La Femme Celte
réservé aux gens de l’Autre
Monde. Goibniu est le Dieu-Forgeron irlandais analogue au Govannon ap Dôn de la
mythologie galloise. Nous retrouvons ici le mythe du forgeron habitant sous terre
lié avec le mythe de la boisson des dieux et avec celui du Graal, source de
vie, mais caché aux yeux des humains.
[331] J. M., L’Épopée celtique en Bretagne ,
p. 96.
[332] Le roi étant l’équilibrateur des forces divines et cosmiques, sa
liaison avec une fille maudite rompt l’équilibre naturel. Il y a donc là une
situation équivalente à celle du Roi-Pêcheur frappé d’impuissance après une
aventure amoureuse interdite et dont le royaume est frappé lui aussi de
stérilité.
[333] C’est le mythe de la régénération par le sang, d’où les sacrifices
d’enfants, surtout de premier-nés, fort nombreux à l’aube de l’histoire, comme
en témoigne l’épisode biblique du sacrifice d’Isaac, ou encore l’histoire
d’Hannibal enfant qui devait être sacrifié mais auquel on substitua un enfant d’esclave.
On peut également comparer l’épisode de la Tour de Vortigern dans la Vita Merlini (J. M., L’Épopée
celtique en Bretagne , p. 110).
[334] Puisque Delbchaen représente la Souveraineté, la « bonne »
souveraineté, Bécuna au contraire, représente la fausse puissance. Elle n’est
qu’une usurpatrice et doit s’incliner devant Delbchaen, c’est-à-dire devant
l’autorité légitime qu’a ramenée Art de son voyage initiatique.
[335] Huon de Bordeaux , trad.
J. Audiau, p. 58.
[336] Éd. M. Thomson, 1931.
[337] Il faut se souvenir que le nom de Galaad peut provenir du celtique * Gal qui signifie puissance.
[338] J. Gracq, Le Rivage des Syrtes ,
Éd. Corti, 1951, p. 55-56.
[339] Principaux textes : Version dite commune : fragment de
l’auteur français Béroul (milieu de la légende) datant de 1165 (publié par
E. Muret en 1913) ; adaptation allemande d’Eilhart d’Oberg comprenant
le début de la légende. Version dite courtoise : fragment de Thomas
d’Angleterre (fin de la légende) datant de 1170 (publié par J. Bédier en
19021905) ; adaptation allemande de Gottfried de Strasbourg (comprenant
seulement le début et le milieu de la légende et s’interrompant à peu près où
commence le fragment de Thomas) ; version danoise abrégée, Tristan Saga , écrit par Frère Robert en 1226 ;
adaptation anglaise ( Sir Tristem ) et italienne
( Tavola Ritonda ). Poèmes épisodiques du XII e siècle : les deux Folie Tristan et le Lai du
Chèvrefeuille de Marie de France. Adaptations ultérieures : Tristan en prose (XIII e siècle)
et La Mort d’Arthur de Thomas Malory (XV e siècle).
[340] En particulier un récit gallois très court concernant la
réconciliation – forcée – de Tristan et de Mark, l’ Ystoria
Trystan (J. Loth, Revue celtique ,
XXXIV, p. 358). Cf. J. Markale, L’Épopée
celtique en Bretagne , p. 215-223.
[341] La première et la plus célèbre est celle de Joseph Bédier (Éd. Piazza,
1922). Sans nier la beauté de cette reconstitution, il faut signaler qu’elle
utilise trop la version dite courtoise au détriment des autres fragments pour
donner une vue d’ensemble du problème. D’ailleurs il semble bien que la légende
primitive de Tristan échappe totalement à la casuistique amoureuse de l’époque
courtoise. Aussi préférerons-nous l’adaptation d’André Mary, Tristan (Gallimard, 1941, puis en Livre de Poche), laquelle
conserve de nombreux détails empruntés à de multiples versions de la légende.
Parmi les nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques, citons L’Éternel Retour de Jean Cocteau et Jean Delannoy,
qui est une transposition de la légende mais qui en respecte scrupuleusement la
structure mythique.
[342] Il est devenu habituel de prétendre qu’il y a là une influence grecque
tant cet épisode est proche de la légende du Minotaure, lequel réclame lui
aussi un tribut de jeunes gens et de jeunes filles. Mais ce serait avoir une
vue étroite des choses que de conclure à une transposition de la légende
grecque, car le thème existe dans la littérature épique irlandaise, ne
serait-ce que par l’épisode de la Courtise d’Émer où l’on voit Cûchulainn délivrer la fille d’un roi promise en tribut à un
Fomoré (cf. J. M. L’Épopée celtique d’Irlande ,
p. 95). On sait que les Fomoré sont un peuple mythique maritime qui aurait
envahi l’Irlande avant que ne les en
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