Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La fée Morgane

La fée Morgane

Titel: La fée Morgane Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
blessé la veille à la cuisse par un javelot lors d’une joute, et il
souffrait beaucoup de sa blessure. En apprenant que son frère le défiait pour
le lendemain, il fut désespéré, car il ne pouvait refuser ce combat, mais il n’était
pas en mesure de l’assumer. Onslak se demandait si Damas n’avait pas été averti
de sa blessure et s’il n’avait pas profité de cette occasion pour précipiter la
date de la rencontre. Cependant, Damas n’y était pour rien : tout cela
était le résultat des intrigues et des sortilèges de Morgane. En effet, c’est
dans le propre manoir d’Onslak qu’Accolon se trouvait. Et quand Accolon apprit
que son hôte allait devoir combattre le lendemain en dépit de sa blessure, il
ne put que proposer à celui-ci d’être son champion et de se battre à sa place. Il
ajouta qu’il était assuré de sa victoire, car Morgane lui avait confié Excalibur,
la bonne épée d’Arthur. Onslak accepta l’offre que lui faisait Accolon et le
remercia vivement, lui assurant qu’il lui témoignerait sa reconnaissance dans
toutes les circonstances qui l’exigeraient. Puis il envoya un messager auprès
de son frère Damas pour lui dire qu’il avait son propre champion et que la
rencontre aurait bien lieu le lendemain, au tout début de la matinée.
    Dès que le jour fut levé, Arthur était prêt. Damas lui avait
apporté ses meilleures armes et son plus beau cheval. « Où se trouve le
champ du combat ? demanda-t-il à Damas. – Seigneur, répondit celui-ci, nous
irons d’abord entendre la messe. » Ils allèrent donc à la chapelle. Quand
la messe fut terminée, ils virent arriver un écuyer monté sur un grand cheval, qui
demanda à Damas si son chevalier était prêt. Et il ajouta : « Notre
chevalier à nous attend déjà dans le champ clos. » Arthur monta sur son
cheval et partit, entouré par tous les chevaliers du pays. Parmi eux, on en
avait choisi douze qui devaient être les garants de la régularité de la
rencontre.
    Apparut alors une jeune fille, galopant à toute allure sur
un cheval gris. Elle s’arrêta devant Arthur et lui dit : « Seigneur, ma
dame la reine Morgane t’envoie ton épée Excalibur dans son fourreau. Elle sait
que tu seras plus assuré avec elle qu’avec l’épée que tu portes actuellement. »
Arthur fut bien surpris d’entendre de telles paroles. Néanmoins, il prit l’épée
que lui tendait la jeune fille et qu’elle disait être Excalibur, et la mit à la
place de celle que lui avait fournie Damas. Alors, la jeune fille salua Arthur
sans prononcer son nom, remonta sur son cheval gris et s’éloigna aussi vite qu’elle
était venue. Mais, Arthur était bien loin de se douter que cette épée n’était
qu’une simple imitation d’Excalibur que Morgane avait fabriquée par ses sortilèges.
    Arthur arriva sur le lieu du combat. Son adversaire était
déjà là, de l’autre côté du champ. Arthur ignorait son nom, et Accolon n’aurait
jamais pensé que l’homme qu’il devait combattre était Arthur. Après que les
assistants se furent répartis aux alentours, les deux champions prirent leur
place et, dès que le signal fut donné, ils éperonnèrent leurs chevaux, se
précipitant l’un sur l’autre, leur lance en avant. Le choc fut si rude que les
deux boucliers furent brisés et que les deux hommes se retrouvèrent à terre. Ils
se relevèrent d’un bond et brandirent leurs épées, s’approchant l’un de l’autre
d’un pas mesuré et cherchant à découvrir chacun le point faible de l’adversaire.
    Pendant qu’ils s’observaient ainsi, prêts à bondir à la
moindre défaillance de l’autre, une cavalière était arrivée près du champ clos.
C’était une femme de grande allure, vêtue d’un ample manteau de laine blanche
et montée sur un cheval pie. Sa longue chevelure blonde flottait au vent et, sans
descendre de son cheval, elle s’approcha le plus près possible. Personne ne fit
attention à elle, et, à vrai dire, peu de gens l’auraient reconnue, car elle n’avait
jamais beaucoup fréquenté la cour des rois. Or, c’était la Dame du Lac, cette
Viviane que Merlin avait tant aimée, au point de se faire enfermer par elle
dans une tour d’air invisible. Et c’est Merlin qui l’avait avertie de ce qui se
passait, qui lui avait dévoilé les intrigues de Morgane. Elle était venue là
parce qu’elle savait que le roi Arthur était en danger et qu’il fallait tout
faire pour lui sauver la

Weitere Kostenlose Bücher