Elle sortit en adressant à ses deux suivantes quelques mots en une langue étrangère.
    Le palais se divisait en trois parties bien distinctes. A droite, c'étaient les somptueuses pièces officielles entourant la salle du trône. A gauche, c'étaient les appartements privés, plus féminins, plus élégants, moins sévères. Au fond, c'étaient des logis de gardes et d'officiers et de serviteurs, et puis la chambre des exécutions… C'était plus qu'un palais… c'était une ville, un organisme complet… une sorte de Vatican… c'était Rome au cœur de Paris…
    C'est dans la partie privée que se trouvait alors Fausta. Elle longea lentement un long couloir. Elle semblait avoir repris toute sa sérénité. Elle s'arrêta devant une porte et murmura, pensive:
    - Ici, la petite bohémienne… nous verrons!
    Plus loin, devant une autre porte, elle songea:
    - Ici, Claudine deBeauvilliers… la solution, peut-être!
    Plus loin encore, devant une troisième porte, elle dit:
    - Ici, Marie deLorraine m'attend… J'ai à lui parler du

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