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La fée Morgane

La fée Morgane

Titel: La fée Morgane Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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je suis enceinte. Ainsi sera-t-il connu comme notre
fils. – Je suis de ton avis, répondit Teyrnon. Nous ferons exactement ce que tu
proposes. »
    On fit baptiser l’enfant et on lui donna le nom de Gouri aux
Cheveux d’Or, car tout ce qu’il avait de cheveux sur la tête était aussi jaune
et brillant que de l’or. On le nourrit dans la maison de Teyrnon jusqu’à ce qu’il
eût un an. Il marchait d’un pas solide et il était déjà plus développé qu’un
enfant de trois ans. Chaque fois qu’on le laissait aller librement à travers la
forteresse, il cherchait toujours à pénétrer dans les écuries. Seigneur, dit la
dame à Teyrnon, où est donc le poulain que tu as sauvé la nuit où tu as découvert
l’enfant ? – Je l’ai confié aux valets qui s’occupent des chevaux, répondit
Teyrnon, en leur recommandant de bien veiller sur lui. – Ne serait-ce pas une
bonne chose, seigneur, de le faire dresser et de le donner à l’enfant, puisque
c’est la nuit même où tu l’as trouvé que le poulain est né et que tu l’as sauvé [16]  ?
– Tu as raison, répondit Teyrnon, et je t’autorise à faire ce qu’il convient
pour que le poulain soit dressé et donné à l’enfant. » La dame se rendit
alors aux écuries, auprès des valets et des écuyers, et leur recommanda de bien
veiller sur l’animal et de faire en sorte qu’il fût bien dressé pour le moment
où l’enfant serait en âge de le monter. Les valets et les écuyers dirent qu’ils
feraient selon son désir.
    Sur ces entrefaites, on entendit de surprenantes nouvelles
au sujet de Rhiannon et de la dure pénitence qui lui était imposée. Teyrnon, à
cause de la découverte qu’il avait faite, prêta l’oreille à cette histoire et s’en
informa soigneusement auprès des personnes qui avaient eu l’occasion d’aller à
la cour d’Arberth et qui plaignaient la malheureuse femme à propos de sa triste
aventure. Teyrnon y réfléchit longuement. Il examina l’enfant avec beaucoup d’attention
et finit par admettre qu’il ressemblait étrangement à Pwyll comme il n’avait
jamais vu un fils ressembler à son père. L’aspect de Pwyll lui était bien connu,
car il avait été son familier autrefois. Aussi fut-il pris d’une grande
tristesse à la pensée du mal qu’il causait en retenant l’enfant alors qu’il
savait que c’était le fils d’un autre homme. Il prévint sa femme, lui démontra
qu’ils agissaient mal en gardant l’enfant et en causant tant de peine à une
dame comme Rhiannon, persuadé qu’il était que Gouri aux Cheveux d’Or était le
fils de Pwyll, roi de Dyved.
    La femme de Teyrnon tomba d’accord avec lui pour envoyer l’enfant
à Pwyll. « Nous en recueillerons, dit-elle, trois avantages : d’abord,
remerciements et présents pour avoir fait cesser la pénitence de Rhiannon ;
remerciements et reconnaissance de la part de Pwyll pour avoir élevé l’enfant
et le lui avoir rendu ; en troisième lieu, si l’enfant est de noble
naissance, reconnaissance de notre fils adoptif qui nous fera le plus de bien
qu’il pourra. »
    Dès le lendemain, Teyrnon s’équipa avec ses chevaliers et
partit en compagnie de l’enfant, qui était monté sur le poulain qu’on lui
destinait. Ils se dirigèrent vers Arberth et ne tardèrent pas à y arriver. Ils
aperçurent Rhiannon assise à côté du montoir de pierre. Lorsqu’ils s’arrêtèrent
à sa hauteur, elle leur dit : « Seigneurs, n’allez pas plus loin ;
je porterai chacun de vous jusqu’à la cour. C’est là ma pénitence pour avoir
tué mon fils et l’avoir moi-même mis en pièces. – Dame, répondit Teyrnon, je ne
crois pas qu’un seul d’entre nous aille sur ton dos. – Certes, reprit alors l’enfant,
je sais que pour ma part, je n’irai pas ! » Ils entrèrent alors dans
la forteresse où on les reçut avec de grandes démonstrations de joie.
    On commençait justement un festin, car Pwyll venait de rentrer
de faire le tour de ses États. Ils se rendirent à la salle et allèrent se laver.
Pwyll fit bon accueil à Teyrnon, et tout le monde s’assit : Teyrnon fut
placé entre Pwyll et Rhiannon, ses deux compagnons à côté de Pwyll, et l’enfant
entre eux. Après qu’on eut fini de festoyer et que l’on commença à boire, ils
se mirent à converser. Teyrnon raconta toute l’aventure de la jument et de l’enfant,
comment l’enfant avait passé pour être le sien et celui de sa femme, et comment
ils l’avaient

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