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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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la porte, écouta.
    Pendant ce temps, Léonora avait repris l’interrogatoire qu’elle faisait subir à La Gorelle.
    – Dites-nous maintenant par qui et comment vous fut confiée cette enfant, dit-elle.
    La Gorelle, sans hésiter, nomma Landry Coquenard et raconta comment il lui avait remis l’enfant. Elle fit également le récit des premières années de l’enfant, jusqu’au moment où elle s’était enfuie. Dans ce récit, qu’elle abrégea autant qu’elle put, elle n’altéra pas la vérité quant au fond : elle n’avait aucun intérêt à le faire. Pour ce qui est des détails, c’est une autre affaire : elle avait tout intérêt à les présenter d’une façon avantageuse pour elle. Elle ne se fit pas faute de le faire.
    Florence arriva au moment où elle terminait ce récit, qui ne lui eût rien appris qu’elle ne savait déjà.
    Quand elle eut fini ce récit qu’ils écoutèrent avec la plus grande attention, sans l’interrompre, Concini interrogea :
    – Eh bien, qu’avez-vous à nous révéler au sujet de cette enfant ?… Et d’abord, pourquoi vous adressez-vous à moi, à ce sujet ?
    – Parce que je sais que vous êtes son…
    Ici, La Gorelle s’arrêta, embarrassée, en louchant du côté de Léonora. Celle-ci comprit sa réserve. Et levant les épaules, elle acheva pour elle :
    – Parce que vous savez qu’il est son père. Parlez donc sans ambages : M. d’Ancre vient de vous dire qu’il n’avait pas de secrets pour moi.
    – Excusez-moi, madame, je n’osais pas, fit La Gorelle de son air doucereux.
    Et, visiblement soulagée :
    – C’est bien ce que je voulais dire.
    – Et comment savez-vous que je suis son père ? demanda Concini. Et, soupçonneux :
    – Est-ce Landry qui vous l’a appris ?
    La Gorelle hésita une seconde. Elle avait bien envie de mentir en disant oui, uniquement pour jouer un mauvais tour à Landry Coquenard. Le désir de faire valoir sa perspicacité l’emporta sur la rancune. Et elle dit la vérité :
    – Non, monseigneur. Je dois même dire que Landry a fait tout ce qu’il a pu pour détourner mes soupçons de vous. Il a été jusqu’à essayer de me faire croire que l’enfant était de lui. Mais je le savais à votre service, je savais que vous étiez alors la coqueluche de toutes les femmes de Florence. Et ma conviction a été faite. Bien sûr que je n’ai aucune preuve. Mais je suis sûre de ne pas me tromper : c’est vous qui êtes le père.
    – Voyons, qu’avez-vous à me dire ? coupa Concini. Parlez.
    La Gorelle prit un temps. Elle abordait le sujet pour lequel, uniquement, elle était venue. Elle n’hésitait pas, mais elle comprenait que le moment était venu de jouer serré, si elle ne voulait pas échouer dans son entreprise. Et elle ne voulait pas échouer.
    – Quelqu’un, dit-elle, quelqu’un de grand et de puissant m’a offert une grosse somme d’argent, si je consentais à attester que la mère de l’enfant abandonné était une dame, dont le nom et la qualité me seraient dévoilés au dernier moment.
    – Vous avez accepté ? gronda Concini.
    – Naturellement, fit-elle.
    Et malgré son inconscience, sentant confusément ce qu’il y avait d’odieux dans ce marché, qu’elle avouait cyniquement avoir accepté, elle larmoya :
    – La misère, monseigneur, fait faire bien des choses qu’on ne ferait pas si on était riche.
    – Le nom ? intervint froidement Léonora.
    – Le nom ? répéta La Gorelle, feignant de ne pas comprendre.
    – Oui, je vous demande le nom de ce quelqu’un… de grand et de puissant… qui vous a offert ce marché que vous avez accepté.
    – Je l’ignore, répondit La Gorelle avec assurance.
    – Vous mentez.
    – Mais, madame…
    – Vous mentez, vous dis-je, répéta Léonora avec plus de force et en fixant sur elle un regard d’un insoutenable éclat, qui semblait vouloir fouiller jusqu’aux plus profonds replis de sa conscience et qui la força à lâcher pied.
    – Eh bien, oui, je le sais, ce nom, se résigna à avouer La Gorelle, qui sentait qu’elle avait affaire à forte partie. Mais je ne le dirai pas.
    Et, avec une terreur qui n’était pas simulée :
    – Je tiens à ma peau, moi ! Et si je vous faisais connaître ce nom, c’en serait fait de moi.
    – Je le connais aussi bien que vous, ce nom, déclara Léonora en levant les épaules.
    – Voire ! murmura La Gorelle, sceptique.
    – Et je vais vous le dire : c’est la

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