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La Femme Celte

La Femme Celte

Titel: La Femme Celte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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que le Tuatha Dé
Danann Cûroi mac Daeré, ont emmené un riche butin : un chaudron
magique, des vaches et des oiseaux merveilleux et une jeune fille du nom de
Blathnait. Comme Conchobar et Cûchulainn oublient de partager avec Cûroi,
celui-ci s’empare de tout et injurie gravement Cûchulainn. Un jour, ce dernier
parvient jusqu’à la forteresse de Cûroi et rencontre Blathnait qui est devenue
l’épouse de Cûroi : « Il l’aimait, bien avant qu’elle fut venue des
pays de la mer… Il prit rendez-vous avec elle pour les environs de la nuit de samain . » À l’époque fixée, Cûchulainn revient
avec une armée d’Ulates. Blathnait conseille à Cûroi d’envoyer ses guerriers
bâtir une autre forteresse : ainsi Cûroi sera seul. Puis elle le lave dans
une cuve, lui attache les cheveux aux barreaux du lit, tire son épée hors du
fourreau et va ouvrir la forteresse. Ainsi pénètrent les Ulates. Cûroi parvient
à se libérer, mais trop tard. La forteresse est en flammes et il se noie dans
la mer. Les Ulates récupèrent les richesses de Cûroi et Cûchulainn emmène
Blathnait, quand le poète de Cûroi « se précipita sur Blathnait, la prit
dans ses bras si fort que ses côtes craquèrent dans son dos. Puis il la porta
vers la falaise devant lui, il se jeta dans le vide et tous deux s’écrasèrent
sur un roc » (J. M., L’Épopée celtique
d’Irlande , p. 130-131).
     
    Le Corps sans âme (Bretagne armoricaine) : Un jeune homme est invité par une lavandière à
venir chez elle. Elle est la femme du Corps sans âme, une sorte d’ogre qui dort
vingt-quatre heures de suite. Le jeune homme lui demande pourquoi elle appelle
son mari le « Corps sans âme ». Elle répond : « parce qu’il
a un lion effroyable, dans le corps duquel est un loup ; ce loup a dans le
ventre un lièvre qui renferme une perdrix – la perdrix a treize œufs et c’est
dans le treizième que se trouve son âme. Je voudrais bien rencontrer un homme
assez courageux pour ôter les œufs du corps de la perdrix ; car ce méchant
géant m’a enlevée et je ne l’aime point ». Le jeune homme accepte
l’épreuve, et avec l’aide de la lavandière, il parvient à tuer le lion, le
loup, le lièvre et la perdrix. Alors la femme brise l’œuf qui contient l’âme du
Corps sans âme, celui-ci meurt et elle peut épouser le jeune homme. (P. Sébillot, Contes populaires de la Haute Bretagne , II, p. 126-131.
Raconté en 1879 par un menuisier de Collinée dans les Côtes-du-Nord.)
     
    Le conte du « Corps sans âme » nous montre
évidemment la situation de la femme enlevée par l’homme, mais par quel homme. Il s’agit d’une brute, privée de son âme, qui
ne se possède pas lui-même : voici une belle image du mâle aliéné lui-même
par la société et ses structures. En vérité, il n’y a pas tellement de
différence entre ce conte populaire et l’histoire de Cûroi, bien que cette
dernière soit le témoignage d’une mythologie très ancienne et compliquée. Car
le rôle de Cûroi n’est pas clair. C’est un des Tuatha
Dé Danann , donc un personnage de l’Autre Monde, tandis que Cûchulainn
est un humain. Mais Cûroi, dont le nom contient le mot « Chien », ce
qui l’apparente au mythe de Cerbère, s’oppose fondamentalement à Cûchulainn,
c’est-à-dire au « Chien de Culann », Culann étant le nom du forgeron
(encore un personnage de l’Autre Monde) à qui le héros a promis de tenir lieu
de chien protecteur. Quant à Blathnait [230] , au cours de l’expédition
entreprise par le roi Conchobar, Cûchulainn et Cûroi, elle a été ramenée de la
« Forteresse des Ombres », où se trouvait également un chaudron mystérieux
qui n’est pas sans faire penser au Graal. Néanmoins, comme la femme du Corps
sans âme, la jeune Blathnait se révolte contre l’autorité masculine représentée
par Cûroi afin d’affirmer son libre choix sur Cûchulainn qu’elle aime. C’est
une autre Blodeuwedd, mais comme elle, elle est victime des lois masculines :
le poète de Cûroi, s’érigeant en justicier, la condamne et la tue. Force doit
rester à la loi, comme en témoigne une autre légende contenue dans le Roman de Merlin et qui concerne la femme de
l’empereur Jules César.
     
    Grisandole et l’Homme
sauvage (Romans de la Table ronde) : L’empereur Jules César a une
femme « de grand lignage et d’une merveilleuse beauté, mais plus
luxurieuse que toutes celles de la terre de

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