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La Femme Celte

La Femme Celte

Titel: La Femme Celte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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gali qui veut dire « français » (irl. gall,
« anglais », gallois gall ,
« ennemi », venant d’un celtique * gallo ,
« étranger ennemi »), ni avec les mots gallois, Wales et Welsh qui
sont d’origine saxonne. Quand on sait que la Quête du Graal est la quête de la
Souveraineté, on demeure assez troublé par le
sens qu’on peut ainsi donner au nom de Galaad.
    [306] C’est une allusion à peine voilée à sa propre situation vis-à-vis de
sa mère : il est responsable de la mort de celle-ci et ne pourra réussir
les épreuves définitives du Graal que lorsque le meurtre (inconscient) sera
expié. Il y a là un souvenir très net de geis à la mode irlandaise.
    [307] Cette quatrième continuation est remplie d’éléments qu’on ne peut
comprendre que par une analyse freudienne. Perceval ayant eu la révélation de
son nom (c’est-à-dire de son existence), veut retrouver l’image du paradis
perdu (le ventre maternel) où l’attirent de suaves musiques ; (sa
sensualité fixée sur un désir œdipien). Mais il brise son épée, c’est-à-dire,
étant donné le caractère phallique de l’épée ne peut pénétrer dans le ventre
maternel, étant victime d’un choc psychologique (prise de conscience qu’il
s’agit de sa mère), et même d’une impuissance physiologique, puisqu’il refuse
la belle Escolasse (dont le nom est révélateur, c’est l’Initiatrice, la
« Maîtresse d’École »). Mais celle-ci peut le guérir, Perceval est
victime de ses fantasmes (les deux serpents devant la grotte, ce qui veut
dire : des visions imaginaires devant l’image utérine, la peur de la castration).
La belle Escolasse l’invite à lutter contre les serpents. Ainsi Perceval peut
pénétrer dans la caverne où Trébuchet lui répare son épée (il retrouve sa
virilité ipso facto ). Il peut donc épouser
Blanchefleur, qui n’est d’ailleurs qu’un des aspects de la Fée Souveraineté,
comme Escolasse ou toute autre pucelle. Cette interprétation ne signifie pas
que Gerbert de Montreuil ait été un « psychanalyste », mais que la
quête de Perceval correspond, dans l’inconscient humain, à une initiation à la
vie d’homme, par l’exploitation raisonnée de l’énergie sexuelle déclenchée par
le désir œdipien primitif.
    [308] Ce détail nous prouve que les aventures de Perceval dans le récit de
la Quête , où le véritable héros est Galaad,
sont héritées de traditions païennes fort anciennes et qui gênent beaucoup le
rédacteur chrétien. La blessure à la cuisse signifie que Perceval se châtre
(moralement ou physiquement, peu importe), ce qui fait évidemment penser au
mythe d’Attis et de Cybèle : Perceval, tout comme Attis, est atteint de
folie (provoquée par la fureur de la déesse [ici la pucelle à la nef], et il se
châtre pour se vouer au culte de celle qu’il a méprisée. Il y a trop
d’insistance de la part de l’auteur à montrer que les apparitions féminines
sont diaboliques pour que ce ne soit pas le souvenir de quelque culte rituel à
base sexuelle. Il en est de même pour l’aventure au Château des Échecs et pour
la chasse au Blanc Cerf, épisodes très importants de la Deuxième Continuation et du Peredur gallois. On notera que dans la Quête , comme dans Peredur ,
la Dame du Château des Échecs apparaît d’abord sous l’aspect d’une magnifique
jeune fille, puis sous l’aspect d’une vieille femme, ce qui se réfère à la
tradition irlandaise de la Souveraineté, vieille femme qui redevient jeune
quand on lui donne un baiser, thème originel de la Hideuse Demoiselle à la
Mule, alias Kundry la Sorcière.
    [309] En dépit de la méfiance qu’affichent envers Peredur presque tous les celtisants, parce que le texte n’est pas antérieur au XIII e  siècle. Philologiquement, Peredur est bien
certainement du XIII e  siècle, bien
souvent, il est une adaptation du texte de Chrétien de Troyes, mais ce qu’on ne
sait pas, et ce qu’on ne peut savoir, c’est si l’auteur de Peredur a utilisé
directement le texte de Chrétien ou un archétype commun. Étant donné que des
détails de Peredur se retrouvent dans la Deuxième
Continuation , dans la Quête et dans Perlesvaux , il serait sage de penser à un archétype
commun, même écrit en français. Mais de toute façon, il y a des anecdotes qui
ne se trouvent que dans Peredur, et qui montrent que l’auteur utilisait aussi une source celtique. L’épisode de la Tête
Coupée, celui

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