Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Femme Celte

La Femme Celte

Titel: La Femme Celte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
telle catégorie sociale. La mythologie va plus loin que la
bondieuserie de bazar : elle prétend expliquer l’origine du monde et le
mécanisme de la vie, tout cela sous forme symbolique. Et comprenne qui pourra.
La Dyade Modron-Mabon, comme Rhiannon-Pryderi, comme Sadv-Oisin, comme Laudine-Owein,
comme Goleuddydd-Kulhwoh, comme Déméter-Korè, comme Isis-Horus, comme
Ishtar-Tanmuz, comme Aphrodite-Adonis, n’est que la traduction en images
simples d’une grande vérité, à savoir les transformations des forces de vie.
Comme le dit Plutarque, ou celui qui écrit sous son nom, « la divinité est
par nature éternelle et incorruptible, mais elle subit certaines
transformations sous l’effet du destin et d’une loi inéluctable… Quand les
transformations du dieu aboutissent à l’ordonnancement du monde, les sages
désignent à mots couverts le changement qu’il subit comme étant un arrachement,
un démembrement… et ils racontent certaines morts et disparitions divines, puis
des renaissances et des régénérations – récits mythologiques qui sont autant
d’allusions obscures aux changements dont je parlais [158]  ».
    Dans notre recherche de Notre-Dame de la Nuit, cette déesse
occultée par des siècles de paternalisme, nous avons fait surgir
quelques-unes des images persistantes de celle qui fut la grande Divinité des Commencements.
Modron avec ses deux enfants – jumeaux – Morvudd et Owein semble bien être
l’équivalent celtique de Lêto-Latone avec ses deux enfants Apollon et
Artémis-Diane. Et cela se confirme par le fait que la Grande-Bretagne passait,
dans l’Antiquité, pour être le pays de naissance de Lêto. Diodore de Sicile est
formel là-dessus, et en profite pour démontrer que le temple circulaire de
Stonehenge est un sanctuaire dédié à la Divinité Solaire [159] ,
cette opinion étant d’ailleurs corroborée par Pomponius Mela. Dans le cas de Modron,
la déesse est accompagnée d’oiseaux merveilleux, où elle est elle-même un
oiseau merveilleux. Cet oiseau, c’est le Corbeau, ou la Corneille. Or on sait
que le Corbeau est l’animal d’Apollon. C’est un symbole solaire en dépit de sa couleur
noire. D’ailleurs il y a des corbeaux blancs et le nom de la divinité brittonique
Branwen (Blanc Corbeau), sœur du héros Brân, est là pour nous le rappeler. Il
faudrait faire aussi un rapprochement entre Morvudd et Owein-Mabon, enfants de
Modron, et Branwen et Brân, enfants de Llyr, lequel nom signifie les
« flots », ce qui nous renvoie à une divinité aquatique, de toute
évidence un personnage féminin à l’origine [160] .
    Mais Notre-Dame de la Nuit peut apparaître avec d’autres oiseaux,
ou bien être elle-même un autre oiseau que le Corbeau ou la Corneille. De très
nombreuses épopées celtiques rapportent des histoires de femmes-oiseaux.
     
    Naissance de
Cûchulainn (Irlande) : Dechtire, sœur du roi Conchobar, s’est
enfuie, avec cinquante jeunes filles, sans demander la permission à Conchobar.
Elles reparaissent un jour sous forme d’oiseaux, et tous les Ulates se lancent
à leur poursuite. Cela les conduit dans des maisons assez mystérieuses où l’on
entend d’étranges musiques. Finalement, Bricriu, l’un des Ulates, apprend que
Dechtire et les cinquante jeunes filles sont là, et le lendemain, on découvre
un petit enfant endormi sur la poitrine de Conchobar. On apprend ensuite que
c’est le fils de Dechtire et on l’appelle Setanta. C’est lui qui recevra plus
tard le surnom de Cûchulainn (seconde version, d’Arbois de Jubainville, L’Épopée celtique en Irlande , p. 22).
     
    Histoire de
Derbforgaille (Irlande) : « Derbforgaille, fille du roi de
Lochlann, tomba amoureuse de Cûchulainn à cause des belles histoires qu’on
racontait sur lui. Elle et sa servante partirent de l’est, sous forme de deux
cygnes et arrivèrent au Lough Cuan, reliées entre elles par une chaîne
d’or. » Or Cûchulainn qui se trouve là en compagnie de Lugaid, son frère
de lait, lance une pierre de fronde sur les oiseaux, laquelle reste dans le
corps de l’un d’eux. Les oiseaux reprennent leur forme humaine et Cûchulainn
retire la pierre en suçant la blessure de Derbforgaille. Mais alors, comme il
est lié par le sang, il ne peut plus s’unir à elle, et il la donne à Lugaid. (J. M., L’Épopée celtique d’Irlande , p. 106-107).
     
    La Maladie de
Cûchulainn (Irlande) : Un jour de samain ,
les Ulates sont réunis et les

Weitere Kostenlose Bücher