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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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là, c’était Stocco. Stocco lui-même, que nous avons vu une heure ou deux plus tôt, déguisé en mendiant, le visage à moitié caché par un bandeau, surveillant les abords de la retraite de Pardaillan qui, d’ailleurs, malgré son bandeau et son déguisement, l’avait parfaitement reconnu.
    Pour que Stocco eût momentanément renoncé à une chasse qui, dans son esprit, devait lui rapporter la somme coquette de cent cinquante mille livres, il fallait nécessairement que ce qu’il avait à faire avec La Gorelle fût extrêmement important. Ou bien qu’il fût là par ordre, ce qui nous paraît plus probable, étant donné l’accueil totalement dénué d’aménité qu’il fit à La Gorelle. En effet, il grogna, en roulant des yeux terribles :
    – Vieille sorcière d’enfer, tu te permets de me faire attendre ! Il y a plus de cinq minutes que je me morfonds ! (Il mentait ! Il venait d’arriver.) Je ne sais ce qui me retient de te caresser les côtes à coups de trique…
    Humble, doucereuse, elle s’excusa d’avoir fait attendre le « seigneur » Stocco. Il l’interrompit brutalement et commanda :
    – Allons, suis-moi… et ne m’approche pas à plus de quatre pas… je ne tiens pas à être reconnu en compagnie d’une mégère de ton acabit !… Et prie Satan, ton maître, que la communication que tu vas faire au signor maréchal soit vraiment intéressante, sans quoi gare à ta chienne de peau !…
    Toute autre qu’elle eût pris la fuite, épouvantée par les menaces et les airs furibonds du bravo. Il faut croire qu’elle avait d’excellentes raisons de ne pas lâcher pied car, malgré qu’elle ne fût pas très rassurée, au fond, elle accepta injures et rebuffades, sans protester, et suivit humblement, à quatre pas, comme il le lui avait ordonné.
    Quelques minutes plus tard, Stocco l’introduisait dans un cabinet où se tenaient Léonora et Concini. Léonora était assise dans un fauteuil et suivait de son regard chargé de passion Concini, qui allait et venait avec une certaine nervosité. Ce fut à Concini que Stocco présenta La Gorelle, en lui disant, en italien :
    – Monseigneur, je vous amène cette vieille truie. Je vous prie de ne pas oublier que je ne le fais que sur votre ordre exprès. Je vous rappelle que je ne sais rien d’elle, que je ne la connais pas, bien que ce soit moi qui, pour me débarrasser de ses instances, vous ai parlé d’elle, à tout hasard. Ainsi donc, monseigneur, ne la ménagez pas, et si elle s’est vantée, faites-moi signe : je me charge, moi, de lui administrer une de ces corrections telle que, si elle sort vivante de mes mains, c’est qu’elle aura réellement fait un pacte avec le diable.
    Devant cette recommandation au moins étrange, La Gorelle ne sourcilla pas, ne parut pas avoir compris. Quant à Concini, il se contenta de répondre par un signe de tête qui approuvait. Et tout aussitôt, il interrogea :
    – Vous avez, paraît-il, des révélations importantes à me faire, concernant une jeune fille qui s’appelle Florence ?
    Il interrogeait en français. Elle, ce qui fit rouler des yeux effarés à Stocco, répondit en pur toscan :
    – Oui, monseigneur. Mais ce que j’ai à vous dire, je ne dois le dire qu’à vous seul… attendu que cela n’intéresse que vous seul.
    – Laisse-nous, Stocco, commanda Concini.
    Le bravo s’inclina avec ce respect exorbitant qu’il affectait vis-à-vis de son maître. Et, en s’inclinant, il consultait Léonora du regard. A cette interrogation muette, elle répondit en fixant une tenture qui masquait la porte située en face de son fauteuil.
    Stocco sortit. Il avait très bien compris l’ordre muet de sa maîtresse. Il fit un détour, pénétra dans une pièce et se trouva derrière la tenture que Léonora venait de lui désigner et qu’il écarta légèrement. Curieux, il tendit les oreilles, ouvrit les yeux, sans perdre de vue pour cela sa maîtresse qui, par signes, pouvait lui donner un ordre qui ne devait pas passer inaperçu.
    Stocco parti, La Gorelle demeura muette. Seulement, elle regarda Concini, puis elle regarda plus longuement Léonora, impassible dans son fauteuil.
    – Vous pouvez parler devant M me  la maréchale d’Ancre, sourit Concini. Je n’ai pas de secrets pour elle.
    La Gorelle ne cacha pas son étonnement assez vif. Elle se remit vite cependant, et elle eut un mouvement des épaules et des bras qui signifiait : après tout, c’est votre

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