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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Elle s’adressa à la jeune fille et, avec cette douceur qu’elle semblait s’être fait une règle d’observer immuablement vis-à-vis d’elle :
    – Vous connaissez cette femme, Florence ?
    – C’est elle qui m’a élevée, avoua franchement la jeune fille.
    – Je ne suis pas une menteuse ! triompha La Gorelle.
    – J’espère bien qu’on n’a pas l’intention de me livrer a elle ! reprit vivement Florence.
    Et s’animant, avec un air de décision que Léonora ne lui avait jamais vu :
    – Je dois vous prévenir, madame, que je n’accepterai pas cela. A aucun prix, je ne retournerai avec elle. Je préférerais, oui, je préférerais cent fois chercher un refuge dans la mort !…
    – Elle vous maltraitait, n’est-ce pas ?
    Généreuse, elle ne voulut pas accabler son ancien bourreau, dont la contenance embarrassée avouait maintenant ce qu’il avait nié l’instant d’avant.
    – Je ne dis pas cela, fit-elle. Mais j’ai gardé un trop fâcheux souvenir d’elle.
    – Un souvenir si pénible qu’il va jusqu’à vous faire préférer la mort plutôt que de revenir avec elle ?
    – Oui, madame.
    – Eh bien, rassurez-vous, mon enfant, je n’ai jamais eu l’intention de vous abandonner. Allez, mon enfant, allez sans inquiétude, je sais ce que je voulais savoir.
    En donnant ce congé, Léonora, d’un coup d’œil, donnait un ordre à sa confidente. Celle-ci, d’un léger signe de tête, fit entendre qu’elle avait compris. Et, reprenant affectueusement le bras de la jeune fille, elle voulut l’entraîner. Florence résista doucement. Elle hésita. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose.
    – Allez, reprit Léonora, sans humeur, sans impatience, mais sur un ton d’autorité, auquel il n’était pas possible de résister.
    Et Florence obéit, se laissa docilement entraîner. Et pourtant, la présence inattendue de La Gorelle chez Concini l’intriguait et l’inquiétait plus qu’on ne saurait dire. Elle eût donné beaucoup pour être renseignée là-dessus. Il est certain que si elle l’avait pu elle n’aurait pas manqué de rester derrière la porte et d’écouter.
    Mais Marcella était là, qui, tout en lui témoignant le plus profond respect, ne la lâchait pas plus que son ombre. Et Marcella la ramena à sa chambre où, Florence, résignée, s’attendait à la voir s’installer. Pourtant, à sa grande surprise, il n’en fut rien. Soit qu’elle eût mal interprété l’ordre muet de Léonora, qui, de toute évidence, n’avait pas voulu que la jeune fille pût entendre ce que La Gorelle allait dire, soit qu’elle jugeât qu’elle l’avait suffisamment éloignée, Marcella la quitta quand elle fut dans sa chambre.
    Il faut dire ici que Léonora avait appris à apprécier la rare discrétion de la jeune fille et la scrupuleuse honnêteté avec laquelle elle tenait sa parole, une fois qu’elle l’avait donnée. Caractère énergiquement trempé, Léonora n’avait pu s’empêcher d’éprouver une certaine estime pour l’énergie déployée par cette enfant dans le sacrifice de soi-même qu’elle faisait à cette mère inconnue, qui se souciait si peu d’elle, et était si peu digne de ce sacrifice.
    Avec l’estime, la confiance était venue. Florence ayant donné sa parole de ne pas sortir de la maison, Léonora avait pensé, avec raison, qu’elle était plus garantie par cette parole qu’elle ne l’aurait été par une étroite surveillance. Elle avait même calculé qu’en supprimant cette surveillance inutile elle enchaînerait davantage la jeune fille qui serait sensible à cette marque de confiance. Ce en quoi elle ne s’était pas trompée.
    Florence se trouvait donc libre, à l’hôtel Concini. Libre et sans contrainte, car elle ne sentait plus peser sur elle une surveillance occulte, plus insupportable peut-être qu’une surveillance ouverte. Nous n’avons pas besoin de dire que jamais elle n’avait songé à abuser de cette liberté restreinte et que la plus grande partie de son temps se passait dans le jardin, où elle soignait ses fleurs préférées.
    Cette fois, elle résolut d’user sans scrupule de sa liberté. Elle était trop intéressée à savoir ce qu’on allait dire d’elle, et elle avait l’intuition très nette qu’elle allait apprendre des choses qu’il lui importait de connaître. Elle attendit un instant pour donner à Marcella le temps de rentrer chez elle. Elle revint sur ses pas, poussa légèrement

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